- Mathieu Flonneau Enseignant-chercheur à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, historien spécialiste des mobilités, de la civilisation de la route et de l'automobilisme, directeur de l'Institut AES-EDS
Pierre Fresnay, dans un film des années 60, traitait les autocars de carrioles et vantait les couloirs des trains.
Mais quels trains ont encore des couloirs ? Combien sont vieillissants alors que les autocars peuvent disposer de toilettes ! La dérégulation, en fait, brouille les repères établis et ouvre un vrai maelström : on voit même la SNCF affréter des cars qui vont concurrencer ses TER, qu’elle demande pourtant aux régions de financer, et ses Intercités, qui sont si mal en point.
L’ouverture à la concurrence est un leitmotiv de l’Union européenne. La loi Macron, dans ses dispositions relatives aux autocars, la met en musique à sa façon. Des lignes inter-régionales pourront être ouvertes sans avoir besoin de se présenter comme des segments de lignes internationales et le régime des autorisations administratives sera déverrouillé.
Avant même que la loi ne soit adoptée au Parlement, les grandes sociétés de transport françaises et étrangères s’apprêtent à lancer des flottes sur des lignes à fort trajet prévisible.
Certaines de ces lignes, nous promet-on, seront transversales, genre Limoges-Perigueux. C’est à voir. Sans doute la libéralisation des autocars offrira-t-elle offriront davantage de mobilité à ceux qui ont peu de moyens financiers. Mais sur quels réseaux ? Il y a peu de chances que les territoires que le retrait des services publics dessèche s’en trouvent mieux irrigués.
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