Ces dernières années, le président Bouteflika vivait dans un résidence médicalisée que rejoignaient seulement quelques berlines blindées par une route sécurisée.
- Nedjib Sidi Moussa Docteur en science politique (Panthéon-Sorbonne)
Un grand silence entourait l’endroit qui, certains jours, était incapable d’émettre la moindre décision. Le président était-il trop affaibli, son clan trop hésitant ?
On entend beaucoup dire aujourd’hui que c’est la génération montante qui remettra en marche l’Algérie engourdie. Il est vrai qu’elle ne se sent pas, comme les précédentes, paralysée par le traumatisme des années 1990, la décennie noire.
Mais si l’Algérie a besoin de se projeter enfin dans un nouvel avenir, elle a aussi besoin de retrouver son passé. Les images des célébrations de l’indépendance ne sont plus supportables qui montrent une galerie de vieux généraux enfoncés dans leurs fauteuils comme dans leurs privilèges et qui trônent devant les portraits des héros de l’indépendance demeurés perpétuellement jeunes.
A la réflexion, manque toujours dans cette galerie officielle une visage de vieux sage à barbe blanche : Messali Hadj. L’insurrection de novembre 1954 s’est faite sans ses militants qui ont été relégués en deuxième division de la lutte puis éliminés du jeu politique après l’indépendance. Il n’empêche que Messali a été le grand’père du nationalisme algérien. Les jeunes trouveront des ressources en eux-mêmes mais ils ont besoin de l’aïeul.
Il ne s’agit pas de faire de lui un leader démocrate à l’européenne mais le traitement qui est fait de son histoire en Algérie est un véritable test des ouvertures possibles. Ce n’est pas un hasard si son souvenir est revenu dans les années 1980 qui ont abouti à une brève période de libertés. Si son nom revenait aujourd’hui, ce serait un signe supplémentaire de la possibilité, enfin, d’une vie politique concurrentielle en Algérie.
Bibliographie :
Algérie une autre histoire de l'indépendance, de Nedjib Sid Moussa (PUF)
Messali Hadj, pionnier du nationalisme algérien (1898-1974) de Benjamin Stora (Le Sycomore)
Messali Hadj par les textes, de Jacques Simon (Editions Bouchène)
Le MTLD, de Jacques Simon (L'Harmattan)
Histoire intérieure du FLN, de Gilbert Meynier (Fayard)
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