Cette semaine, La Librairie Francophone est au Salon du livre de Paris avec Flora Aurima Devatine, Nicolas Fargues, Iegor Gran, Mahi Binebine, Abdellah Taïa et Hindi Zahra
- Flora Aurima Devatine, pour "Au vent de la piroguière", publié aux Éditions Bruno Doucey
Un enfant dans sa pirogue, « le ciel tout en haut» et « la mer tout autour ». Puis un chemin de vie, « l’impatience du temps », la crainte du départ… Il ne faut que quelques poèmes à Flora Aurima Devatine pour brosser le portrait d’une enfance polynésienne partagée entre le « respect atavique des mystères d’autrefois » et l’ouverture à d’autres horizons. Mais très vite le voyage de la vie se confond avec celui du langage, oscillant entre oralité et écriture. Un vent de liberté se lève, qui fait avancer la pirogue des mots ; la poésie devient l’archipel de tous les possibles. Si l’auteure a tenu à rassembler sa poésie sous le nom tahitien « Tifaifai », qui signifie patchwork, c’est que son oeuvre, faite de pièces assemblées, n’aspire qu’à « renouer, rénover et retresser la natte humaine ». Une voix majeure de la culture polynésienne que je suis heureux d’accueillir.
- Nicolas Fargues et Iegor Gran, pour "Écrire à l'élastique", publié aux Éditions P.O.L
Iegor Gran et Nicolas Fargues dont nous savions qu’ils s’appréciaient réciproquement mais dont nous ignorions le degré de complicité, ont donc écrit ce roman épistolaire à quatre mains. Les Thèmes en sont la difficulté à écrire et l’exil aussi bien que les femmes, l’amour, la virilité, le tout sur un ton qui joue et s’amuse du machisme avec beaucoup d’efficacité narrative et romanesque
Et Une rencontre autour de Maroc, invité d'Honneur du Salon Livre Paris, avec Mahi Bibenibe, Abdellah Taïa et la chanteuse Hindi Zahra, en live acoustique
- Mahi Binebine, pour "Le Fou du Roi", publié aux Éditions Stock
« Je suis né dans une famille shakespearienne. Entre un père courtisan du roi pendant quarante ans et un frère banni dans une geôle du sud. Il faut imaginer un palais royal effrayant et fascinant, où le favori peut être châtié pour rien, où les jalousies s’attisent quand la nuit tombe. Un conteur d’histoires sait que le pouvoir est d’un côté de la porte, et la liberté de l’autre. Car, pour rester au service de Sa Majesté, mon père a renoncé à sa femme et ses enfants. Il a abandonné mon frère à ses fantômes. Son fils, mon frère, dont l’absence a hanté vingt ans ma famille. Quelles sont les raisons du « fou » et celles du père ? Destin terriblement solitaire, esclavage consenti… Tout est-il dérisoire en ce bas monde ? Mon père avait un étrange goût de la vie. Cela fait des années que je cherche à le raconter. Cette histoire, je vous la soumets, elle a la fantaisie du conte lointain et la gravité d’un drame humain. »
- Abdellah Taïa, pour "Celui qui est digne d'être aimé" , publié aux Éditions du Seuil
Ahmed, 40 ans, est marocain. Il vit à Paris. Il écrit à sa mère, morte cinq ans auparavant, pour régler ses comptes avec elle et lui raconter enfin sa vie d'homosexuel. Il envoie une lettre de rupture à Emmanuel, l'homme qu'il a aimé passionnément et qui a changé son existence, pour le meilleur et pour le pire, en le ramenant en France. Par ailleurs, Ahmed reçoit des lettres de Vincent et de Lahbib. Un roman épistolaire pour remonter le temps jusqu'aux origines du mal. Un livre sur le colonialisme français qui perdure dans la vie amoureuse d'un jeune Marocain homosexuel.
- Hindi Zahra: A l’occasion de la célébration de la 20ème édition du Festival Gnaoua et Musiques du Monde qui se déroulera à Essaouira du 29 juin au 1er juillet, les grands mâalems partent à la conquête des publics américain et français. Le «Gnaoua Festival Tour» aura lieu du 16 au 27 mars 2017 à l’initiative de l’association Yerma Gnaoua et des organisateurs du festival qui œuvrent depuis plusieurs années à la promotion et la sauvegarde de cette culture ancestrale.
Vous pourrez le retrouver le 27 mars au Bataclan, avec avec les Maalem Hassan Boussou, Maalem Mustapha Baqbou, Hindi Zahra, Titi Robin, Tony Allen, Medhi Nassouil, Karim Ziad
Le Choix des Libraires
- Un coup de gueule de Grégoire Courtois, de La Librairie Obliques, à Auxerre, sur les livres « à paraître » pour lequel l'éditeur ne veut rien révéler. Ni le titre, ni le sujet, ni l'auteur. Dans le monde de l’édition on appelle ces livres, les « X ».
Il peut s'agir d'un livre de révélations sur un homme politique ou une enquête sensible mais parfois, rien de tout ça. Deux mois avant la sortie, on demande aux libraires combien ils veulent d'exemplaires de cet X. C'est une manière de se garantir une présence en librairie tout en forçant un peu la main des libraires.
- Un coup de cœur de Dominique Bressoud, de La Librairie Une petite prose, à Boudry, en Suisse, pour « Nues dans un verre d'eau » un roman de Fanny Wobmann, publié aux Éditions Flammarion
Laura passe ses journées avec sa grand-mère hospitalisée, dont les crises de démence s'aggravent. Profitant des rémissions, elle lui raconte son récent séjour en Angleterre, lui parle de l'homme qu'elle a rencontré sur la plage et lui confie qu'elle est enceinte. Les deux femmes se retrouvent nues, l'une face à la mort, l'autre face à cette vie qui pousse en elle sans qu'elle l'ait souhaité.
- Un coup de gueule d’Annick Dor, de La Librairie de La Mazerine, à La Hulpe, en Belgique sur le découpage en 48 pages des albums BD d’une série.
Ce découpage imposé pour une parution régulière est jugé par Annick énervant car les épisodes sont trop courts et parfois vides. De plus l’attente de la suite peut être trop longue et ainsi découragé le lecteur.
- Un coup de cœur de Jérémy Laniel, de La Librairie Carcajou, à Rosemère, au Canada, pour « Strange fruits », un recueil de poésie de Jean-Marc Desgent, publié aux Éditions Poètes de Brousse
Strange fruits est un livre d'une violence métaphysique extraordinaire qui prend sa source dans les attentats meurtriers de Paris. La langue est sans concession, les images saturées nous frappent droit au cœur et, à l'instar de quelques rares œuvres poétiques qui ont le pouvoir de donner la fièvre, le nouveau Jean-Marc Desgent nous laisse transit par sa fulgurance. Une musique sombre s'élève des ruines et c'est peut-être là, dans ses reflets, que réside notre unique espoir dans le genre humain.
La programmation musicale
- M et Oxmo Puccino - Bal de Bamako - Label Wagram
- Hindi Zahra - Ahiyawa - En Live, au Salon du livre
- Isaac Delusion - Cajun - Label Microqlima
- Bonus Créole (Guyane) pour Redif Nuit : Ruben - Vivre - Label Front line Productions)
► France Inter en direct du Salon Livre Paris 2017
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