Vladimir Jankélévitch, l’esprit de Résistance

France Inter
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C’était un blessé qui ne cessa de considérer les cicatrices des années terribles. Surtout, recommandait-il, ne pas laisser l’ouvrage du temps dissoudre le crime. Un crime est un crime et le génocide est imprescriptible.

Avec
  • Françoise Schwab Historienne et philosophe
Un groupe de résistants près de Boulogne sur Mer en septembre 1944
Un groupe de résistants près de Boulogne sur Mer en septembre 1944
© domaine public - Bibliothèque et Archives Canada

Dans les cérémonies d’hommage aux morts, il aurait volontiers prolongé la minute de silence jusqu’au bout des temps. Ces cérémonies d’hommage, il ne les manquait pas, les préférant aux raouts des intellectuels de gauche. Cela a contribué à en faire un être à part : « L’époque et moi ne nous intéressons pas. »

Néanmoins, l’homme était vif-argent, cultivait un humour constant. Sa voix et son rythme provoquaient l’enchantement. Qui l’a entendu, à la Sorbonne où il enseigna un quart de siècle, ou plus tard par la magie des enregistrements, ne l’oublie pas. Il incarne une figure d’homme indomptable dont la morale est inséparable de ce monosyllabe : non.

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On a parlé à son propos de « mémoire excessive ».Peut-être. Mais cette mémoire déclenchait l’intranquillité et le mouvement, de même que son refus, pendant la Résistance, avait impliqué l’action.

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