

Semaine spéciale « 14-18 : les fronts intérieurs »... Où l'on découvre comment l'État français a organisé l'économie en temps de guerre, afin que tous les acteurs convergent vers un but unique, la victoire.
- Gérard Vindt Historien et journaliste
Au départ, aucun des dispositifs économiques nécessaires à une guerre de longue durée n'est au point.
On n'a même pas vraiment imaginé que la récolte de l'été 1914 puisse pourrir sur pied. Mais il ne s'agit pas seulement d'organiser l'agriculture et le commerce : la guerre est maintenant industrielle. Le « peuple habile des machines » que chantait Apollinaire avant 1914 devient une armée. En 1915, est créé un sous-secrétariat d'État à l'Artillerie et aux Munitions qui devient ensuite le ministère, décisif, de l'Armement, lequel secrète à son tour un sous-secrétariat d'État aux Inventions… L'État organise l'économie afin que tous les acteurs convergent vers un but unique, la victoire.
Mais, note François de Wendel, porte-parole du Comité des Forges, l'État ne peut se substituer aux entreprises et force lui est bien de se servir des moyens qu'il a à sa disposition". Le socialiste Albert Thomas qui, au gouvernement jusqu'en 1917, coordonne l'effort productif, choisit donc un fonctionnement contractuel : il conclut, secteur par secteur, des pactes de responsabilité avec les chefs d'entreprise. Ensuite, dit-il, il veille à une rémunération "équitable" pour les patrons mais aussi pour les salariés mobilisés dont la durée de travail a été considérablement allongée. L’opération est acrobatique : comment maintenir un esprit de justice républicain au temps d'Obus-roi?
- Pour en savoir plus :
- Vous pouvez consulter le dossier 1914 / 1918 : À l'arrière des tranchées
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