Le procès de la démocratie

Groupe de personnes représentant un phylactère
Groupe de personnes représentant un phylactère ©Getty - Tim Ellis
Groupe de personnes représentant un phylactère ©Getty - Tim Ellis
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En France, c’est seulement dans la première moitié du XIXe, sous la monarchie constitutionnelle et dans les milieux libéraux, que le mot démocratie a pris un sens moderne.

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En France, c’est seulement dans la première moitié du XIXe, sous la monarchie constitutionnelle et dans les milieux libéraux, que le mot démocratie a pris un sens moderne. Pour Tocqueville, c’était un état social à venir qui naîtrait de l’égalisation des conditions, elle-même sans doute inéluctable. Tocqueville corrélait le suffrage universel à ce vaste mouvement de fond mais il ne prévoyait pas qu’il se réaliserait de suite. La révolution de 1848 l’a fait surgir plus tôt que prévu. Un égale un et 51%, l’emportent sur 49… Il a fallu s’y faire, presque tous les courants politiques s’en sont accommodés, y compris les conservateurs qui se dirent : c’est la moins mauvaise méthode pour résoudre les discordes.

Néanmoins, la démocratie politique est une expérience qui avance sur un fil. Celui-ci a failli casser dans la bourrasque des années 1930-1940. La démocratie l’a finalement emporté. On connaît la formule fameuse de Churchill : « C’est le pire des systèmes, à l’exclusion de tous les autres ».

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Les secousses auxquelles elle est exposée aujourd’hui sont aussi redoutables. La mondialisation fait se lever de nouveaux pouvoirs qui n’ont pas d’adresse ; la révolution numérique des algorithmes que nous ignorons ; les migrations soulèvent les craintes que l’on sait ; les manipulations techniques annoncent un monde post-humain. Non seulement le travail s’en irait mais aussi un style de vie.

La tentation est alors de vouloir endiguer l’inexplicable par les barrages les plus hauts possibles : on parle de « verticale de l’autorité ». Et la nécessité est de renouveler notre connaissance et notre expérience de la démocratie. Après Churchill, Clemenceau disait : « Honte aux pays qui se taisent, gloire aux pays qui parlent ».

Programmation musicale :

Léo Ferré "Ils ont voté" (1967)