- Georges Sokoloff Professeur émérite de civilisation russe contemporaine
L'écart de développement entre l'espace russe et les pays plus occidentaux ? C'est une constante. Il se serait creusé dès le XIIIème siècle, c'est dire.
Se pose donc constamment la question de sa réduction. Certains dirigeants, comme Khrouchtchev dans les années 1960, ont prétendu inverser les choses : c'était pure fanfaronnade.
Les partis politiques en Russie, si tant est qu'il y en ait, sont des « partis historiques », en ce sens qu'ils doivent composer avec ce retard multiséculaire. Les uns considèrent davantage l'Occident, les autres valorisent plus « l'idée russe », laquelle, à l'époque soviétique, met en avant le « collectif »- aujourd'hui ce serait davantage le "spirituel" : "Nous sommes en arrière mais nous avons l'âme"... Les Occidentaux sont les leaders mais c'est nous qui détenons le primat, l'ancien, le traditionnel, l'insubmersible.
Le surinvestissement dans le « complexe militaro-industriel », permanent depuis Pierre le Grand, à peine interrompu il y a vingt cinq ans, a à voir avec cette conscience du retard. « Nous sommes pauvres, soyons puissants. Et tant pis si notre pauvreté relative est le prix à payer pour conserver l'image que nous nous faisons de notre dignité »...
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