Dans le Monde, portrait d'un imam irakien sans charisme qui devint le calife d'un royaume de violences et de viol. L'Eglise, pour les peuples d'Amazonie, serait prête à oublier le célibat des prêtres, la Croix. Dieter Wiedemann, jeune star du cyclisme est-allemand, passa à l'Ouest pour l'amour de Sylvia, l'Equipe.
On parle d'honneur ce matin...
Et on en parle avec de grands mots dans la Provence qui me dit "Y en a marre", y en a marre que l'OM se prenne « la rouste de trop » face au Paris-saint-germain, y en a marre que « l'OM capitule », où était l'honneur de l'OM hier soir, et même les filles de l'OM savez-vous se sont inclinées 5-0 contre les Parisiennes malgré la chorale des ultras South Winners, venues les soutenir, au moins se sont-elles battues... Et tous ces grands mots font partie d'un folklore et d'une colère vraie des lendemains de classique, et en même temps la Provence le sait bien, cela n'a aucune importance...
La même Provence me dit une petite fille qui s'appelait Carla-Marie et « qui s'émerveillait d'un rayon de soleil, d'un coquelicot dans un champ d'une coccinelle d'un papillon, du premier givre hivernal sur l'herbe du jardin », Carla-Marie qui est morte à neuf ans en février 2015 d'une tumeur du tronc cérébral, sa lumière guide sa maman, Nathalie belle et marquée... Nathalie a survécu à la mort de sa fille pour aider d'autres parents endeuillés comme elle, des dizaines de parents qui ont appris dans son association le point rose à rester forts et sourire et faire vivre le nom des petits disparus, "avec de l'amour on peut y arriver" avait dit à Nathalie une femme qui elle avait perdu son fils, et en la lisant ce matin dans la Provence, oui, à quelques jours de la Toussaint, on sait qu'une rouste de stade, cela ne pèse rien... Au fait Nathalie, il y a dix ans, était la patronne de la communication de l'Om, qu'elle aiguillonna vers la solidarité, il est là, l'honneur d'un club...
Je lis cette profession de vie quand aux unes de Sud Ouest et de Libération s'affiche la figure de mort d'Abou Bakr Al Baghdadi, quand le Figaro plan large et le parisien plan serré nous montrent Donald Trump et son état-major qui ont revendiqué la mort du calife de Daesh... S'il ne faut lire qu'un texte ce matin, prenez le temps sur le site du Monde de revisiter le parcours d'un irakien obscur devenu un imam sans charisme faute d'avoir été accepté par l'armée et par la faculté de droit, mais dont le destin bascula quand l'Amérique envahit son pays et attisa la révolte djihadiste qu’il finit par diriger. Il régna de Fallouja à Mossoul et Raqqa, il attira à lui des dizaines de milliers de sympathisants, des guerriers auxquels il offrait "pillages et viols, domination absolue sur les terres conquises et sur les populations « mécréantes »". Lisez aussi, sur le site du New York Times, ce que fut le viol dans l'idéologie de Daesh, Al Baghdadi lui-même allait violer dans sa prison une otage américaine, Kayla Muller, qui mourut en 2015, l'année où Baghdadi envoya ses tueurs à Paris. Il avait été lis-je dans Libération et le Figaro un myope timide qui aimait le football, que faire de cela si ce n'est choisir la vie...
L'Eglise pourrait ordonner prêtres des hommes mariés...
Des hommes mariés de familles stables, déjà diacres, jouant donc un rôle dans l’Eglise catholique, mais qui pourraient être ordonnés... C'est un choix de vie, pas encore définitif, une proposition pour répondre aux besoin de la grande Amazonie qui manque de prêtres, la Croix fait sa une sur l'Eglise qui attend ses peuples d'Amazonie et pour lesquels elle est prête à changer et c'est dans le journal catholique de belles lignes de tolérance, où je lis que le pape aime cette région de nature blessée et de peuples pauvres... Le pape aime l'Amazonie, sa culture, ses traditions, et même ces statues dédiées à la fécondité qui étaient exposé dans une église de Rome, que des intégristes ont proclamées idolâtres et ont jeté dans le Tibre... François s'en excuse, et il cite notre Péguy qui fustigeait « les dévots », ceux qui croient être « le parti de Dieu » parce qu'ils n'osent pas « prendre le parti de l’homme"...
