Cédric en a pleuré quand il a vu la photo. La photo de Gaëlle, publiée dimanche dernier dans LE PARISIEN… Gaëlle a 37 ans… Elle a été très grièvement blessée lors de l’attaque du Bataclan le 13 novembre 2015. Elle était près du bar avec son ami Mathieu. Mathieu a été tué. Gaëlle a survécu. Mais elle a pris deux balles.
Une balle au bras, et une autre au visage. Le côté gauche de sa mâchoire a été arraché, et se reconstitue lentement, comme un puzzle de chair… Déjà 24 opérations, avec désormais ce qu’on appelle de la "chirurgie esthétique réparatrice"… A l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, se tient en ce moment une exposition de la photographe Candice Cellier. Une expo consacrée à la réparation des visages… On y voit notamment celui de Gaëlle, et c’est pour présenter l’expo que LE PARISIEN, dimanche dernier, a reproduit cette photo-là… Photo devant laquelle Cédric a pleuré d’émotion.
Cédric a reconnu Gaëlle, et en la voyant, il a su qu’elle était vivante.
Il ne le savait pas, et cette question hantait ses nuits depuis maintenant trois ans.
Le 13 novembre 2015, Cédric dirigeait une des équipes du Samu qui a pris en charge Gaëlle. Elle était, comme on dit, en « urgence vitale » et les sauveteurs n’arrivaient pas à calmer ses douleurs… Depuis, tous les deux ne s’étaient donc jamais revus… Mais grâce à la photo, ils se sont retrouvés… Des retrouvailles téléphoniques mercredi mercredi. C’est à lire dans LE PARISIEN. Gaëlle se souvenait de Cédric, mais pas du restaurant où on l’avait soignée. Cédric lui a tout raconté. Lui, il ne savait pas ce qu’elle était devenue ensuite… Gaëlle lui a tout raconté. Elle dit qu'elle heureuse de ces retrouvailles.
Se retrouver, c’est magique.
Parfois, les journaux permettent des retrouvailles. La presse, n’en déplaise à ceux qui la critiquent, crée du lien social.
Les mouvements de contestation peuvent créer du lien social.
C’est ce qu’on découvre dans le formidable reportage que signe Florence Aubenas dans LE MONDE… « La révolte des ronds-points »… Un journal de bord qu’elle a tenu une semaine durant, s’installant sur les giratoires occupés près de Marmande par des dizaines de Gilets jaunes… Le photographe Edouard Elias était à ses côtés… Il faut lire et il faut dans le même temps regarder pour comprendre cette France qui, depuis plus d’un mois, se retrouve pour mener le combat contre les taxes et pour davantage de justice sociale…
On découvre Adélie, croque-mort au chômage… On découvre Yohann, qui travaille dans les pièces détachées pour automobiles… Coralie, femme d’apiculteur… Christophe, motard et employé à la SNCF… Sylvie, éleveuse de poulets… André, un retraité attifé comme un prince, 300 chemises et trois Mercedes… Ces gens-là n’étaient pas faits pour se rencontrer, mais sur les ronds-points, ils partagent à la fois leurs repas et leurs motifs de lutte…
Lien social, disions-nous, car certains, depuis des années, à cause de l’isolement, le manque de moyens, la honte, avaient pris l’habitude de de restés cloîtrés chez eux… Une infirmière témoigne.
Ça fait dix ans que je vis sans sortir, à parler à ma chienne.
Le mouvement des Gilets jaune l’a enfin fait sortir de chez elle et, désormais, elle parle à d’autres, elle écoute les autres qui l’écoutent aussi…
Il arrive même qu’on trouve l’amour aux ronds-points…
C’est toujours à lire dans LE MONDE, mais cette fois sous la plume de Pascale Robert-Diard… L’histoire de Chouchoune et Coco Bel Œil, qui se sont rencontrés sur un lieu de blocage de péage près de Tarbes… Samedi dernier, en présence d’une dizaine de manifestants, ils se sont « mariés » symboliquement au même endroit… Jaune, le tapis de cérémonie déroulé sur le bitume… Jaunes, les roses du bouquet et la couronne de la mariée… Jaunes également, bien sûr, les vêtements des deux tourtereaux… Veste et pantalon de cantonnier pour lui. Pour elle : robe longue bricolée en morceaux de gilets de sécurité… Une autre Gilet jaune présidait la cérémonie. Elle a invité le jeune couple à vivre d’amour et d’eau fraîche, surtout, a-t-elle dit, « avec la conjoncture économique du moment »…
Toute la presse fait le récit de la journée d’hier… La cinquième journée de mobilisation… Les mêmes mots reviennent.
Repli, décrue, essoufflement des Gilets jaunes.
La cinquième journée de mobilisation… Les mêmes mots reviennent : repli, décrue, essoufflement… « Les Gilets jaunes s’essoufflent » titre PRESSE OCÉAN. « Une mobilisation en forte baisse », lit-on dans CENTRE PRESSE. « Des tensions, mais pas de violence », souligne L’ARDENNAIS. Cela étant, comme le précise LE COURRIER DE L’OUEST, « Ils était moins nombreux mais sont toujours déterminés ». « La pression demeure », confirme LE COURRIER PICARD. Ce qui donne, dans MIDI LIBRE : « Une colère toujours noire »…
« Pourquoi tout n’est pas réglé », annonce pour sa part LE JOURNAL DU DIMANCHE… Un dossier de 10 pages… Le mouvement faiblit, mais la cote de l’exécutif aussi… Pouvoir d’achat ; le Smic, les primes, les impôts : tout ce qu’il reste à arbitrer… Les promesses d’Emmanuel Macron qui affolent les services de Bercy… Et, dès lors, le flou qui persiste sur certaines mesures. Seront-elles vraiment applicables dès janvier, interroge l’hebdomadaire ? Richard Ferrand, le président de l’Assemblée, se fait rassurant.
L’engagement du chef de l’Etat sera tenu. Il n’y aura pas de carabistouille.
Pas de carabistouille. On retient la phrase. On retient le mot.
Des grands-mères ingénieures en électricité à Zanzibar.
Reportage dans WE DEMAIN… C’est formidable, WE DEMAIN… « Les grands-mères apportent la lumière »… La nuit tombée, les habitants de l’archipel de Tanzanie plongent depuis toujours dans l’obscurité… Mais, pour y remédier, une ONG forme donc des grands-mères au métier d’ingénieur et leur fournit le matériel pour électrifier les villages…
Du lien social avec le sport… On parle de handball dans la presse.
L’équipe féminine de handball aux portes de l’histoire.
C'est le titre de L’EST ÉCLAIR… Les handballeuses tricolores affrontent l’équipe de Russie en finale de l’Euro… « Ce soir, les Bleues visent le titre de championnes d’Europe », titre LIBÉRATION CHAMPAGNE, et elles ont même droit à la Une de L’EQUIPE ce matin… Oui, des femmes en Une de L’EQUIPE…
Le smartphone plus hot que le sexe.
Un constat sidérant à lire dans VERSION FEMINA. Deux chiffres, deux enquêtes… Pour la première, la question était : « A choisir, préférez-vous être privé pendant un an de sexe ou de smartphone ? » Près d'un quart des sondés de la tranche 18/24 ans répondent qu’ils vibrent davantage en pianotant sur leurs écrans qu’avec leurs partenaires… Deuxième enquête, deuxième chiffre, tout aussi sidérant : plus de 4 Français sur 10 se priveraient plus facilement de sexe que d’Internet… Le sexe est pourtant, et peut-être plus encore qu'Internet, un vecteur délicieux de lien social.
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