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- Jean-Yves Mollier Historien à l’Université de St Quentin en Yvelines et spécialiste de l'histoire de l'édition
Rediffusion du 06/03/2014

Pour indiquer les mauvaises passes et défendre le Bien, il faut des phares puissants. Les catholiques combattants de l'époque de la Troisième République créent à cet effet à Paris la Maison d'éditions de la Bonne Presse et un peu partout en France, des sociétés de promotion des Bons Livres. Et voici que, venu du fond de la Flandre, un prêtre entreprenant se propose de ficher tout ce qui paraît pour, ensuite, le recommander,l'ignorer ou le condamner. La plus répandue de ses publications "Romans à lire, romans à proscrire", se vend dans les années d'avant-guerre à des centaines de milliers d'exemplaires et acquiert une influence considérable que tous ou à peu près ont préféré oublier.
Mais il ne s'agit pas seulement de la littérature. L'abbé Bethleem se passionne pour le théâtre; s'il avait eu assez de temps il aurait aussi inspecté les fronts des films ou des émissions de radio. Son catholicisme est intégral ou n'est pas : il ne faut pas abandonner un pouce de terrain.Le terrain, ce peut être aussi la rue ou le prétoire. L'abbé Bethléem aime attaquer les kiosques qui affichent des publications "pornographiques" et se défendre ensuite au tribunal. C'est, à certains égards, quelqu'un du genre des Femen : un activiste qui aime les combats specaculaires, front contre front. Notre époque est mûre pour le redécouvrir.
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