Témoin : Laurent Wirth, deux familles de l'Alsace à l'Auvergne

France Inter
Publicité

A Aurillac en décembre 1946 se célèbre un mariage que personne n’aurait pu prévoir. Le docteur Gineste, solide bourgeois et néanmoins résistant, mène sa fille à l’autel. Elle va épouser l'Alsacien Pierre Wirth.

Avec

rediffusion du 05/01/2018

En 1942, le Gauleiter de Strasbourg astreint les jeunes alsaciens à entrer dans la Wehrmacht. Pierre Wirth s’est soustrait à cette incorporation en se dissimulant à l’Ecole normale supérieure de Saint-Cloud où il vient d’être admis. Mais ses parents, restés au village, peuvent être considérés comme protégeant un déserteur et envoyés au camp de Schirmeck. Que sait-on, de ce côté des Vosges, des dilemmes que connurent les Alsaciens et les Mosellans en 70, 14, 40 ?

Publicité

On pourrait penser que la famille Gineste, dans sa maison bourgeoise d’Aurillac, se trouve dans une situation nécessairement plus confortable. Mais l’histoire a aussi imposé aux habitants du Cantal de faire des choix.

C’est dans le chef-lieu du département qu’en décembre 1946 se célèbre un mariage que personne n’aurait pu prévoir. Le docteur Gineste, solide bourgeois et néanmoins résistant, mène sa fille à l’autel. Elle va épouser Pierre Wirth. Les rites de l’Eglise pourraient rapprocher les deux familles, Gineste et Wirth. Mais pour le reste, que de différences ! Les uns et les autres ne parlent pas la même langue, ils ne sont pas sur la même trajectoire sociale, ils ont connu de la même histoire des versants très différents.

Et pourtant la rencontre improbable a eu lieu dont Laurent Wirth est la résultante. Enfant d’alsaciens et de cantaliens. Et excellent historien biface.

Programmation musicale : Henry Jossy "La Marche des jeunes"