

Guizot, son confrère de l’Institut, le décrit ainsi en 1862, à la veille de la création de son ultime opéra « Les Troyens » : « Un monsieur maigre, la tête couverte de cheveux ébouriffés, l’œil perçant : c’est un sincère point bavard mais au moment où son enthousiasme le saisit, il devient alors fécond et éloquent. »
► Rediffusion du 24/01/2019
A ceux qui lui reprochaient d’être ingrat vis-à-vis de son pays, Berlioz répondait : « Mais non ! Je me plais en France… quand j’y arrive la veille du jour où je peux en partir. » En réalité, il reprochait aux Français d’être injustes à son endroit. Certes, ce qu’il produisait pouvait être coûteux à monter mais à l’étranger, on lui donnait davantage de moyens tandis qu’ici, il avait l’impression d’en être toujours de sa poche. Il dénonçait tour à tour la bureaucratie de l’administration des Beaux-Arts, l’hostilité irréductible des directeurs de théâtre et, particulièrement, de l’Opéra, « cette boutique à faire de l’argent et non de l’art ».
Les multiples écrits de Berlioz ont beaucoup contribué à forger cette image d’un personnage constamment douloureux et fiévreux. Mais c’était au « Journal des débats » un critique généreux prêt à chercher chez les autres le génie qu’il avait en lui, un mémorialiste souvent souriant et un ami qui pouvait éclater d’un rire homérique. Guizot, son confrère de l’Institut, le décrit ainsi en 1862, à la veille de la création de son ultime opéra « Les Troyens » : « Un monsieur maigre, la tête couverte de cheveux ébouriffés, l’œil perçant : c’est un sincère point bavard mais au moment où son enthousiasme le saisit, il devient alors fécond et éloquent. »
Il est vrai que Guizot le croque à un moment favorable. Il n’est plus Premier ministre depuis longtemps et ne peut donc plus attirer les foudres du compositeur ; quant à Berlioz, il n’est pas encore submergé par la colère que provoquera chez lui, l’année suivante, l’impossibilité de créer « Les Troyens » dans leur totalité. Les béotiens lui diront : « Trop cher, trop long. » Quoi ? 4h30, issues d’un travail sans répit !
La France, depuis, a fait réparation à de multiples reprises. Par exemple en 1969, avec toutes les productions du centenaire de sa mort. Et en 2019 avec une année Berlioz qui rayonnera d’ailleurs sur quasi toute l’Europe occidentale et qui commença à Paris à l’Opéra Bastille qui donna « Les Troyens », cette fois en intégrale.
Le site de l' Association nationale Hector Berlioz
Le site du Festival Berlioz
Le Musée Hector Berlioz à La Côte-Saint-André
Les célébrations du 150ème anniversaire de la mort d'Hector Berlioz
Bibliographie
- Berlioz de Bruno Messina (Actes Sud).
- Berlioz : les deux ailes de l'âme de Christian Wasselin (Gallimard).
- Hector Berlioz de David Cairns (Fayard).
- Berlioz de Claude Ballif (Seuil).
- Dictionnaire Berlioz - Collectif sous la direction de Christian Wasselin et Pierre-René Serna (L'Herne).
- Berlioz Mémoires (Flammarion).
Programmation musicale
- La damnation de Faust de Berlioz, chanté par Martial Singher.
- Requiem, Op.5 (Grande Messe des Morts), Rex Tremendae par Charles Münch.
- Warner Classics publie la toute première intégrale de l’œuvre d’Hector Berlioz, comprenant plusieurs premières mondiales dans un coffret 27 CD.
Programmation musicale
- 13h28
Massaï
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