Pasolini et la politique italienne

France Inter
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"Dans le bonheur je ne me suis jamais abandonné ..." C'est un homme d'énergie, de sursaut: "Dans l'angoisse de mes fautes je n'ai jamais atteint un remords véritable. "

Pier Paolo Pasolini devant la tombe d'Antonio Gramsci au cimetière des Anglais de Rome
Pier Paolo Pasolini devant la tombe d'Antonio Gramsci au cimetière des Anglais de Rome
© PD-ITALIA

En France, on connaît mieux son cinéma que son œuvre écrite qui représente l'équivalent de dix volumes bien serrés de notre collection de la Pléiade. Les dernières années, après 1968, il sent une urgence, il travaille encore plus : il produit un long métrage par an et ne cesse d'intervenir dans l'actualité, jetant dans les journaux ses "Ecrits corsaires". Plus il est reconnu, plus il se fait provocant. Il explique aux néo-bourgeois éberlués qu'il est attaché au vieux monde qui s'effondre: c'était l'âge du pain et il y avait souffert. Il dénonce le temps qui vient, celui du coït de la consommation. Il prévient les gogos que la différence y sera bien plus maltraitée qu'avant. Ce sera l'âge de fer de l'homologation. Un autre fascisme qui n'aura pas de nom.

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"Quant au futur, écoutez...

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Vos fils fascistes

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Vogueront vers les mondes de la nouvelle Préhistoire

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Moi je resterai là

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Comme celui qui rêve son malheur

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Sur les bords de la mer "

Il est mort sur une plage, assassiné, peut-être lynché, en 1975.

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Pasolini Roma