Karl Marx et la France

France Inter
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Avec
  • Christian Laval Sociologue, professeur à l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense

L'enterrement de Marx en mars 1883 rassembla au total... onze personnes. Cependant ses disciples de Paris envoyèrent un télégramme : son influence dans le socialisme français commençait à s'affirmer, la greffe à prendre, lentement.

Portrait de Karl Marx extrait de "Reminiscences of Carl Schurz Vol. 1"
Portrait de Karl Marx extrait de "Reminiscences of Carl Schurz Vol. 1"
© Bob Burkhardt - Bob Burkhardt

A l'occasion de ses séjours féconds à Paris, la machine-Marx avait engouffré les livres de Fourier, Saint-Simon, Proudhon et les avait régurgités à sa façon. Marx concevait de l'admiration pour la parole et l'action des ouvriers français mais il voulait, par son travail sur l'économie politique, leur montrer ce pour quoi ils avaient en réalité lutté, ce pour quoi ils continueraient de lutter.

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Sous l'histoire de France officielle, il lisait le combat perpétuel entre deux nations qui s'opposaient sourdement. Il pouvait arriver que la polarisation débouche sur la guerre civile. Ainsi analysa-t-il la Commune de Paris qu'il aurait souhaitée plus radicale. Mais là, ce n'était plus le philosophe qui réagissait mais l'interprète de la Première Internationale, qu'il venait de fonder.

Peu avant sa mort, il donna sa dernière interview. C'était sur une plage anglaise. Le vieux Marx plongea son regard sur l'horizon, le continent... la France et son dernier mot au journaliste fut... "Lutte"...