Des rues d'une propreté à lécher le sol, deux cafés, une supérette, de grandes maisons dans lesquelles vivent trois générations, et des collines jonchées de parcelles en jachère...
Bienvenue en Autriche, à Sieggraben , petite bourgade de 900 habitants à quelques mètres de la frontière avec la Hongrie. Un village qui a voté à plus de 76% pour le candidat d'extrême droite Norbert Hofer en mai dernier. L'envoyé spécial de Libération a donc rencontré les habitants de ce district qui évoquent ses frontières invisibles qui permettent à des milliers de migrants de passer, les non sens de la mondialisation, rejetant pèle-mêle l'Europe et l'Euro.
"L'Europe au défi de la vague populiste" titre de son côté le Figaro qui s’interroge. Après Viktor Orban en Hongrie, le Brexit, et l'élection de Donald Trump, la théorie des dominos est à nouveau testée demain en Autriche et en Italie.
En Autriche donc pour le "second" second tour de l'élection présidentielle. Le premier scrutin en mai dernier avait été annulé en raison d'irrégularités. Le candidat écologiste Alexander Van der Bellen était arrivé très légèrement en tête.
Et même si en Autriche le président n'a qu'un rôle représentatif, ce qui laisse craindre d'ailleurs une forte abstention, l'élection est observée avec attention, à la Une du New York Times, où le chercheur Yascha Mounk s'interroge sur l'effritement des valeurs démocratiques et des libertés depuis une dizaine d'années dans le monde occidental. Dans les jeunes générations explique-t'il ceux qui considèrent que la démocratie est une valeur essentielle de la vie sont de moins en moins nombreux.
Scrutin donc aussi demain en Italie. Un référendum sur une réforme constitutionnelle souhaitée par Mattéo Renzi, portée par Mattéo Renzi, incarnée par Mattéo Renzi. S'il reconnait un peu tard qu'il n'aurait pas dû autant s'impliquer dans cette campagne , allant jusqu'à déclarer qu'il quitterait le pouvoir en cas de victoire du non , le réformateur autoproclamé de la gauche italienne est retombé dans ses vieux travers... En 2008 déjà, lors des primaires démocrates à la mairie de Florence, il proclamait déjà, "si je perds, je rentre à la maison".
"Renzi le Kamikaze" titre d'ailleurs le Monde où Dussault dessine un Mattéo Renzi en pilote japonais de la seconde guerre mondiale, bandeau sur le front portant la mention "Réforme". Jérôme Gautret, correspondant du Monde en Italie, décrit la tentation d'incarner l'homme providentiel dans un pays que les drames du XXème siècle ont pourtant vacciné contre le pouvoir personnel... pouvoir personnel mais surtout solitaire pour Renzi qui est apparu bien seul durant cette campagne. Se démenant le plus souvent seul donc sur la scène de dizaines de réunions publiques.
On saura lundi matin si Mattéo Renzi a réussi son pari. En cas d'échec, un autre homme est déjà prêt. Un ex comique leader du mouvement 5 étoiles, Beppe Grillo, qui a fait du "Tous pourris" sa marque de fabrique. "Partis Politiques, Parlements, médias, Vous êtes tous morts" a déjà déclaré Beppe Grillo. Rapporte le Figaro.
Deux scrutins donc alors que Bruxelles retient son souffle ..
Il sera 16H15 à Barcelone, 9H15 à Chicago, 12H15 à Buenos Aires, 17H15 au Cap et 23H15 à Pékin .. Et toute la planète foot aura la tête tournée...
...vers le Camp Nou.
Pour un match au sommet entre le FC Barcelone et le Real Madrid .. un classico du football espagnol pour un duel annoncé entre Lionel Messi et Cristiano Ronaldo .. Une fête pour tous les amoureux du ballon rond.
Mais depuis hier soir, la fête est moins belle...
"Ballons d'or de l'évasion" titre ce matin le Huffingtonpost Post .
Si Lionel Messi a déjà été condamné pour une fraude fiscale estimée à 4 millions d'euros, son éternel rival dans l'attribution du ballon d'or depuis 2008, Cristiano Ronaldo semble avoir largement remporté la bataille, avec une fraude estimée à 150 millions d'euros.
C'est l'hebdomadaire allemand Der Spiegel qui est à l'origine des révélations sur la plus grande fuite de l'histoire du sport .. Cette enquête baptisée Footleaks, a été menée par 60 journalistes de 12 médias européens dont Mediapart pour la France. Ces journalistes ont ainsi épluché durant des mois plus de 19 millions de documents transmis par un correspondant que nous appellerons John. Il s'agirait d'un jeune portugais en jeans et basket nous dit Der Spiegel au rire communicatif et aux ongles rongés jusqu'au sang par le stress. Un stress si compréhensible lorsqu'on découvre l'ampleur de la fraude ..
