- Mathilde Larrère maître de conférences à l'université de Paris-Est Marne-la-Vallée, spécialiste de l'histoire des révolutions français du XIXe siècle et chroniqueuse pour Arrêt sur images et Mediapart

Le passé est riche de ressources imprévisibles. Ainsi la Garde Nationale était morte et, croyait-on, enterrée après son implication dans la Commune de Paris. Eh bien, à… Versailles, devant le Congrès, François Hollande a réveillé le mot.
La Garde Nationale, c’était entre 1789 et 1871 – à Paris pendant quasi toute la période, en province avec davantage d’intermittence - un service armé demandé aux citoyens. Il s’agissait à la fois de constituer une force de maintien de l’ordre et une réserve militaire. La Garde Nationale tenait des deux mystiques de l’époque : la mystique, exaltante, du peuple en armes et la mystique, implacable, de la propriété.
Au nom de celle-ci, nombre de citoyens ont souvent été tenus à l’écart de la Garde Nationale, quand ils n’ont pas été traqués par elle.
Au nom de celle-là, la Garde Nationale a joué un rôle important dans l’établissement de nouveaux régimes plus « ouverts » : la Monarchie de Juillet en 1830, la République en 1870.
François Hollande avait-il en tête toute la complexité de l’histoire de la Garde Nationale quand il en évoqua le fantôme le mois dernier ? Sans doute l’idée qu’on lui a suggérée se heurte-t-elle à à trop de difficultés pour être mise en œuvre mais elle participe d’un mouvement de renouveau de l’engagement au service du pays. D’un côté, les recrutements dans l’armée progressent ; de l’autre, le service civique est appelé à s’étendre. Il pourrait y avoir un troisième terme : le service civico-militaire.
L'équipe
- Production
- Réalisation
- Collaboration
- Collaboration
- Collaboration