L'Eglise est émouvante de sortir d'elle-même. Mais ce n'est pas si facile de prendre toujours le parti de l'homme. Dans le Maine libre, voici Michèle Boussard et Jacques Lauzé, maires de Saint-Pierre-de-Chevillé et Dissay-sous-Courcillon, qui ont essayé de tendre la main aux migrants qui depuis quatre ans se sont installés dans un bois tout près de chez eux et d'une aire de l'autoroute A 28; les premiers marchaient sur les routes et ils avaient soif, Michelle Boussard leur avait apporté de l'eau et des sandwiches, mais ensuite d'autres sont venus, des dizaines, installés dans un campement sauvage, problèmes d'hygiène, de courant électrique détourné, des fusillades, trop de misères pour des petites communes, le camp a été délogé par des gendarmes...
On envie la quiétude d'un beau pays lointain, la Finlande, dont le grand souci est d'inscrire sa tradition et son industrie du bien-être, le sauna, au patrimoine mondial de l'Unesco... C'est un chouette reportage du Figaro, qui me raconte aussi chouettement les symphonies de Beethoven. Ouest-France m'invite à réentendre Gilles Servat qui repart en tournée, et l'Humanité me fait relire Kateb Yacine, qui fut il y a plus de 60 ans une plume de liberté.
Des ambitions pour finir...
Qui peuplent nos journaux de tant de jolis rêves. Le Monde me dit qu'un Tournoi international de physiciens vient de se tenir, où une équipe lyonnaise, prof et étudiants, a brillé en exposant le phénomène de la corde enchantée, le mystère d'une corde nouée en boucle qui se dresse entrainée par des roues tournant à pleine vitesse...
Un concours débute ce matin à Ferrières-en-Brie en Seine-et-Marne pour désigner le meilleur croissant au beurre français; qui l'emportera de Franck Pucci, qui défend le croissant du Gers, champion de la Dépêche, ou d'Anthony Gaboriaux d'angers, espoir du Courrier de l'Ouest?
Dans le Progrès, édition de l'Ain, je vois Monique et Mario Molard qui se préparent eux pour détroner les Suisses au championnat du monde de la fondue, ce sera le 16 novembre, ils testent les différents vins et fromages, raclette, morbier et tomme de chèvre…
Il est des voyages de conquêtes, d'autres qui sont de vraie sagesse.
Dans l'Equipe, on nous raconte un homme qui à son échelle tint sa part dans la grande histoire. Dieter Wiedemann était un grand espoir du cyclisme d'Allemagne de l'Est, mais le 2 juillet 1964, il avait 23 ans, il fit défection et passa à l’Ouest. Il n'y avait rien de politique dans sa démarche, il était amoureux d'une jeune bavaroise nommée Sylvia, et, aussi, il voulait disputer notre Tour de France, ce qui était impossible aux coureurs du bloc communiste... Il disputa le Tour, Dieter, en 1965, il vit tomber dans l'ascension du Mont Ventoux le britannique Tom Simpson qui allait en mourir, puis il quitta le vélo, devint tourneur fraisuer, et vécut avec Sylvia qu'il avait épousée. Mais au soir de sa vie, il se dit nostalgique de la RDA de sa jeunesse et a conservé les médailles glanées au temps du communisme. Dieter Wiedemann est en tenue de cycliste dans l'Equipe, les yeux perdus je trouve, il pose dans son jardin près d'une croix, la tombe de Sylvia morte il y a deux ans, avec l'amour, on peut y arriver.
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