- Myriam Tanant Professeur en études théâtrales et en études italiennes à l'université Sorbonne Nouvelle - Paris III

Goldoni se considérait comme un homme pacifique. Néanmoins ses pièces, tout en attirant souvent le succès, provoquèrent d’innombrables disputes. C’est que le théâtre est un sujet d’une extrême importance dans l’Italie du XVIIIème.
Goldoni naît à Venise, en 1707. Nous autres français de 2015 pouvons comprendre l’état de la Sérénissime République d’alors. Plus elle constate qu’elle est entrée dans une crise profonde, plus elle tient à proclamer haut et fort son excellence et la nécessité de revenir à ses fondamentaux, comme on dirait aujourd’hui. Et, parmi ces fondamentaux, il y a le théâtre.
Ceci posé, on comprend mieux Goldoni quand il affirme qu’il faut observer les lois du peuple dans les spectacles destinés à son intention. Et qu’il ajoute : il faut savoir amuser le public pour l’instruire.
Le théâtre italien, venu de si loin, ne peut maintenir sa place que par l’expérimentation et la remise en question. Au milieu du XVIIIème, il est encore très présent à Paris mais menacé. Après s’être consacré à sa réforme dans la péninsule, Goldoni s’en vient donc en France au motif affiché de le sauver. Il est vrai qu’il est mû aussi par des nécessités financières personnelles. Les trente dernières années de sa vie, il les passe dans notre pays. On ne le sait pas assez. Né dans une République qui ne voulait pas mourir, il est mort en 1793 dans une République qui naissait. Non sans avoir été pensionné par Versailles, qui s’intéressait aussi au théâtre.
Etonnante existence à partie double qui fait de lui un compagnon de vie pour les metteurs en scène et les spectateurs aussi bien de ce côté des Alpes que de l’autre.
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