- Jacques-Olivier Boudon Professeur d'histoire contemporaine à Sorbonne Université
Le chemin alpin, escarpé et aventureux qu’en mars 1815, l’empereur a emprunté pour remonter vers Lyon est devenu la première « route touristique » française, en 1932. Cette année du deuxième centenaire, le label va être redoré. Jusqu’à l’été inclus, on attend le long du parcours marcheurs à pied et reconstituteurs en uniforme et à cheval. Ici sera servi le pain du grognard, très énergétique, accompagné de vin chaud. Et plus loin, une omelette géante offerte par les commerçants. Le maire d’Upaix dans les Hautes-Alpes distribuera au nouvel arrivant une pomme et un verre de vin, tout simplement : c’est ce que fit pour Napoléon son prédécesseur, en 1815. La performance la plus moderne sera un énigmatique Kids fitdays , un triathlon en vieux français, sponsorisé par la MGEN.
Les Français sont décidément un peuple imprévisible. Depuis 1812, la conscription leur pesait et ils aspiraient à la paix. Quand l’empereur rentre, il est porteur de la guerre puisque l’Europe coalisée va nécessairement le combattre : néanmoins les troupes qu’il rencontre et les villes qu’il traverse semblent lui tomber dans les bras. Et alors que l’épisode des Cent Jours s’est terminé par la catastrophe de l’occupation, le vol de l’aigle est célébré comme une réussite. Il est vrai que beaucoup de visiteurs du champ de bataille de Waterloo pensent que le récit qu’on en fait est faux : ce serait Napoléon le vainqueur…
Tout est possible en politique comme en histoire : celui quoi l’ose peut renverser les évidences et les preuves.
Les liens
La Croix, 'Napoléon, l'improbable retour'
La Croix retrace le périple de Napoléon lors des Cent-Jours (Portoferraio, Golf Juan, Castellane, Le Poët, Corps)
L'équipe
- Production
- Réalisation
- Collaboration
- Collaboration
- Collaboration