- Nadine Cretin Écrivain et historienne, spécialiste des fêtes et des traditions françaises
A Nancy, c’est LA fête ; à Saint-Nicolas-du-Port qui reçut un fragment de la dextre de l’évêque, c’est mieux encore ; Metz et Epinal organisent leur propre cortège… Cependant la Lorraine ne peut prétendre à l’annexion de Saint Nicolas. Comme il est doué de facultés inouïes pour se déplacer, on le retrouve un peu partout en Europe, il est fortement implanté en Wallonie et au Luxembourg, aux Pays-Bas comme dans une partie de l’Allemagne et de le Suisse. Il est aussi saint patron de la Russie… D’ailleurs, de qui n’est-il pas le patron ? Les marins et les flotteurs de bois disent lui devoir beaucoup et les filles en âge de se marier aussi quand ce n’est pas les prostituées : ses miracles sont parfaitement adaptés aux demandes des uns et des autres.
Lorsque le froid commence à mordre et que la nuit étend son ombre, il survient, frappant aux portes des villages ou descendant d’un bateau au port ou encore promené sur un char. Les usages récents l’ont lissé et transformé en vieillard débonnaire racontant des histoires lénifiantes aux enfants sages. Mais il est infiniment plus riche et complexe. D’ailleurs il n’arrive pas seul.
Cette année, des associations anti-racistes d’Amsterdam ont demandé que ses méchants valets cessent d’être représentés comme des noirs… L’évolution de Saint-Nicolas n’est décidément jamais finie. Elle se lit aujourd’hui dans des polémiques à ciel ouvert ou dans les villes illuminées par les commerces. Mais quels cheminements obscurs le bonhomme surgi des ténèbres a-t-il empruntés pour parvenir à nous ?
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