« La séance est ouverte » : 1962, l’élection du président de la République au suffrage universel direct

Charles De Gaulle, lors de ses vœux télévisés de 1963
Charles De Gaulle, lors de ses vœux télévisés de 1963 ©AFP - photo officielle
Charles De Gaulle, lors de ses vœux télévisés de 1963 ©AFP - photo officielle
Charles De Gaulle, lors de ses vœux télévisés de 1963 ©AFP - photo officielle
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La discussion s'ouvre le 4 octobre 1962 sous la présidence de Jacques Chaban-Delmas.

La constitution de 1958 telle que préparée par Michel Debré avait tenté de fixer un régime mixte mi-parlementaire mi-présidentiel où le président de la république était élu par un collège de parlementaires et de notables. Au Petit-Clamart, le 22 août 1962, les adversaires de la politique algérienne gaulliste manquent de peu le général; celui-ci décide de rebondir sur l’évènement. Il a depuis longtemps le projet de faire élire le président au suffrage universel direct, c’est le moment de jouer sur l’émotion pour faire aboutir cette idée. Le texte est discuté longuement en conseil des ministres; seul Pierre Sudreau marque nettement son opposition.

De son côté, le président du sénat, Gaston Monnerville, outré de ne pas avoir été averti, parle de forfaiture, il rompt définitivement tous les ponts avec l’Elysée. Le général a en effet voulu que les Français puissent, « jouer à saute-mouton au-dessus des notoires », il appelait ainsi les notables. Ce sont les français qui seuls se prononceront par référendum - plébiscite -, disent ses adversaires ; les parlementaires ne seront pas consultés. Il ne reste aux députés que la ressource de déposer une motion de censure. Pour une fois, sous la Vème république, elle a des chances d’aboutir. Le premier ministre, Georges Pompidou est en effet tout neuf, apparemment peu expérimenté, et puis la politique algérienne et anti-atlantiste du général lui a fait perdre nombre de soutiens à la Chambre.

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La discussion s'ouvre le 4 octobre 1962 sous la présidence de Jacques Chaban-Delmas. On attend particulièrement le discours de Paul Reynaud, 84 ans. Il avait été le premier politique à repérer le général avant la guerre et avait conservé avec lui une relation particulière. A ses visiteurs qui se pressent à son domicile, place du Palais-Bourbon, il a dit « venez me voir »; il pressent que c’est la dernière fois qu’il monte à la tribune.

Avec les comédiens de la Comédie-Française : Christian Blanc, Pierre-Louis Calixte, Michel Favory et Bruno Raffaeli.