En 1844, le philosophe américain Henry Thoreau part s'installer dans une cabane pendant plus de deux ans au fond des bois, près du lac de Walden, pour se retirer de la ville et retrouver la nature. N'est-ce pas une bonne façon de s'aérer l'esprit et de retrouver l'essentiel ?
À défaut de pouvoir partir, là, tout de suite, on peut relire un petit livre du philosophe américain Henry David Thoreau qui s’intitule Walden ou la vie dans les bois et qui a été publié en 1854.
Pourquoi relire "Walden" ?
Tout simplement parce que c’est une lecture qui aère l’esprit et qui fait du bien, en nous donnant envie de respirer à nouveau l’air pur d’une nature retrouvée.
A la fin de l’année 1844, Thoreau se retire dans une cabane au fond des bois. Il y restera deux ans, deux mois et deux jours. Il quitte la ville, son agitation, sa pollution sonore, sociale et économique pour retrouver la simplicité d’une vie au rythme des saisons et des éléments.
Et quand ses amis lui demandent pourquoi il part il répond :
Je n’ai pas meilleure raison à donner que de vouloir entendre le vent murmurer parmi les roseaux.
Et c’est cela le premier effet de ce changement d’air : redevenir capable d’observer la nature, se rendre disponible à ce qui vit là sous nos yeux : des canards qui plongent dans un lac, des fourmis qui se battent, la neige qui recouvre les arbres, la surface d’un lac qui change de couleur, s’émerveiller de ce qui est de ce qui existe en dehors de soi mais aussi redécouvrir, au contact de la nature, qui l’on est…
Un des textes fondateurs de l’éthique environnementale
Cette retraite volontaire constitue pour Thoreau une véritable purification – on pourrait dire une dépollution – de son esprit et de ses habitudes de vie. Et cela passe par une critique de la vie dans les villes, du travail et de la consommation. Après cette grande aération, il décrit la façon dont cette simplicité volontaire lui permet de retrouver une relation harmonieuse avec la nature et donc avec lui-même.
S’installer au fond des bois et y vivre pendant deux ans, c’est très directement faire l’expérience qu**’un autre rapport à la nature est possible**. Qu’il est possible d’habiter la nature sans la détruire. Et qu’il est possible d’être en bonne compagnie quand on est seul avec soi-même.
Pas étonnant que ce texte soit considéré comme un des textes fondateurs de l’éthique environnementale.
On n’a pas tous les moyens ni la possibilité immédiate de partir vivre au fond des bois pendant deux ans
Mais c’est pas grave parce que la lecture de Thoreau n’est pas à prendre comme une invitation au voyage, ni même comme une invitation à se retirer du monde, mais comme une invitation à simplement changer d’air et à renouveler le rapport que l’on a à son environnement pour retrouver la nature des choses.
Cela peut être quelques jours de marche dans la montagne, une simple promenade au parc le dimanche ou même tout simplement un banc, en bas dans la rue, sur lequel on s’assoit sans rien d’autre à faire que de respirer le monde tel qu’il se donne à voir.
Peu importe ce que l’on choisit, l’important c’est que chacun d’entre nous puisse trouver dans sa vie, une cabane pour changer d’air !
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