Thérèse d'Avila demeure d’une immense utilité pour le catholicisme qui l’a faite sainte dès le XVIIe et docteur de l’Eglise en 1970. Mais on peut la lire de bien d’autres manières.
- Julia Kristeva écrivaine, psychanalyste, linguiste
Rediffusion du 16 avril 2016
Série "Christianisme(s)"
En 1554, Thérèse est encore une moniale tourmentée dans un couvent qui pratique une règle mitigée. Elle est bouleversée par la vue du Christ à la colonne, cet homme qui entame le martyre de sa Passion. Elle va dorénavant être « ravie » de s’identifier à ses souffrances. Ravie au sens où elle va s’abîmer tout entière en Lui - Lui qui vient habiter ses entrailles.
Le « Livre des fondations », raconte, lui, la vie que mène Thérèse courant les routes d’Espagne dans son chariot de toile et de joncs, « telle une gitane », et fondant chaque année un nouveau Carmel, avec l’aide bientôt de Jean de la Croix, d’un quart de siècle son cadet mais qu’elle nomme « le père de son âme ».
Thérèse demeure d’une immense utilité pour le catholicisme qui l’a faite sainte dès le XVIIe et docteur de l’Eglise en 1970. Mais on peut la lire de bien d’autres manières : elle est aussi, par-delà les siècles, une femme qui parle à d’autres femmes et un auteur qui écrit entre le sens et le sensible, sur le seul chemin de crête qui vaille.
Commence un long entretien dont témoignent le « Livre de la vie », « Le chemin de la perfection », « Le château intérieur ». Elle y est l’épouse qui tente de dire, au plus près de son expérience, comment s’exprime l’amour : c’est comme un nuage qui emporterait vers le haut les vapeurs de la terre, c’est comme un feu qui brûlerait davantage au contact de l’eau.
Les liens
L'équipe
- Production
- Autre
- Autre
- Autre
- Autre