Dans le monde, il y a deux catégories de personnes : ceux qui voient toujours le verre à moitié-vide et ceux qui voient toujours le verre à moitié-plein.
Il y a aussi, bien sûr, ceux qui voient toujours le verre vide, et ceux qui se débrouillent pour avoir toujours le verre plein – ceux-là sont ceux qui ont un problème avec la boisson. Quant à ceux qui voient donc toujours le verre à moitié-vide, ce sont les pessimistes.
Et les autres, ceux qui voient toujours le verre à moitié-plein, ce sont les personnes qu’on qualifie d’optimistes. Il y a les guerres, les maladies, la misère, le chômage, la croissance en berne et le réchauffement climatique. Il y a Donald Trump et ‘Touche pas à mon poste’, les accidents de voiture et la banquise qui fond. Mais qu’importe, ils refusent de voir ce que ce qui est moche et triste, ils refusent de ne voir que cela, et préfèrent regarder ce qui les met en joie.
Bienvenue chez les optimistes et à la Ligue des Optimistes
C’est une association née en France il y a six ans. Parmi les premiers adhérents, quelques célébrités : Eric-Emmanuel Schmidt, Jean d’Ormesson ou encore Eric Orsenna. Mais rapidement, des anonymes se sont joints au mouvement. 30 euros l’adhésion annuelle, et des réunions régulières aux six coins de l’Hexagone, comme à Tours, il y a quelques semaines : une réunion que nous raconte William Thorp dans SOCIETY.
Le cadre, c’est un restaurant. Les tables sont drapées de smileys, et on peut des citations imprimées çà et là, du genre : « Si tu essayes, tu as risque de perdre, mais si tu n’essayes pas, tu as déjà perdu ! » Une trentaine de personnes dans la salle devisent un kir à la main. Louise, l’organisatrice, espérait davantage de monde. « Mais bon, c’est bien mieux qu’au début », choisit-elle de positiver. le verre à moitié-plein.
Et c’est cet esprit qui domine chez tous les participants. Tous estiment que le monde va bien mieux qu’on ne le pense. Parce que la pauvreté ne cesse de reculer, de même que le travail des enfants dans le monde, parce qu’il n’y a jamais eu aussi peu de conflits à la surface du globe et qu’on éradique même une multitude de maladie.
Du reste, le taux de natalité en France est le plus haut de l’Union Européenne, et plus de 550.000 entreprises y ont été créées l’an dernier – 6% de plus qu’en 2015. « Alors quand j’entends dire que l’on est un pays pessimiste, c’est à mourir de rire ! », s’exclame Philippe Gabilliet, professeur de psychologie, qui se présente comme un « inspirateur d’optimisme ». Il voit le verre à moitié-plein.
En politique aussi, il y a deux types de personnes : il y a les pessimistes, il y a les optimistes
Et si l’on en croit les journaux ce matin, à la veille du premier tour des élections législatives, l’optimisme est bien du côté des candidats se revendiquant du président de la République. Ceux qui se présentent sous les couleurs d’autres partis craignent le verre à moitié-vide ou, pire encore, pas de verre du tout !
Les électeurs français sont appelés à choisir leurs 577 députés pour les cinq ans à venir. « Et s’ils changeaient tout ? », s’interroge LA PROVENCE, soulignant que le renouvellement des visages est en vue. Même prévision pour AUJOURD’HUI LE PARISIEN, qui annonce « un grand chamboule-tout ». Si elle se confirme, écrit le quotidien, la vague qui porte Emmanuel Macron depuis son élection conduira forcément à un bouleversement du cadre politique actuel.
« Vague ou tsunami ? », questionne LIBERATION, comme si l’essentiel était joué. Reportages à Marseille, à Palavas, à Lyon. Rencontre avec des électeurs. Espoirs des uns, craintes des autres. Le journal fait le point sur ce qui se joue pour chacun des partis en présence. Idem dans LE FIGARO qui, lui aussi, prévoit que ces législatives redessinent entièrement le paysage politique français. L’une des explications, c’est que plus d’un tiers des députés ne se représente pas.
Cadres et professions libérales
Des schémas et graphiques nous présentent le profil des candidats en lice – ils sont près 7.900. Un type de profession très largement représenté : les cadres et les professions libérales. 36% des candidats, alors qu’ils ne sont que 9% dans la population française. A l’inverse, deux catégories paraissent sous-représentées. Tout d’abord, celle des retraités : 14% des candidats, alors qu’ils sont 27% dans la population française. Et seuls 2% des candidats sont ouvriers, alors que les ouvriers représentent 14% de la population française.
Des candidats qui, pour beaucoup, concourent à un premier mandat, et qui, donc, avant la campagne, étaient de parfaits inconnus. Dès lors, comme le raconte Vincent Mongaillard dans les colonnes du PARISIEN, certains, pour tenter se faire connaître, ont misé à fond sur l’originalité. Il en est qui ont fait des clips. Des clips musicaux et dansants. Nettement plus regardées que les vidéos plus sérieuses. D’autres ont organisé des tournois de basket, afin de mobiliser les jeunes. D’autres encore ont mené la campagne en allant dormir tous les soirs chez l’habitant – chez les habitants de leur circonscription. Et il en est même qui ont distribué des M&M’s ornés de leur trombine.
