Aujourd’hui, le marché de l’art est subverti par les spéculateurs et le mécénat, pour les entreprises, un moyen de défiscalisation, de promotion, d’intégration des personnels quand ce n’est pas de repentance. Rien de tel chez les Noailles.
- Alexandre Mare auteur
C’était un couple dont la légende rencontre l’histoire de tous les arts du XXe. Il s’est formé au début des années 1920, dissocié au fil des années 1930 sans que jamais les noms de Charles et de Marie-Laure puissent être séparés, jusqu’à la mort de la vicomtesse en 1970. Par leur générosité – il faudrait dire leur munificence – ils ont financé et permis des aventures improbables dans l’architecture, la peinture, le cinéma dit expérimental, la musique… Buñuel comme Cocteau, Francis Poulenc comme Kurt Weill, pour choisir parmi des dizaines de grands noms, leur doivent ainsi beaucoup.
Aujourd’hui, le marché de l’art est subverti par les spéculateurs et le mécénat, pour les entreprises, un moyen de défiscalisation, de promotion, d’intégration des personnels quand ce n’est pas de repentance. Rien de tel chez les Noailles. Leur nom les préserve du souci de la publicité et encore plus de celui de la postérité. Sont-ils seulement pénétrés du sentiment d’un devoir à accomplir parce qu’ils ont de la fortune ? Ce n’est pas ainsi qu’ils posent la question. Leur maître mot est l’amusement. Mais ils ne s’amusent pas avec n’importe qui. Seulement avec des gens intelligents, ce qui peut exclure nombre de personnes de leur milieu d’origine.
On laisse au début de cette émission Charles dire, dans sa voix, leur credo fondamental : la création sans l’esprit de sérieux. C’est justice. Au long des années, on l’a moins entendu que Marie-Laure dont Paul Morand disait qu’à table, elle ne mangeait pas de peur de se voir couper la parole.
Il reste qu’elle comme lui, chacun à sa manière, veillait à ne pas déranger ceux qu’ils finançaient. C’étaient des aristocrates qui avaient le sens des vraies hiérarchies : les artistes d’abord.
Le site de la Villa Noailles à Hyères
Programmation musicale : Francis Poulenc Aubade, FP 51 "Concerto choréographique": Toilette de Diane. par l'orchestre philharmonique royal de Liège dirigé par Stéphane Denève
Kurt Weill Les Sept péchés capitaux - prologue par la soprano Gisela May
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