Covid-19 : à Bergame, en Italie, souvenir traumatique du passage de l’épidémie (Libération)

Vue d'une place dans la vieille ville de Bergame
Vue d'une place dans la vieille ville de Bergame ©Getty - Buena Vista Images
Vue d'une place dans la vieille ville de Bergame ©Getty - Buena Vista Images
Vue d'une place dans la vieille ville de Bergame ©Getty - Buena Vista Images
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Dans un grand récit, "Libération" nous embarque à Bergame : reportage long format dans la capitale de Lombardie, sorte de Wuhan à l'italienne.

Bergame a été frappée de plein fouet : 6000 morts dans la ville et dans sa vallée, des milliers de cas positifs. “Je n'arrive plus le soir à ne pas regarder le nombre de morts quotidiens”, raconte un conseiller municipal ; souvenirs de ces journées à 140 décès. 

Nous avons vécu un massacre auquel nous n'étions pas préparés

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Souvenirs des centaines de cercueil et avis de décès. Dans le cœur de Bergame, les gens sont masqués mais les jeunes se retrouvent le soir pour boire un spritz ou un amaro ; volonté farouche de redémarrer : se pose maintenant la question des responsabilités. À la terrasse d'un bar, Savino Moretti témoigne : ce retraité a perdu trois de ses frères en moins de deux semaines. “C'est une génération entière qui a disparu”, dit-il. Aucune famille n'a été épargnée. L'Italie reste sur ses gardes, nous ferions bien de le rester aussi.

En France, l’épidémie inquiète

Et la Mayenne, en première ligne, est au coeur de toutes les attentions. “Vulnérabilité élevée”, dans le département, confirme l'ARS à Ouest France, mais danger aussi en Nouvelle Aquitaine et à Paris où l 'on constate des “signaux faibles de reprise de l'épidémie”

Le masque sera obligatoire dès lundi ou mardi, notent de nombreux quotidiens régionaux, “mesure appliquée à marche forcée” et “vigilance accrue avant le vaccin” nous dit Sud Ouest dont l'un des départements couverts par le journal, la Gironde, est sous tension. “ La course au vaccin” est aussi dans Le Parisien, immersion dans les coulisses de l'institut Pasteur, ils sont une soixantaine à chercher, tous les jours, la bonne formule. 

Quelle sera la bonne formule économique, d’ailleurs, pour nous sortir de la crise ? La presse a aussi les yeux rivés sur Bruxelles aujourd’hui. Plan de relance européen, débattu entre les 27 : ce sont 750 milliards d'euros en jeu. “ Plan crucial”, note le Figaro, mais les négociations risquent d'être rugueuses avec ceux qu'on appelle les frugaux. “ Les radins embusqués”, dit Libé (Autriche, Suède, Danemark et Pays-Bas) qui revendiquent une meilleure gestion et prônent la rigueur budgétaire. L'Allemagne et la France, elles, veulent un accord rapide, notent les Echos. “ Ce serait un bond fédéral” pour la Croix, “dans une solidarité européenne plus marquée”, alors qu'avant la crise, ce choix d'un endettement commun n'était même pas envisagé. 

Ils avaient braqué plus de 8 millions d'euros...

… Et tout flambé pour acheter des voitures de luxe hors de prix. Pas un braquage à l'ancienne, non, mais un casse numérique, un cybercasse mené par quelques jeunes pirates. Pas leur premier coup non plus, dit Le Parisien, qui raconte ces hackers, dont deux jeunes prodiges de l'informatique, la vingtaine à peine, et surtout l'envie d'exister. C'est la cryptomonnaie qu'ils ont attaquée l'an dernier, la bourse Gate Hub qui ne compte pas en euros mais en bitcoins et en ripples, les victimes racontent sur Numerama, le site spécialisé, et, depuis, six millions ont été récupérés. 

Quand la presse nous parle beaucoup ces jours-ci de piratages ( menés peut-être par la Russie, d'après le Guardian, contre des centres britanniques, canadiens et américains de recherche sur le Covid ou bien contre Twitter, des comptes de personnalités ont été visés hier), l'Express nous raconte ce projet, un cyber-campus contre les cyber-menaces, une vitrine de la sécurité informatique pour répondre efficacement aux attaques : la France est-elle en retard sur le sujet ? Il faut en tout cas créer un pôle d'excellence pour le civil quand la même chose existe depuis six ans pour la défense et pour l'Armée. 

Encore un instant restons devant un écran, car l’Équipe et son magazine nous amusent quand ils racontent qu' en Allemagne, près de 18 millions de personnes utilisent… le télétexte ! Vous souvenez vous de ça, il suffisait d'appuyer sur une touche de la télé, chez nous c'est démodé, mais cette sorte de minitel est outre-Rhin bien utile pour retrouver les résultats de sports notamment ou l'actualité.

Les Jours inaugurent une nouvelle série

Elle est consacrée à une thématique qui nous agite en ce moment et nous fait réfléchir, le racisme dans notre société et là tout particulièrement dans le monde de musique

Le média en ligne nous rappelle Nina Simone, empêchée de mener sa carrière de pianiste parce qu'elle était noire ou plus récemment d'Aya Nakamura a qui un directeur de casting a demandé de blanchir sa peau pour toucher un public plus large. Franchement ? Y'a pas moyen dja dja. “L'industrie de la musique a beau se vouloir bienveillante, cool et moderne”, écrivent Les Jours, “elle n'échappe pas au racisme pour autant”. “C'est notamment le phénomène de l'exotisme dont les industries culturelles jouent de longue date”, note Karim Hammou, il est chercheur au CNRS.

“Le racisme est apparu avec la traite des Nègres" disait il y a quelques années l'écrivain martiniquais Patrick Chamoiseau, chez nos amis de France Culture et l'Obs, cette semaine, nous met face à la question de l'esclavage. “ Un tabou français”, juge l'hebdo, à l'heure où l'on veut déboulonner des statues. L'Obs nous plonge dans l'histoire des grands ports du pays (La Rochelle, Nantes, Bordeaux, Saint-Malo) qui ont fait leur fortune sur le dos des esclaves noirs et nous raconte la vie de Furcy, un esclave qui gagna, en 1843, le procès intenté à son propriétaire. 

On lit aussi, dans l'Humanité, un entretien avec l'universitaire Maboula Soumahoro, militante antiraciste et afroféministe : “les noirs restent assignés”, dit-elle, “à un statut social et politique hérité de l'esclavagisme.” On parle de racisme, ce matin, dans les journaux. 

Le Monde, enfin, a trouvé la thérapie du bonheur pour nos anciens

Et se souvient, en 2020, de ce premier papier d'il y a sept ans... D'un reportage aux Pays-Bas dans un village d'un genre nouveau, apaisé, pour les malades d'Alzheimer. Cet article à l'époque avait stupéfait le député du coin et alors président du conseil général, il s'appelait Henri Emmanuelli, s'est battu pour le projet mais est décédé depuis. Sept ans plus tard, dans les Landes, le village a vu le jour près de Dax - nous vous en parlions sur Inter la semaine dernière - et Le Monde y revient

Une enceinte, bardée de bois, de l'espace et du calme, de grandes baies vitrées : la banalité préservée, ou recréée, du quotidien. Nouvelle approche à l'heure où, Covid oblige, l'enfermement de nos aînés - et même pour leur santé - pose question. 

Dans le village, seize maisonnées lumineuses, une supérette, une médiathèque, et un salon de coiffure bercé par les chansons de Bourvil : peu importe du nom du bal perdu, ce dont ils se souviennent c'est qu'ils étaient heureux, les yeux au fonds des yeux

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