Par Sonia Bourhan
Ce sont des professeurs du collège Jeanne et Emile Adenet, au François en Martinique. Ils sont récompensés pour leur projet qui s'appelle "co-observer pour favoriser le développement professionnel". Alors c'est un peu du jargon.
Mais le principe est simple : il s'agit d'observer les pratiques d'un autre enseignant et d'en retirer quelque chose pour sa propre discipline. Exemple, le professeur de français vient observer le cours du professeur d'éducation physique et sportive. Il remarque que la notion de compétition est importante, l'esprit d'équipe aussi. Et il essaie de voir ce qu'il pourrait appliquer en cours de français. ll va ensuite mettre en place des jeux, constituer des groupes pour répondre à des exercices de grammaire.
Même chose, le professeur de mathématiques peut organiser une petite compétition dans la classe pour réaliser des constructions géométriques ou faire du calcul mental. C'est ce qu'on appelle le transfert disciplinaire.
- Et pour les élèves, qu'est ce que ça change ?
Les professeurs voient tout de suite les effets. Les élèves sont plus motivés, trouvent plus d'intérêt parce que c'est nouveau. Même les élèves décrocheurs se prennent au jeu. Parce que chaque collégien doit prendre part à l'équipe, a un rôle à jouer pour aider son groupe à gagner le petit concours par exemple. Les enseignants aussi sont plus motivés. Il y a des échanges.
Le projet concerne presque toutes les disciplines mais l'idée, c'est maintenant de l'étendre. De faire de la co-observation entre les professeurs du collège et ceux des écoles. Et bien sûr de donner des idées à d'autres établissements.