Cette semaine, La Librairie Francophone est au salon du livre de Genève

France Inter
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Cette semaine, au salon du livre de Genève avec Roman Puertolas, Marc Lévy, Catherine Cusset, Pierre Crevoisier et Sylvie Cohen

Une émission spéciale du salon du livre de Genève!

Romain Puertolas, pour "Les nouvelles aventures du fakir au pays d'IKEA", publié aux Éditions Le Dilettante (sortie le 2 mai 2018):
Rappelez-vous l’épisode précédent : _L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea _; soit Ajatashatru Lavash Patel, qu’on expectorera selon les goûts et la virtuosité phonique achète-une-truelle ou jette-un-tas-de-choux, as de l’arnaque fakirique en tout sens et madré épateur de gogos. Après un soubresautant tour du monde emboîté dans une armoire Ikea qui l’avait vu, par avion ou par cargo, transbahuté d’Angleterre en Espagne et de Paris à Tripoli, nous avions laissé l’homme coulant les plus doux des jours avec Marie Rivière, la dame de son cœur et écoulant par palettes entières le récit de sa déménageante saga. Les gens heureux étant privés d’histoires et comme d’urgence il nous en faut une, voilà. Alors que notre héros macère dans l’aisance avec la volupté d’un cornichon dans la saumure et se confit dans le plus gras bien-être, son éditeur retoque son second opus, lisse à l’excès et bien bouffi de consensualité. Pour la faire brève, notre fakir est devenu mou du clou, glabre du sabre et son tapis de braises vire à la moquette haute laine. Réagissez, mon bon ! Et notre Patel de repartir à la reconquête de soi. Cap sur la Suède pour rencontrer Dieu lui-même, l’Allah de la clé Allen, le maître d’Ikea, et se fournir en Kisifrøtsipik, la Rolls du tapis à clous. Par chance, dès l’aéroport, les choses vont mal : emporté dans une louche affaire de diamants, confronté au  baron Shrinkshrankshrunk, patron de Nespressé et roi de la dosette corsée, au professeur Ronaldo, gemmologue brésilien, sauvé de la mort par une édition polonaise d’Autant en emporte le vent, il se retrouve cloué dans une commode et largué en pleine Baltique, d’où il sera sauvé pour coulisser dans la confraternité d’un cirque belge et apporter une assistance magique à des réfugiés syriens. Tout cela entrecoupé de souvenirs d’enfance marqués par la férule et la duplicité de son maître et initiateur Baba Ohrom. Alors, on avale sa boussole, on ravale sa carte et on mise à l’aveugle. Avec la seconde aventure de son fakir, Romain Puértolas, en digne fils de Verne et parfait gendre d’Alexandre Dumas, réaffirme cette vérité d’évidence : le monde n’est qu’une commode Ikea, assemblée par un fakir, pleine de fausses portes et de doubles fonds, et que l’on assemblera jamais !

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Une rencontre entre Marc Levy et Catherine Cusset autour de New York, ville à l'honneur lors du salon de Genève

- Catherine Cusset, pour "Vie de David Hockney", publié aux Éditions Gallimard: Né en 1937 dans une petite ville du nord de l’Angleterre, David Hockney a dû se battre pour devenir un artiste. Il a vécu entre Londres et Los Angeles, traversé les années sida et secoué le monde de l’art avec une vitalité et une liberté que n'ont entamées ni les chagrins amoureux, ni la maladie, ni les conflits, ni le deuil. Sous la plume incisive de Catherine Cusset, ce livre à mi-chemin du roman et de la biographie dresse un portrait intime, émouvant, habité, du peintre anglais vivant le plus connu.

- Marc Levy,  pour "Une femme comme elle", publié aux Éditions Robert Laffont (sortie le 25 mai 2018): À New York, sur la 5e Avenue, s’élève un petit immeuble pas tout à fait comme les autres… Ses habitants sont très attachés à leur liftier, Deepak, chargé de faire fonctionner l’ascenseur mécanique, une véritable antiquité. Mais la vie de la joyeuse communauté se trouve chamboulée lorsque son collègue de nuit tombe dans l’escalier. Quand Sanji, le mystérieux neveu de Deepak, débarque en sauveur et endosse le costume de liftier, personne ne peut imaginer qu’il est à la tête d’une immense fortune à Bombay… Et encore moins Chloé, l’habitante du dernier étage. Entrez au N° 12, Cinquième Avenue, traversez le hall, montez à bord de son antique ascenseur et demandez au liftier de vous embarquer… dans la plus délicieuse des comédies new yorkaises !

