

Cette figure est légitime, honorée, héroïsée parfois. A quel passeur se fier ?
- Raphaël Krafft Journaliste, fondateur de Radio Surobi, radio communautaire en Afghanistan
Pendant la Seconde Guerre, rares étaient les frontières derrière lesquelles on pouvait espérer un peu plus de liberté. Clandestins et persécutés étaient nombreux à tenter de les franchir, au risque de s’entendre dire de l’autre côté que « la barque était pleine »…
Dès avant cette époque, Paul Valéry avait annoncé que « l’ère des terrains vagues, des territoires libres, des lieux qui ne sont à personne » était close.
Après la période de desserrement qu’a connue l’Union européenne et qui est maintenant renvoyée au rayon des expériences mort-nées, le pronostic de Valéry s’avère juste. Nous vivons l’époque du bornage : partout des casemates - et pas seulement aux frontières.
L’application des sanctions devient plus stricte à mesure que croît la peur de la menace étrangère. A la base du droit en la matière, une ordonnance de 1945 : celui qui facilite l’entrée; la circulation ou le séjour d’étrangers en situation irrégulière est susceptible de poursuites. Le passeur est donc un délinquant. Certains discours le qualifient même de criminel, le dépeignant en tête de pont de réseaux aussitôt qualifiés de mafieux. Eric Besson, quand il était ministre de Nicolas Sarkozy, avait même imaginé de donner des papiers aux clandestins qui dénonçaient leur passeur. C’est dire si celui-ci peut être méprisé.
Toutefois le texte fondateur d’où découlent les lois d’aujourd’hui date du lendemain de la Libération. L’autre figure du passeur qu’avaient réveillée les années 1940 subsiste. Il arrive qu’elle voisine avec celle du contrebandier mais les Français aiment encore Cartouche et Mandrin. Et cette figure est légitime, honorée, héroïsée parfois.
A quel passeur se fier ?
Chanson "Vitti na crozza" (Compositeur Li Causi, interprété par le quartetto Francesco Li Causi, chant Michele Verso, 1951)
Documentaire d'André Waksman "1943, Le temps d'un répit", France 3, 2009 : En 1943, avant un “exode biblique” à travers les Alpes, de nombreux Juifs venus de toute l'Europe ont trouvé refuge à Saint Martin Vésubie, dans la zone d'occupation italienne. C'est ce constat insolite – une armée d'occupation qui protège une population occupée - qui a donné envie à André Waksman d'interroger témoins et historiens sur les raisons de gestes individuels et collectifs. qui, à titre personnel, lui ont sauvé la vie.
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