Dans la presse, ce matin, on retrouve aussi la trombine de Theresa May
« Theresa May prise à son propre piège », titre ainsi LE FIGARO. Aux élections législatives en Grande-Bretagne, la gauche alternative a sensiblement progressé, privant le gouvernement d’une majorité absolue au parlement britannique. « Theresa May perd son pari », commente L’INDEPENDANT, tandis que OUEST FRANCE évoque une « Theresa May affaiblie ». Pour LE MONDE, ce résultat pourrait bien retarder les tractations sur le Brexit.
Un tout autre visage dans PHILOSOPHIE MAGAZINE
Vous vous souvenez peut-être, c’était il y a dix-huit mois : un prêtre polonais qui fait son coming-out et claque la porte du Vatican, à la veille du synode des évêques sur la famille. Il s’appelle Krzysztof Charamsa, il a 45 ans, et si l’affaire avait à l’époque fait grand bruit, c’est parce qu’il occupait une fonction importante : il était l’un des dirigeants de la Congrégation pour la doctrine de la foi, l’organisme chargé d’édicter les règles morales de l’Eglise.
On le retrouve donc ce mois-ci dans PHILOSOPHIE MAGAZINE, où il revient sur moment : ce jour d’octobre 2015 où il a décidé, devant les micros et la presse, de faire part au grand jour de son homosexualité.
« Oui, dit-il**, je voulais que mon coming-out soit éclatant, parce que je le considère comme un sacrement.** C’est-à-dire un acte public, qui implique l’énergie de Dieu. Jusqu’aux dernières minutes, j’ai lutté contre mes peurs, mais la force invisible d’une vie nouvelle m’appelait. » Puis il explique ses espoirs : « Un jour, pas si lointain, il y aura des prêtres, hommes et femmes, qui pourront se marier. Se marier avec des hommes ou se marier avec des femmes. Il s’agit d’une évolution inévitable. »
Voilà donc ses espoirs, mais on part vraiment de très loin, car ce que raconte Krzysztof Charamsa, c’est avant tout l’homophobie qui règne au Vatican, et précisément au sein de la Congrégation pour la doctrine de la foi, à laquelle il a participé durant douze ans. « Je me suis rendu compte, confie-t-il, que j’appartenais à une sorte de service secret, guère plus glorieux que le KGB. Nous avons rédigé des textes qui prévoient une véritable persécution des homosexuels. »
« Persécution » : le mot est fort, mais il paraît approprié, si l’on en juge par le contenu des textes évoqués. Interdiction, pour les catholiques, de louer un bien immobilier à un homosexuel. Interdiction, pour les catholiques, d’embaucher un homosexuel dans une école, dans une piscine ou un centre sportif. Interdiction, pour les homosexuels, de faire leur service militaire.
Depuis 2005 et le pontificat de Benoît XVI, les nouveaux prêtres doivent non seulement faire vœu de célibat, mais aussi déclarer qu’ils sont hétérosexuels.
Totale hypocrisie ! - estime Krzysztof Charamsa, lequel assure qu’il y a de très nombreux gays dans l’Eglise et y compris au Vatican ! Y compris au sein de la Congrégation pour la doctrine de la foi ! Dans un livre paru il y a quelques mois, il évoque même des bas-résille cachés sous des soutanes.
« Mais la Congrégation a-t-elle réellement du pouvoir ? », lui demande Alexandre Lacroix, directeur de la rédaction de PHILOSOPHIE MAGAZINE. Réponse de Krzysztof Charamsa : « Toute la diplomatie du Vatican se fonde sur les textes de la Congrégation. Et c’est sur cette base que nous faisons pressions sur les gouvernements. » Puis l’on perçoit une forte culpabilité : « Ces documents que j’ai contribué à rédiger détruisent la vie de centaines de milliers de personnes. » Lui, plaide aujourd’hui pour l’amour. La liberté d’aimer, que cela soit une femme ou un homme. Et il rêve du jour où l’Eglise catholique cessera de s’ériger en experte absolue de la morale sexuelle.
Une grosse déception dans L’EQUIPE
Le titre, c’est « Tout faux ». Et, en l’occurrence, ce sont les footballeurs français qui, hier, ont donc eu « tout faux ». A cause d’une invraisemblable boulette de leur gardien Hugo Lloris dans la dernière minute – un « incroyable couac » lit-on dans MIDI LIBRE, une « bourde » pour LA PROVENCE – ils ont été battus 2 à 1 par la Suède, perdant du même coup la première place de leur groupe de la Coupe du Monde 2018. Des Bleus jugés décevants de bout en bout, mais le quotidien sportif n’épargne pas non plus le sélectionneur Didier Deschamps qui, du fait de son manque d’audace, aurait aussi sa part dans cette défaite.
Enfin, tous les journaux reviennent sur le retour en France du photographe français Mathias Depardon. Après un mois de prison en Turquie, il a été libéré hier et il sera ce matin l’invité de France Inter à 8 heures 50. Bien sûr, il reste encore une centaine de journalistes emprisonnés en Turquie. Le verre à moitié-vide. Mais Matthias Depardon est libre ! Le verre à moitié-plein.
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