Pendant sa période de fécondité que les circonstances interrompirent au bout de quinze ans seulement, il fut un phare et une balise.
- Laurence Campa professeure à l'Université Paris Nanterre en littérature française du XXe siècle et écrivaine
Pendant sa période de fécondité que les circonstances interrompirent au bout de quinze ans seulement, il fut un phare et une balise.
Le phare du poète. Qui, voyant un de ses calligrammes où il voulait représenter sur le papier quelque chose de l’acte d’écrire, n’a été tenté de l’imiter ?
La balise du critique. Il accompagna ce qui naissait d’important et qu’on appela le cubisme, le fauvisme etc… Mais il y avait aussi le cinématographe- il disait le ciné : il fut l’un des fondateurs de la société des amis de Fantomas, les arts populaires le passionnaient, comme les « arts nègres ».
Il fut toujours en mouvement, à l’affût des inventions. La radio ne lui échappa pas dont il essayait de reproduire la distorsion des ondes : hou, hou, cré, cré...
Engagé en 1914, blessé en 1916 – « atteint au front », il meurt le 9 novembre 1918. « Hommes de l’avenir souvenez-vous de moi/ Je vivais à l’époque où finissaient les rois/ Il naissait chaque jour quelques hommes nouveaux : Le fer était leur sang, la flamme leur cerveau. » A peine Apollinaire avait-il disparu que des générations se levèrent qui parlaient sa langue.
Ce fut un homme épique. Mais aussi un homme-époque. Après lui, les apparences que prend le monde ont changé. Et, pour décrire leur renouvellement, nous utilisons encore les mots qui furent les siens. Phare, balise, horloge du lendemain…
Lien vers l'exposition au Musée de l'Orangerie : L’exposition Apollinaire, le regard du poète
Catalogue de l'exposition : Apollinaire. Le regard du poète, Gallimard
L'équipe
- Production
- Autre
- Autre
- Autre
- Autre