Le témoin du vendredi : Jean-Yves Jouannais, l’Encyclopédie des guerres

L'armée révolutionnaire de Zapata et de Pancho Villa, fresque de l'hôtel du Prado à Mexico
L'armée révolutionnaire de Zapata et de Pancho Villa, fresque de l'hôtel du Prado à Mexico ©Getty - DEA / M. SEEMULLER
L'armée révolutionnaire de Zapata et de Pancho Villa, fresque de l'hôtel du Prado à Mexico ©Getty - DEA / M. SEEMULLER
L'armée révolutionnaire de Zapata et de Pancho Villa, fresque de l'hôtel du Prado à Mexico ©Getty - DEA / M. SEEMULLER
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L'Encyclopédie des guerres ? "c’est un projet qui concerne toutes les guerres, de l’Iliade à Hiroshima »

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Notre invité d’aujourd’hui n’a jamais pris les interviews pour des parties de plaisir. Dans un de ses livres, il en a imaginé une qui tournait mal. « Je n’avais rien compris aux premières questions. Le type semblait s’être vexé. Il plongeait la tête dans ses liasses de notes en grommelant. Soudain il dit : puisque vous ne comprenez pas mes questions, on va aller au plus simple : qu’est-ce que votre Encyclopédie des guerres ?».

Et là, Jean-Yves Jouannais, toujours d’après son livre, avait répondu, sèchement. « Eh bien, c’est un projet qui concerne toutes les guerres, de l’Iliade à Hiroshima ». Mais encore ?, insista l’autre. « On ne demande pas à un acrobate de décrire ce qu’il fait sur son fil, soit on va au cirque soit on n’y va pas ».

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C’est que l’Encyclopédie des guerres ne se visite qu’en « live », sous forme de conférences, on dirait presque de performances, pas sous chapiteau mais dans des lieux de rendez-vous donnés : dès le départ, au début de cette décennie, le forum du centre Georges Pompidou, la Comédie de Reims…

Chaque entrée de l’Encyclopédie est prétexte à parler d’autre chose, à multiplier les gloses. Je ne suis pas historien, dit Jouannais. Artiste peut-être mais sans œuvre au sens traditionnel du mot : il ne faut pas compter sur une publication imprimée de l’Encyclopédie des guerres ni même sur son archivage sur un site.

Et, en même temps, c’est un « modèle économique », au moins pour l’individu Jouannais. Il échange les livres non-guerre de sa bibliothèque contre des livres guerre, il ne produit plus que sur ce thème, on pourrait avancer qu’il a décidé de vivre matériellement de la mort. Depuis qu’il a atteint la quarantaine, il fait assister ceux qui, étonnés, veulent bien le suivre à sa mobilisation personnelle !