On pourrait croire au petit déjeuner d'un candidat ou d'une candidate à la présidentielle. Éreinté par ces centaines de kilomètres à avaler et ces milliers de mains à serrer.
Mais c'est en fait le régime alimentaire du chanteur Prince quand il était en tournée, Prince mort il y a un an. Libération nous gratifie ce matin d'un article sur les desiderata des musiciens en concert. Où l'on apprend que le très angoissant Marilyn Manson veut des nounours, les bonbons, hein pas les peluches. La très sexy Rihanna elle se damnerait pour des oeufs durs, du bacon et des saucisses tout le temps, toute la journée. Et un groupe de hard rock lui ne jure que par le sang de porc, pour les besoins de leur rituel d'avant concert.
Et notre nouveau président alors qu'est-ce qu'il prend avant de monter sur scène?
Je vous rassure, la presse ne révèle rien de bien croustillant à moins que...
Pour ceux qui ont vu le documentaire sur TF1 le lendemain de son élection, les coulisses d'une victoire, vous vous souvenez peut-être de cette scène savoureuse dans un restaurant routier, en pleine campagne présidentielle, que nous rappelle le site de Slate.fr.
On y voit notre futur chef d'Etat, plateau à la main, étudier l'offre du déjeuner.
J'aime bien les cordons bleu, là, lance le président discrètement devant la caméra.
C'est dans le menu enfant lui répond la serveuse.
Ah, soupire Emmanuel Macron. Visiblement un peu déçu.
Après la tête de veau sauce gribiche de jacques Chirac et les ortolans de Mitterand, le 8e président de la 5 e République aime donc les cordons bleus. Petit plaisir coupable qu'analyse dans Slate le chef italien Tommaso Melilli.
Il n’y a rien de dangereux dans le cordon bleu: pas de viande rouge, pas d’os, même pas l’hypothèse d’un légume. C’est tellement ringard et cheap que ça devient snob, poursuit le cuisinier.
Bref, il y a beaucoup de Macron dans le cordon bleu, conclu le chef cuisto. C’est rassurant et populaire. Et donc un peu snob.
Précisons quand même que parce que le président n’avait pas droit au menu enfant, il a finalement mangé du saumon.
Si je vous parle de tout ça, c'est évidemment que depuis une semaine, la presse cherche à tout savoir sur cet énarque de 39 ans. Et pas seulement sur ses pratiques alimentaires fort heureusement.
Libération en fait sa Une. Une tentative de définition du macronisme. Qu'est-ce que le macronisme? s'interroge Laurent Joffrin. Le nouveau président, répond l'éditorialiste veut remettre l'individu au centre du jeu. L'individu dont il faut je cite libérer les énergies, promouvoir les talents pour le rendre maître de son destin.
L'individu macronien, explique Laurent Joffrin, s'arrache à son terroir, comme il l'a fait lui-même, s'arrachant de son amiénois natal, pour se projeter dans le vaste monde. Il parle à ceux qui ont fait polytechnique ou Masterchef, l'ENA ou The Voice. Le rêve américain transposé dans l'ancienne France.
Libéral donc?, continue de s'interroger le journaliste. Oui et non. Macron croit aussi à l'Etat. Il ne croit pas à l'individu seul mais à Un Etat qui favorise l'égalité des chances. Du républicanisme libéral, résume Joffrin.
Mais attention, conclue-t-il, sans réflexion sur les dérives d'un certain libéralisme, Macron risque d'étouffer tout espoir d'émancipation sociale.
En attendant, il tente bien d'étouffer les partis politiques vieillissant. Mais ça s'avère plus délicat que prévu
La grosse fâcherie avec le Modem de François Bayrou en est le premier signe. La fresque qui nous éblouissait le 7 mai, prévient Denis Daumin dans la Nouvelle République du Centre, semble soudain moins inspirée.
Jean-Louis Hervois dans la Charente Libre ajoute que face à la colère de Bayrou, Emmanuel Macron n'a guère le choix que d'arrondir les angles et d'offrir quelques gages solides au Modem, façon vieille politique, qui ne meurt pas d'un claquement de doigt.
Même tonalité avec Mathieu Verrier à la Voix du Nord : En Marche n'attire pas autant qu'il le voudrait. La droite ne vient pas, Manuel Valls vient seul, Bayrou menace de partir. Les partis ont encore quelques réflexes antisismiques, poursuit l'éditorialiste, ce qui leur permet de survivre jusqu'à la prochaine secousse.
Alors si l'on sait depuis hier soir qu'un accord a été trouvé entre le Modem et En Marche. Aujourd'hui en France/ Le parisien revient ce matin sur les secrets d'une embrouille, comme le dit le journal. Premier loupé, l'investiture surprise de Gaspard Gantzer à Rennes, le conseiller en communication de François Hollande qui depuis hier soir a finalement renoncé à se présenter. Sa circonscription devait revenir semble t-il au départ à Laurence Méhaignerie, la fille de l'ancien ministre centriste.
