Ces Hong-Kongais que les manifestations dérangent au plus profond de leurs valeurs, le Figaro

France Inter
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Un enfer de tomates bio andalouses dans le Monde. Charles Leclerc, vainqueur en F1, héros de Monaco et jeune homme en deuil, l'Equipe, Monaco-Matin. Les militants de la tech résistent, les Echos. Des pêcheuses apnéistes en Corée, Slate. Libération est allé voir Slavi, Rom venu de Bulgarie qui s'accroche à l'école.

On parle de Hong Kong ce matin...

Et on parle de Joyce qui a 24 ans, elle travaille dans une pâtisserie et croit en la liberté et donc manifeste, mais quand elle rentre chez elle, elle trouve son père devant la télévision qui lui dit que les émeutiers comme elles devraient être punis. "Il est persuadé, dit-elle, que les Etats-Unis nous payent pour agir", et quand elle dit à son père que la démocratie est un juste combat, il lui répond que le gouvernement ne sera jamais d'accord. La soeur de Joyce ne comprend pas qu'on ait empêché les gens de travailler en bloquant le métro... Tout ceci est fort bien raconté dans le Figaro qui montre une réalité triste et troublante, celle de ces Hong-kongais qui ne veulent pas du mouvement... De braves gens, des commerçants,  des adultes que la contestation incommode au plus profonds de leur valeurs, tel ce Steven, sexagénaire choqué que ses enfants soient venus à son anniversaire, dans un restaurant après avoir défilé, sans même enlever leurs vêtements de manifestants, alors que le noir peut porter malheur, "personne ne se parlait à table, les autres années l'ambiance était si bonne..." Dans le quartier de North Point on prie pour que le calme revienne. Les habitants sont des immigrés venus de chine continentale, il y a des décennies, pour échapper au communisme, à la guerre civile, à la misère, aux atrocités de la révolution culturelle maoïste. Mais aujourd'hui prospères, les habitants de North point ont peur que les émeutes "d'enfants gâtés", disent-ils, mettent à mal leur paradis...

On trouve dans les journaux des histoires de résistance, au passé au présent, sont-elles toujours vaincues. La Voix du Nord évoque les résistants d'il y a trois quart de siècle, plus de 800 déportés dans le fameux train de Loos deux jours avant la libération du Nord... Dans Mediapart, on raconte l'inquiétude des services de renseignement, français, qui surveillent une poignée de des français d'ultra gauche partis combattre Daesh aux cotés des Kurdes, pourraient-ils utiliser ce qu'ils ont appris pour verser ici dans le terrorisme... Dans Slate, je lis des héroïnes coréennes, des femmes de l'ile de Jeju qui se révoltaient contre l'occupant japonais qui imposait des taxes injustes contre le produit de leur pêche; on les appelle les Haenyos, des forces de la nature, des femmes entrainées à plonger en apnée par dix mètres de fond pour ramener des fruits de mer, elles existent toujours, meurent souvent de fatigue et de froid. En Californie les grandes entreprises de la tech, me disent les Echos veulent désamorcer le militantisme de leurs employés, qui croient en la technologie libertaire et protestent quand leur industrie collabore avec le pouvoir pour traquer les migrants.    

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A Genève, je lis dans la Provence, un habitant d'Aubagne fait la grève de la faim devant l'ONU , on l'appelle "Petit Jean" comme le compagnon de Robin des Bois, il était street medic pendant les manifestations de gilets jaunes et a vu un manifestant perdre un oeil , il veut être reçu par le président Macron. Une de ses amies a peur, il se met en danger et personne ne parle de lui; c'est fait. 

Un enfer de tomates dans le Monde.

Qui poursuit une série sur les dessous de l'alimentation de masse, commencée ce week-end par des poulaillers gigantesques en Hollande, elle se poursuit en Espagne, en Andalousie où poussent des tomates dans des serres alignées sur la superficie de trois villes de paris, ces tomates sont bio, mais derrière le décor on trouve des réserves d'eau épuisées et des travailleurs pressurés exploités, venus souvent du Maroc pour vivre dans des taudis, trimer dans les serres surchauffées et être virés s'ils vont aux toilettes sans l'avoir signalé au chef. C'est à ce prix que nos rayons sont bien achalandés... On lit "I love Almeria"  sur des panneaux dans la capitale de la tomate qui se célèbrait en juin dans un gaspacho de 9800 litres... 

Il est des fiertés plus innocentes. La République du Centre prouve que la conquête de Mars est née à Orléans, dans un dossier consacré à nos scientifiques du Loiret qui travaillent au CNRS sur la vie extra-terrestre ... Les Echos sont très fiers d'un français, Gabriel Zucman, prof d'économie à Berkeley, qui murmure à l'oreille de la gauche démocrate et lui propose notamment notre vieil impôt sur la fortune, il marcherait là-bas, mieux qu'il a marché chez nous. Les Echos, pour l'Amérique sont donc pour l'impôt! Monaco-Matin, parle "de la fierté de tout un peuple" à propos d'un gamin de 21 ans, Charles Leclerc, vainqueur du grand prix de Belgique de formule un, mais avant d'être monégasque, Leclerc est un jeune homme plusieurs fois endeuillé, dit l'Equipe: il  a dédié sa victoire à son ami Anthoine Hubert, tué samedi en F2 sur le même circuit de Spa Francorchamps. L'Equipe montre une photo vieille de 9 ans, des gamins tout frais posent après une course de karting, Charles est petit et sa main s'élève sur l'épaule d'Anthoine. Leclerc à la une de l'Equipe regarde vers le ciel. Que nous réserve-t-il. 

Je vois dans le Parisien et le Progrès des visages d'enfants, Timothy 19 ans qu'un forcené a poignardé samedi à Lyon, Sofiane 17 ans qui lui parlait pendant qu'il s'en allait. Je vois dans le Journal de Saône-et-Loire qu'on a marché à Montceau-les-Mines en l'honneur de Matthew, 9 ans, renversé et tué par une voiture en aout. Je vois dans l'OIndépendant qu'on a marché aussi à Salles d'Aude pour que le petit Louis reste avec sa maman, quand des juges veulent le renvoyer chez son père au Japon.  Il a du rentrer à l'école aujourd'hui, quelle chance infinie.

Et la rentrée des classes imprègne nos journaux...

Que chacun peut annoncer à sa manière, j'aime celle de Marie Piquemal, journaliste à Libération, qui est allé revoir son copain Slavi qu'elle a connu quand il avait 8 ans, un Rom venu de Bulgarie qui ne lâche pas l'école en dépit des bidonvilles où dans un incendie, à 7 ans  il a perdu sa copine d'enfance, en dépit de la pauvreté et de sa mère repartie, il grandit, il boxe et il parle des filles et il sera pompier, et il n'y a  dans cet article que de la joie. Elle vaut, la joie de Slavi, celle de Yannick Moisson, unique instituteur pour sept élèves de l'ile de Hoedic au large de Quiberon, qui en faisant la classe prolonge la vie.