Lacan était suffisamment gaulliste pour constater que la rencontre entre un homme et un peuple, telle qu’elle caractérisait la Vème République, mobilisait beaucoup d’affects.
- Philippe Raynaud professeur émérite de science politique à l'université Panthéon-Assas, membre de l'Institut universitaire de France
Le docteur Lacan était suffisamment gaulliste pour constater que la rencontre entre un homme et un peuple, telle qu’elle caractérisait la Vème République, mobilisait beaucoup d’affects. « Donner de l’amour, répétait-il, c’est vouloir donner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas… » Eh bien, aujourd’hui, une profonde fatigue démocratique gagne le couple peuple-président. Quand il y a seulement vingt ans, il se querellait, c’était le signe d’une réelle satisfaction mutuelle; maintenant c’est l’insatisfaction générale : près du tiers du corps électoral ne tente plus le moindre mouvement au lit conjugal – PRAF, Plus Rien A Foutre…
L’expérience d’une longue vie commune sous la Vème demeure tout de même. Au départ, sa Constitution paraissait bancale à la plupart des juristes. Mais en politique comme en amour, la doctrine est une chose, ce qu’en font ceux qui conquièrent et exercent le pouvoir en est une autre. Les institutions de la Vème ont tenu bon lorsque François Mitterrand s’est glissé dans la chambre de général. Le dénonciateur du « Coup d’état permanent » s’en trouva même fort aise : la politique, comme l’amour, aboutit souvent à des résultats inverses de ceux qu’on disait chercher.
Mais maintenant les deux grands partis qui croyaient pouvoir occuper encore le centre de la maison sont menacés d’expulsion. Les murs tiendront-ils ?
Chanson "Appelez-moi dieu", interprété par Jean Roucas (dans le Bêbête Show)
Chanson Mitterrand maître de l'univers de Patrick Sébastien (Parodies d'hommes politiques)
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