

Avant même la trentaine, Beethoven sentit la surdité le gagner. D’abord l’oreille gauche puis les deux pour finir, dans les années 1820, sourd comme une pierre. C’est un cas rarissime dans l’histoire de la musique : un compositeur privé de l’oreille et qui continue à créer.
- Bernard Fournier Ingénieur de formation, musicologue, auteur
Il est vrai que la musique s’écrit d’abord dans la tête. Tout de même, nous en sommes encore étonnés : Beethoven n’a pas entendu les œuvres de la dernière période de la même manière que nous, nous entendons autrement que lui. D’ailleurs, c’est peut-être nous qui sommes sourds.
Notre invité, Bernard Fournier, ne l’est pas, qui est tombé dans Beethoven dès l’enfance, comme on tomberait dans une potion d’énergie. Il s’est pris d’une passion particulière pour ses seize quatuors à cordes qu’il a écoutés, analysés, joués. Il nous fait entendre le septième dont un des premiers auditeurs, Radical, disait à Beethoven, qu’il le comprenait mal. En effet, le Grand sourd inventait des effets de couleurs sonores que personne n’avait tenté jusque-là. A Radical, le mal nommé, il avait signifié « Ce n’est pas pour vous, c’est pour les temps à venir ».
Beethoven, en effet, s’adressait non pas au public de son temps mais à l’infini et à l’univers, persuadé que son génie s’y ferait entendre longtemps.
Bibliographie :
- Le Génie de Beethoven de Bernard Fournier (Fayard).
- Panorama du quatuor à cordes de Bernard Fournier (Fayard).
- Beethoven et après de Elisabeth Brisson, Bernard Fournier, François-Gildas Tual (Coédition Fayard/Mirare).
- Beethoven de André Boucourechliev (Seuil).
- Ludwig van Beethoven de Jean Massin, Brigitte Massin (Fayard).
- Beethoven de Maynard Solomon (Fayard).
Programmation musicale :
- Quatuor n°7 de Beethoven par le Quartetto italiano.
- La Missa Solemnis de Beethoven - Carlo Maria Giulini dirige le New Philarmonia Orchestra.
Emission sur France Musique de Aurélie Moreau "Le van Beethoven".
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