- Thomas Römer Administrateur du Collège de France et Professeur titulaire de la chaire "Milieux bibliques"
Rediffusion du 01/12/2014

Une chose est la foi : Dieu sensible au cœur et accessible par la raison… Autre chose est la science biblique qui ne cherche pas – ou plus – à élever les contradictions face à la foi. Elle en a suffisamment à surmonter en elle-même. L’exégèse et l’archéologie bibliques donnent lieu à des analyses si foisonnantes qu’aucune théorie ne parvient plus à s’imposer totalement.
Ce qui est assuré historiquement, c’est que le Dieu présenté comme le "créateur du ciel et de la terre" n’a pas toujours été là et qu’il n’a pas été unique tout de suite. Son chemin dans l’esprit et la chair des hommes du Levant a été complexe. La tradition attribuait à Moïse à un seul d’entre eux la constitution des cinq premiers livres – le Pentateuque, la Torah mais l’historicité de Moïse est maintenant problématique et on sait depuis longtemps que la Bible n’est pas un livre d’auteur mais la résultante d’un mouvement de sédimentation, qu’il faut explorer au plus fin.
Quand, après le retour de Babylone en 539 avant notre ère, se met en place un système qui sera le judaïsme, il se fonde sur des textes qui, enchâssés les uns dans les autres par une grande entreprise de totalisation, témoignent d’origines différentes. En somme, le judaïsme attendait les sciences bibliques : religion débarrassée dès cette époque de la tutelle d’un état, il était prêt à être considéré depuis des points de vue très différents.
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