2e motif d'agacement : l'absence de candidats d'En Marche face à la socialiste Marisol Touraine, la ministre de la santé pourtant très décriées par les médecins, fulmine un proche de Bayrou.
Enfin, véritable affront personnel, selon Aujourd'hui en France, En Marche aurait refusé d'investir un très proche de François Bayrou dans les Pyrénées Atlantiques. Un notaire de 65 ans déjà élu plusieurs fois, et qui ne répondait pas au critère du mouvement d'Emmanuel Macron.
Au final, croit savoir le journal, le Modem devrait glaner une dizaine de circonscriptions de plus. Beaucoup de bruit pour peut-être pas grand chose.
Certains à droite regarde d'ailleurs déjà ça avec délice, comme Jean François Copé. "Je souhaite bien du plaisir à Emmanuel Macron dans sa gestion de son nouvel ami, lance narquois le député maire de Meaux interviewé dans le Figaro. François Bayrou c'est comme je cite le sparadrap du capitaine Haddock." Le personnage d'Hergé qui n'arrive jamais à s'en défaire...
La droite de son côté est encore très loin de céder aux sirènes d'Emmanuel Macron
Là aussi c'est le Parisien qui nous apprend que Bruno Le Maire s'activerait beaucoup pour tenter de rallier des figures des républicains dans le giron d'En Marche. Mais à ce stade, sans connaître le futur premier ministre, la mayonnaise ne prend pas.
Ce mouvement, s'agace un candidat LR, est en fait totalement tenu par les Hollandais. Ce n'est pas le nouveau monde auquel je m'attendais. Si on le rejoint, ajoute t-il, on se fera manger tout cru.
En parlant de premier ministrable, le nom du Maire LR du Havre revient avec insistance. Edouard Philippe. Dont Mediapart nous dit qu'il n’a pas toujours cru aux vertus de la transparence. D’après les informations du site, ce député juppéiste a écopé d’un blâme de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique pour avoir refusé de fournir certaines informations sur sa déclaration de patrimoine de 2014.
Prié comme n’importe quel élu d’inscrire la valeur de ses biens immobiliers, le parlementaire du Havre a systématiquement éludé : « Aucune idée. », écrivait-il à l'époque dans sa déclaration.
Sa nouvelle déclaration de patrimoine est plus explicite. La valeur de ses propriétés apparaît bien cette fois. Entre temps, la transparence s’est imposée. Et ses ambitions ont changé, conclue Mediapart.
Un autre nom circule aussi pour Matignon, celui de l'ancien ministre de la défense Jean Yves Le Drian. Dont Libération nous raconte ce matin que l'identité a été usurpée par des arnaqueurs franco israéliens, aujourd’hui recherchés par les services de renseignement français et israéliens. Les faussaires se faisaient tout simplement passer pour le ministre.
Ils avaient installé une réplique parfaite du bureau du ministre pour convaincre leurs victimes de cracher au bassinet, écrit le journaliste. Derrière eux un portrait de François Hollande.
C'est à partir de là qu'un sosie de Le Drian, entouré d'un drapeau tricolore, demandait par visio-conférence à des entrepreneurs de contribuer je cite au combat de la France contre le terrorisme. Montant de l'arnaque. Plusieurs millions d'euros semble-t-il.
En attendant la nomination du premier ministre la semaine prochaine, place à la passation de pouvoir
Elle aura lieu demain à 10 heures. L'occasion pour plusieurs journaux de dresser le bilan du quinquennat de François Hollande.
Le Figaro accorde une pleine page à ce départ. Hollande s'en va au terme d'un quinquennat catastrophique, écrit Marcelo Wesfreid. Le dernier carré du président fidèle se refait le film.
Avec cette question, selon le journaliste : qui a donc poussé François Hollande à ne pas se représenter le 1er décembre 2016 ? Et tous les regards de se tourner vers l'actuel conseiller en communication, Gaspard Gantzer. On en parlait à l'instant. Cet ex-camarade de macron à l'ENA se faisait fort d'être le dernier à partir du Palais, écrit Marcelo Wiesfreid. Il passe désormais pour une taupe aux yeux de certains. Un traître avance même un conseiller.
On termine avec un petit conseil pratique
Pour les cyclistes du week-end ou pas. Le parisien nous révèle que le vol de vélo est devenu viral. 500 000 vélos l'an dernier. 1369 par jour.
Il faut dire qu'il faut seulement 35 sec à un petit malin pour scier un antivol à la disqueuse. Bon certes il faut toujours avoir une disqueuse sur soi, pas très pratique.
Alors pour éviter ses désagréments, une solution californienne, le skunk Lock. L'antivol putois. Qui contient un gaz très malodorant qui se dégage si on le coupe. Un antivol répulsif. Pas mal. 108 euros hors livraison.
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