Pierre Crevoisier et Sylvie Cohen pour "Marins à l'encre - Nouvelles d'Alaska", publié aux Éditions Slatkine: Depuis plus de dix ans, de l’océan Arctique à l’océan Pacifique, des artistes ont embarqué à bord de Chamade pour humer l’air du grand large, découvrir d’autres mondes et s’en inspirer. C’est en Alaska que Matthieu Berthod, Pierre Crevoisier et Diane Peylin sont venus tremper leurs plumes. Au gré des vagues, entre montagnes et brouillards, coups de vent et coups de coeur. Des «marins à l’encre» qui ont navigué entre les îles aléoutiennes et découvert l’immensité des terres sauvages qu’une poignée d’humains disputent aux animaux, dans une nature toute-puissante. Immergés dans l’univers surréaliste de cette «ultime frontière», entre saumons et autres rencontres plus improbables, ils ont fait le plein de ces émotions indispensables à l’écriture, dessinée ou romancée, de ce recueil de nouvelles. Dix récits fabuleux qui entraînent le lecteur dans le mystère, l’âpreté, la sensualité et la violente beauté de l’insondable Alaska.

Les coups de cœurs et les coups de gueules des libraires: 

Un coup de cœur de Déborah Danblon, de la Librairie La Licorne, à Bruxelles, pour « Après la loi », un essai de Laurent de Sutter, publié chez PUF (collection Perspectives et critiques) : « Après la loi, il y a le droit ; après la loi, il y a la totalité de ce dont la loi a signé l’oubli ; il y a l’invention et le désordre, le savoir et l’exploration, la multiplicité et la singularité, les êtres et les choses, la force des gestes et celle des mots. Après la lex, il y a le ius, le li, le giri, le dharma, la fiqh, la aggadah, la maât et le dînum ; après le nomos, il y a l’anomie, l’anarchie, l’injustice, l’arbitraire, la casuistique, la magie, le récit, la religion, les rituels. Après la loi, il y a l’ensemble des moyens que les êtres humains ont inventé pour devenir plutôt qu’être, et pour faire devenir avec eux les relations qui les unissaient à d’autres et finissaient par les constituer en groupes. Car telle est la différence principale qui sépare la loi du droit : la loi ne connaît que l’être, un être à la défense duquel elle est vouée par structure et par fonction – un être qu’il est de son devoir de ne pas remettre en question. »

Un coup de cœur de Jérémy Laniel, de la Librairie du Carcajou, à Rosemère, au Canada, pour "Nanimissuat Île tonnerre", un recueil de poésie de Natasha Kanape Fontaine, publié aux Éditions Mémoires d’encrier : Voix de femmes coulées debout dans les fleuves. La grand-mère, la mère et la fille reconquièrent leur corps, leur pouvoir et leur destin. Elles se racontent, se confient aux ancêtres. Elles naissent et renaissent, convoquent le soleil de la justice pour que commence une ère nouvelle. Le poème, souverain, refait l’Histoire, remplit les vides, frappe aux portes de la vérité.

Un coup de gueule de Laura Sanchez, de la Librairie du Boulevard, à Genève, en Suisse, sur "Les interdits, ça suffit ! Aujourd'hui c'est permis !", un livre-jeunesse de Hadi Barkat, avec des illustrations de Mirjana Farkas, publié aux Éditions Helvetiq : Cet album de littérature jeunesse est un recueil illustré de petites bêtises d'enfants. Pour écrire ce livre, l'auteur Hadi Barkat s'est inspiré de sa propre expérience de papa. Un soir, alors qu'il est seul avec ses deux filles, il décide de faire une soirée bêtises permises. Les yeux plein de malice, les deux fillettes s'empressent de laisser libre cours à leur imagination. S'en suivent alors une bataille de coussins, le pillage de la garde-robe de maman ainsi une partie de bowling dans la salle de bain ! L'ouvrage "Les interdits, ça suffit!" est le livre parfait pour déculpabiliser les parents trop laxistes et décoincer les parents trop stricts. Celui qui permet de se réconcilier avec son âme d’enfant. Car souvenez-vous : l'imagination des enfants est sans limite, surtout pour inventer des bêtises.

Un coup de gueule de Sophie Todescato, de la Librairie Les Temps Modernes à Orléans, en France, contre le filon des livres sur les émotions des enfants. Un coup de sang contre ce nouveau créneau surexploité par les éditeurs pour la jeunesse, avec des parutions permanentes de livres autour des émotions des enfants, dans la brèche ouverte par "La couleur des émotions " aux éditions des 4 fleuves. Des collections entières qui déclinent le filon sous toutes ses formes, mais qui donnent surtout l'impression que ces livres se plagient les uns les autres, avec le même tissu de banalités et d'affirmations normatives enfilées comme des perles. Ce ne sont plus des livres mais très clairement des produits

La programmation musicale: 

  • Orelsan / Stromae - La pluie - 3eme Bureau
  • Orchestra Baobab - Bull ma miin - World Circuit
  • For The Hackers - Diane - Panorama Music Group
  • Dominic Coco - Gwada - Caribbean Export (supplément Créole)

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