Il est mort il y a cinquante ans, noyé dans la Méditerranée, en face du cabanon ascétique qu’il avait conçu à Roquebrune – 3 mètres 66 sur 3 mètres 66.
- François Chaslin critique d'architecture, professeur à l'Ecole nationale supérieure d'architecture de Paris Malaquais
Rediffusion du 18 mars 2015
Série "les grands modernes"
Il est mort il y a cinquante ans, noyé dans la Méditerranée, en face du cabanon ascétique qu’il avait conçu à Roquebrune – 3 mètres 66 sur 3 mètres 66.
Malraux a prononcé son oraison funèbre, comme pour Braque, comme pour Moulin. Certes, le Corbu n’avait pas été du même côté que le fondateur du Conseil national de la Résistance mais, après-guerre, il avait conquis une position vraiment dominante.
Ainsi purent surgir dans les années de la reconstruction les quatre cités radieuses, qui l’étaient encore toutes quand Malraux les présentait comme autant de chefs d’œuvre capables de se mesurer aux grands édifices du passé. Le grand déclamateur de la République gaullienne pensait en les voyant aux temples grecs avec leurs colonnes doriques, aux cathédrales avec leurs fûts…
En même temps, la famille corbuséenne s’était constituée contre d’autres, qui osaient parfois dénoncer l’esprit concentrationnaire de ses « unités conformes d’habitation ». Le Corbu les considérait comme des petits hommes prisonniers de leurs routines et de leur pauvre bon sens. Cependant, cinquante ans après, le temps ne joue-t-il pas cependant en faveur des esprits critiques ? Derrière le Corbu glorieux, le travail historique ne fait-il pas surgir un Corbusier plus inquiétant ? L'année 2015 dévolue officiellement à la célébration de Corbu par le cinquantième anniversaire de sa mort, a ainsi été très perturbée par la publication d'un grand livre, fidèle et sacrilège à la fois, du critique François Chaslin.
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