- Béatrice Joyeux-Prunel professeure à l'Université de Genève, chaire des humanités numériques.
Dada rirait bien de nous voir marquer avec le plus grand respect le centenaire de sa naissance, en 1916. Dada qui réclamait l’abolition du futur et des prophètes.
Mais sans doute avons-nous besoin de nommer des avant-gardes, puis de les baptiser par des jugements de valeur et enfin de les canoniser au rang de saints précurseurs.
En réalité, au début de notre période, en 1903 ou en 1905, les contemporains utilisent encore peu ce mot d’« avant-garde ». Une génération se lève, ses membres sont mécontents de l’espace des possibles qui leur est proposé ; ils cherchent à compter en explorant de nouvelles ressources. Pour les désigner, on dit encore qu’ils sont « jeunes », modernes », « indépendants ».
Plus tard, l’histoire de l’art les alignera dans un ordre généalogique convenu, avec beaucoup de mots en « ismes » -fauvisme, cubisme etc. Et une assignation à résidence à Paris, décrétée pour ce moment-là capitale incontestée et mètre-étalon de la nouveauté.
Et si on tentait d’entendre, comme le recommandaient les futuristes, le ressac des révolutions artistiques dans TOUTES les capitales modernes ? De voir comment le milieu des amateurs s’internationalise et aussi comment le nationalisme renaissant s’immisce jusque dans l’expérimentation artistique ?Les avant-gardes, ce ne sont pas des écoles qui s’emboitent les unes dans les autres pour monter toujours plus haut en radicalité, c’est un perpétuel mouvement de concurrence.
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