Cristiano Ronaldo, star incontestée du foot mondial, superstar du Real Madrid, star de rêve pour des millions de gamins, adulé par quelques 200 millions de followers sur les réseaux sociaux... Cristiano Ronaldo aurait dissimulé depuis 8 ans 150 millions d'euros dans des paradis fiscaux, en Suisse et aux iles vierges britanniques.
Un système complexe et massif, élaboré par des avocats très spécialisés et à l'origine duquel on retrouve également Jorge Mendès, l'agent de Ronaldo .. Système qui aurait bénéficié également entre autres à José Mourhino, coach de Manchester United.
Ces 150 millions proviennent des revenus de sponsoring avec un exemple cité par Mediapart .. Quand les fans s'offrent une paire de Nike griffée CR7, le numéro fétiche de Ronaldo , floqué sur son maillot, paire de baskets vendue à 325 euros, l'attaquant portugais encaisse 13 euros, via une société offshore aux Îles Vierges.
Et Mediapart de s'interroger, le fisc espagnol est particulièrement favorable pour les footballeurs qui plus est étrangers, et Ronaldo est portugais... il aurait du verser au fisc autour de 3 millions d'euros. Une goutte d'eau pour un homme dont la fortune est estimée à plus de 200 millions d'euros. Mais non, pour Ronaldo c'est encore trop écrit Mediapart.
Pour l'instant, ses avocats ont dénoncé des documents falsifiés et récusé toute fraude. Mais, promet Fabrice Arfi de Mediapart, il y en aura pour tout le monde. Le football français n'est pas épargné.
Les révélations ont commencé hier soir mais vont se poursuivre durant trois semaines.
"A la recherche du plan B"à la Une de Libération
"La bataille de l'après hollande" titre Le Monde
"Valls se lance dans la bataille de la primaire" croit savoir le Figaro ...
La gauche dans la tourmente est à la Une de tous les quotidiens ce matin.
"Éparpillée par petits bouts façon puzzle" célèbre réplique des Tontons Flingueurs et qui pourrait s'appliquer à la gauche française ..
Reconstituer les pièces qui manquent à son puzzle, c'est d'ailleurs le choix du Parisien Aujourd'hui en France ce matin pour détailler la tâche qui incombe désormais à Manuel Valls. On citera dans le désordre : faire revenir à lui les pro Macron, se démarquer de François Hollande dont il est le 1er ministre depuis deux ans, amadouer les syndicats , mobiliser pour la primaire...
Et estime Didier Rose dans les Dernières Nouvelles d'Alsace, gommer l'image de "Brutus fiévreux" ; "lui qui a donné le dernier coup à Hollande".
Pour Laurent Joffrin dans Libération; c'est un livre qui a tué le président, le livre de Davet et Lhomme Un président ne devrait pas dire ça .
Gommer l'image de Brutus fiévreux donc, en se hâtant lentement estime Xavier Brouet dans le Républicain.
Et pour ne pas brusquer les esprits, Manuel Valls a d'ailleurs renoncé à intervenir aujourd'hui à la Belle alliance populaire à Paris. Mais avance le Figaro, il pourrait officialiser sa candidature demain soir. Et les journaux de spéculer sur le jeu de chaises musicales qui devrait avoir lieu au sein du gouvernement après la démission du premier ministre devenu candidat.
Aux Etats unis, c'est bien sur Donald Trump qui multiplie ces dernières heures les surprises diplomatiques ... et provoque l'embarras des médias chinois qui passent sous silence son appel à la présidente taïwanaise, rompant ainsi avec 40 ans de diplomatie américaine.
Les médias officiels chinois consacrent leur Une ce matin à l'entretien entre le président chinois et l'ancien diplomate américain Henry Kissinger, qui a 93 ans est considéré comme un vieil ami de la Chine.
Ce coup de fil de Donald Trump provoque un tollé diplomatique. La maison blanche a du confirmer à l'AFP qu'il n'y avait aucun changement dans la ligne politique de Washington vis à vis de la Chine unique.
Et comme à chaque fois qu'il est critiqué, Donald Trump se défend dans une série de tweets : "La présidente de Taiwan M'a téléphoné pour me féliciter de ma victoire . Merci!"
Puis un peu plus tard, "Intéressant" écrit-il "les Etats Unis vendent des milliards de dollars d'armes à Taiwan mais je ne devrais pas accepter un appel de félicitations" ..
Voici venu le temps de la diplomatie version Trump !
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