Le témoin du vendredi : Olivier Roy

France Inter
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Avec
  • Olivier Roy Politologue, professeur à l'Institut universitaire européen de Florence
La vallée de Bâmiyân en Afghanistan en 1981
La vallée de Bâmiyân en Afghanistan en 1981
© cc - UNESCO World Heritage Center

On peut être agrégé, ça n’empêche pas d’apprendre à tirer et de participer aux combats de la guerre d’Afghanistan : dans les années 1980, pour beaucoup de jeunes occidentaux, elle est comme une épreuve initiatique et incarne le combat anti-totalitaire.

Agrégé, ça n’a pas empêché non plus d’enseigner la philosophie dans un lycée technique à Dreux : Olivier Roy considérait qu’on peut faire comprendre Descartes et Platon à des élèves qui se destinent à devenir secrétaires : Dreux est resté son port d’attache.

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« Vous n’allez tout de même pas devenir ethnologue » , lui a dit l’inspecteur général qui l’y visitait. Il l’a été, ethnologue, mais à sa façon, par l’expérience de terrain.

Il a aussi acheté une cravate afin de tenir un rôle d’expert es-guérilla et choses islamiques auprès d’officiels d’innombrables pays. Auprès d’officiers aussi : « Vous savez, Olivier, lui disait-on, Il n’y a que deux sortes de bons militaires, les tueurs et les intellectuels ».

Olivier Roy sait parfaitement rédiger des papiers d’analyses claires et des livres décisifs, le dernier sur « le temps de la religion sans culture » : « la sainte ignorance ». Mais il aime encore plus raconter des histoires : les histoires, c’est le réel.

« Restez philosophe » , lui recommandait l’inspecteur général. Maintenant qu’il a posé le sac à l’Institut universitaire européen de Florence, il revient à la question qui pour lui demeure centrale : celle de la liberté, en dépit des appartenances.

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