Est-ce une contre-culture ou seulement une sous-culture de la défonce ? Comment est-on passé de la maxime cardinale « do it yourself » à un entrepreneuriat punk ?
- Solveig Serre Chercheuse au CNRS (CESR/CMBV), co-porteuse, avec Luc Robène, du projet de recherche PIND (Punk Is Not Dead, ene histoire de la scène punk en France, 1976-2016)
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Quand, l’été 1977, le Journal télévisé de Gérard Holtz parle du punk, c’est d’abord du corps des punks qu’il parle. La transgression passe en effet par la silhouette, le vêtement. La même saison, Paco Rabanne présente un défilé punk. Dès que les medias et la mode s’emparent des petits groupes pionniers et les font essaimer dans des milieux qui, jusqu’ici, les ignoraient, les tenants du punk doivent innover. Tel ira se présenter en costume sur le plateau de Philippe Bouvard, rien que pour le surprendre; tel autre viendra sur la scène du Rex habillé en paysan et accompagné de quarante canards. L’apparition des converses telle année, du collier de chien ou du bracelet de force telle autre… Les renouvellements du vêtement ne sont pas les plus importants. Ce qui compte, c’est de s’offrir à toutes les disponibilités du moment-sans attendre de futur.
Est-ce une contre-culture ou seulement une sous-culture de la défonce ? Comment est-on passé de la maxime cardinale « do it yourself » à un entrepreneuriat punk ? De l’orgasme électrique à une musique très élaborée ? On peut poser toutes sortes de questions, à l’infini. Mais le plus important est de garder le rythme du temps : chaque année, le punk est différent.
Le premier festival punk a eu lieu dans les Landes, en 76 d’ailleurs et non en 77 comme le dit Gérard Holtz mais Londres passe à juste raison pour une place forte plus importante du punk. A Londres, le fils de Malcolm Mac Laren, le manager des Sex Pistols, et de Viviane Westwood, l’égérie de la mode, a récemment acheté une péniche. Il y a entassé quantité de reliques du mouvement. Le tout aurait pu être estimé en salle des ventes à six millions d’euros. Et il a mis le feu. Au motif qu’il faut maintenant inventer autre chose.
Certes. Mais, en histoire, rien n’est jamais mort. Aujourd’hui, retour vers no future.
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