Une poignée de mains virile

La poignée de mains entre Emmanuel Macron et Donald Trump, hier à l’ambassade américaine à Bruxelles, a fait l’objet d’un déluge de commentaires
La poignée de mains entre Emmanuel Macron et Donald Trump, hier à l’ambassade américaine à Bruxelles, a fait l’objet d’un déluge de commentaires ©AFP - Peter Dejong / POOL
La poignée de mains entre Emmanuel Macron et Donald Trump, hier à l’ambassade américaine à Bruxelles, a fait l’objet d’un déluge de commentaires ©AFP - Peter Dejong / POOL
La poignée de mains entre Emmanuel Macron et Donald Trump, hier à l’ambassade américaine à Bruxelles, a fait l’objet d’un déluge de commentaires ©AFP - Peter Dejong / POOL
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Quand Trump rencontre Macron, leur poignée de mains est décortiquée comme un symbole. Un peu trop disséquée ?

Disséquée au scalpel. La poignée de mains entre Emmanuel Macron et Donald Trump, hier à l’ambassade américaine à Bruxelles, a fait l’objet d’un déluge de commentaires. L’instant ne dure que six secondes, montre en main, et à l’œil nu on y fait à peine attention !

Mais les médias américains les plus sérieux, New York Times, Washington Post, CNN lui ont immédiatement consacré des dizaines de lignes de commentaires… En décortiquant ce mini match de boxe image par image, pour conclure à la victoire d’Emmanuel Macron.

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Certains de nos confrères ont évoqué « une prise de jiu jitsu », les autres « une confrontation de deux mâles dominants, les mâchoires serrées ».

Les médias français ont ensuite embrayé sur le sujet (c’est la photo de Une du Figaro ce matin). Puis les réseaux sociaux ont suivi sur le mode parodique, comparant ce « bras de fer » à un duel de body builders.

Pourquoi tant de fascination pour ce match en 6 secondes ?

D’abord, la rencontre était très attendue : la première entre les deux incarnations des deux grandes surprises électorales de ces 6 derniers mois. 2 hommes tous deux iconoclastes mais fort différents dans leur positionnement politique.

Ensuite, une poignée de mains, c’est très… visuel ! A fortiori quand il y a un effet de contraste : entre un cadre solennel compassé (drapeaux officiels et ambiance feutrée de la diplomatie), et la vigueur rugueuse, presque agressive, de la rencontre des phalanges !

Une petite vengeance

Mais surtout c’est un cérémonial instauré par Donald Trump Le président américain en a fait une marque de fabrique. Le milliardaire agrippe la main de son vis-à-vis, la tire vers lui et semble ainsi le dominer psychologiquement. La Britannique Teresa May ou le Japonais Shinzo Abe en ont fait les frais !

Le Canadien Justin Trudeau avait été le premier à trouver la parade. Emmanuel Macron en a fait autant.

Et cela réjouit les médias. La presse américaine d’abord : Trump pris à son propre jeu de la poignée de main, c’est une petite vengeance pour les médias de Washington, en conflit ouvert avec le locataire de la Maison Blanche.

Et pour la presse française, c’est un double symbole. D’abord l’avatar d’une tradition de résistance à la domination US. Cocorico ! Et pour les plus « Macron philes », l’image d’un chef de l’Etat jeune et dynamique décidé à ne pas se laisser marcher sur les pieds.

Voilà pourquoi ces 6 secondes font un carton dans les médias !

Essayons juste ensuite d’éviter que ce bras de fer « testo stéroné » digne d’un concours machiste de comptoir de bars… nous détourne de l’essentiel : la capacité à influencer l’autre sur le protectionnisme, la Syrie, ou le climat. Et en diplomatie, la main de fer n’est rien sans le gant de velours…