Ryad dans la Commission des droits de la femme, 1er mai, c'est quoi le travail aujorud'huu
La revue de presse, bonjour Hélène Jouan
Pas de quotidien dans les kiosques ce matin, ça n’empêche pas une revue de presse !
…ni de revenir grâce aux sites d’info ou aux infos en ligne des journaux, sur quelques informations marquantes
Retour notamment sur un vote aux nations unies dont on ne sait pas grand-chose encore aujourd’hui, il s’agissait d’un vote à bulletins secrets, mais dont on connait le résultat : l’Arabie Saoudite vient d’être élue à la Commission des droits de la femme de l’ONU, cet organe censé s’investir dans la promotion de l’égalité Hommes/femmes et l’autonomisation des femmes. Arabie saoudite/droits des femmes, vous voyez l’oxymore ? L’Arabie saoudite est le seul pays au monde dans lequel les femmes n’ont pas le droit de conduire, où surtout elles sont considérées comme d’éternelles mineures, devant obtenir la permission d’un homme pour travailler, voyager et se faire soigner rappelle Marianne.fr. Accepter Ryad dans cette commission, "C'est comme nommer un pyromane chef des pompiers", s’est emporté la semaine dernière le directeur de l’ONG de défense des droits de l’homme (et de la femme), UN Watch. Avec surprise, colère ou ironie, les activistes se sont emparées des réseaux sociaux pour dénoncer cette décision de l'ONU.
Réaction ce matin d’une saoudienne, elle dit se nommer Moudhi Aljohani, se présente comme une féministe saoudienne, elle a réagi sur twitter, témoignage à retrouver aussi sur l’Express.fr
SON FEMME SAOUDIENNE
« Je suis une femme saoudienne et je ne sais pas vraiment quel a été mon sentiment quand j'ai lu cette information... Mais cela fait mal. Parce que c'est la victoire de la corruption, de la misogynie et du patriarcat... C'est une récompense à l'oppression". "Bien joué les Nations Unies! Bien joué!" conclut elle.
Incompréhension…5 pays européens auraient voté pour Ryad…LA Belgique a reconnu son vote, mais son premier ministre Charles Michel a dit le regretter depuis, et la France ? pas de réponse officielle jusqu’à présent…
1er mai aujourd’hui Hélène, fête du travail, parlons-en
Le travail, les nouvelles formes de travail, le code du travail, la rémunération du travail, ces thèmes ont émergé pendant la campagne présidentielle, mais si on en parlait différemment ? Dans Philosophie Magazine, Alexandre Lacroix choisit de s’éloigner du langage de l’économie et du droit, et de s’appuyer sur les « Fragments d’un discours amoureux » de Roland Barthes pour comprendre ce que chacun de nous vit au quotidien dans son travail. Le parallèle est fait entre le moment où Barthes écrit son livre d’interrogations sur l’amour, en 1977, sur fond de délitement du mariage traditionnel et de libération des mœurs, et le monde du travail d’aujourd’hui, où là encore « nous vivons la crise des formes classiques de salariat, avec l’ubérisation, la précarisation subie, mais aussi l’émergence des auto-entrepreneurs ». « Comme sur l’amour hier, notre discours laborieux est devenu à son tour fragmentaire » écrit Lacroix, qui convoque donc quelques figures de Barthes pour explorer notre relation « aigre douce » au travail. Exemples : « Affirmation », comme l’amoureux qui ne se contente pas d’éprouver la puissance d’un lien mais veut le présenter aux autres comme désirable, il est curieux de constater que ceux qui sont le plus dévorés par le travail sont aussi les plus ardents défenseurs de la valeur travail », note le journaliste-philosophe, « Angoisse : pas d’amour sans angoisse, et bien de même, le travailleur redoute lui aussi d’être annulé du jour au lendemain, le pendant social de l’abandon amoureux, c’est l’exclusion ». Lacroix s’appuie sur Zola, Houellebecq, Robert Linhart pour transposer le vocabulaire de l’amour au monde du travail, pour finir avec Gainsbourg, et son « je t’aime moi non plus ». Ce titre disait la nouvelle difficulté de l’amour au tournant des sixties, mais « le décalage, l’irréciprocité qu’il exprime vaut plus que jamais pour la relation affective que les contemporains entretiennent avec le travail » conclut il . « Travail je t’aime moi non plus » à lire dans Philosophie magazine
Fête du Travail, et en ce 1er mai, des syndicats qui on l’a dit, vont défiler en ordre dispersé aujourd’hui
Des syndicats qui ne sont pas sur la posture du Front républicain. Et quand bien même ils l’adoptent, ça fait débat en leur sein. Louise Fessard sur Médiapart, s’intéresse à l’un de ceux qui a clairement appelé la semaine dernière à « voter contre la candidate du Front national », seul syndicat policier à le faire, il s’agit du syndicat Alliance, majoritaire chez les gardiens de la paix et les gradés. Même positionnement qu’en 2002, mais cette année raconte la journaliste, l’appel passe très mal auprès des troupes. Sur la page facebook d’Alliance relève t elle, certains commentaires sont ouvertement frontistes et plusieurs délégués régionaux se sont même désolidarisés de cet appel. Pourquoi ? au nom de la neutralité syndicale avancent-ils. Certes mais pas que. Il faut sans doute mettre en regard de cette rébellion, les enseignements d’une vaste enquête électorale menée par le Cevipof, le laboratoire de science po depuis 2015, qui révélait que 52% des policiers interrogés avaient alors l’intention de voter Marine le Pen au premier tour de la présidentielle. Jamais policiers et gendarmes n’ont obtenu autant de moyens et d’effectifs que pendant le mandat de François Hollande, mais ces moyens ont surtout servi à renforcer les services anti terroristes et anti immigration, plutôt que la police en tenue sur la voie publique, là où le colère gronde… Qu’importe les mises en garde menaçante de la candidate du FN à l’égard des fonctionnaires en février dernier, ce que retient un ancien du syndicat sous couvert d’anonymat », « c’est que Marine le pen est la seule à parler de nos conditions de travail »dit il. D’où le tsunami provoqué en interne par l’appel à voter contre le FN dimanche prochain
En bref Hélène, échos de la campagne de l’entre-deux tours
Pas de Sud-Ouest ce matin, mais l’éditorialiste maison Bruno Dive très remonté publie un coup de gueule sur son blog pour dénoncer le « climat de résignation de cet entre-deux tours, cet esprit de démission, de veulerie de certains responsables politiques écrit il, petites soupes à droite, déroute morale de Mélenchon, silence des évêques de France, lycéens plein de morgue qui osent crier « ni patrie, ni patron » ». Dive conclut ; Marine le Pen a déjà gagné. Peut être pas la présidentielle, mais la bataille politique et idéologique.Ses adversaires d’hier sont devenus complices… »
Et pour terminer sur le choix Macron/le Pen, et la tentation du ni-ni de certains, pour sourire, les croquis de Joséphine, étudiante à l’école de BD, l’académie Brassard Delcourt, croquis publié sur le site du monde, titré « ni pour, ni contre, ni pour » où une jeune fille n’aime les douches ni trop froides, ni trop chaudes, ni trop froides, hésite entre fumer et vapoter et fait les deux, « ni pour ni contre ni pour » à 6 jours du second tour.
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