Dans l'Obs avec Morin et Debray nous contemplent 177 ans de sagesse complice et de révolutions retrouvées.

France Inter
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Le Un nous avertit contre notre folie des cadeaux et ls griseries du striatum... Chaque femme a le droit d'être une miss nous explique la Nouvelle République. Le New York times nous dit le destin de MArieke Vervoort, qui put vivre en championne parce qu'elle savait qu'un jour, elle aurait le droit de se tuer.

On parle de colis ce matin...

Les colis les paquets qui sont l'apparition concrète de la saison des fêtes, elle vient aux journaux sous la carapace des grèves, les colis le paquets que l'on trie dans les hangars de l'agence postale de Seichamps, Meurthe et Moselle dont l'Est républicain sur deux pages me raconte le ballet, voici le rush de Noel qu'annonçait le Black friday, les postiers s'activent, dit le journal qui raconte l'émerveillement d'une fillette devant Sébastien Rouyer, facteur colis sur Villèrs les Nancy: mais comment savait-il à quel étage, à quelle porte vivait sa famille, "mais je livrais ta maman avant même ta naissance!"

Joyeux Noel, au bonheur d'autres colis qui s'accumulent et nous attendent chez des commerçants de Nevers dont le Journal du Centre nous dit les noms de province, mais ils sont le bout de la chaine d'une pratique au nom barbare le click and collect, on commande sur le web et on va chercher chez un commerçant dépôt, qui y gagnera une poignée de centimes. A Bergères de France rue Saint-Etienne, où l'on vend de la laine et  on enseigne le tricot,  Marie Jeanney a déjà reçu des des disques de freins en dépôt, étrange cadeau. A Intercaves, on  espère que les clients Amazon ou autres venus chercher leurs paquets en profiteront pour découvrir ses bouteilles...

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Le monde tangible espère un regard. Notre bonheur de colis n'est pas seulement innocent.

Ce matin, un journal sérieux prend un ton prophétique pour dénoncer nos colis nos cadeaux trop nombreux, "Halte à la surenchère" proclame le Un, nos frénésies d'achat attaquent la planète, coupables que nous sommes mais manipulés par la publicité les vendeurs les plateformes qui savent  nos cerveaux.

Un psychiatre l'explique: la zône du contrôle, le cortex préfrontral, est plus récent dans l'évolution de l'espèce que le striatum, siège de nos appétits... Dans nos survies, le striatum nous disait, "vas-y gave toi, ne va pas manquer", mais loin du temps des cueilleurs, le striatum nous jette désormais dans l'illusion de l'infini consumériste... Ce n'est pas d'aujourd'hui, même si aujourd'hui est pire:  au IIe siècle, Marc-Aurèle priait ainsi pour nous. "Mon âme quand renonceras tu à ces folles cupidité et à ces vains désirs"...

Comme toujours dans le Un, c'est pédagoludique, j'apprends que Marx fixait la limite entre le nécessaire et le superflu au moment où l'on cesse de déchiqueter la viande à la main pour user d'une fourchette et d'un couteau, je lis que pour nous sauver du superflu, la politique devrait agir contre des enseignes et la pub prédatrices.

Dans le Monde, je lis pourtant que Noel cette année est vertueux, écologique, que les produits durables zéro déchets sont au coeur  de la quête de présents, jouets en bois cosmétiques naturels, pains de shampoing solide, gourde à eau minérale, l'éponge lavable recyclable qu'une start-up, propose à 14.90 sur internet... Mais à lire ce bon papier je me demande soudain quelle est la part de la vertu ou de la ruse du striatum...
 

Dans l'Eure, deux copains d'école de commerce ont inventé Caruus, le cerf en gaulois, des baskets recyclables en lin de leur région, qui se satisfait de l'irrigation naturelle, les semelles sont en plastique recyclé, les lacets réalisés à partir de vêtements anciens. On les agrée? A tours dit la Nouvelle République a fermé une simple mercerie. Nous ne savons plus coudre ni tricoter?

On parle aussi de miss ce matin...

Qui prolifèrent en Indre et Loir et la Nouvelle république s'en étonne, pourquoi tant de miss? Et bien parce que les femmes sont diverses de corps et d'âmes et toutes on droit  à la couronne qui répare, il était important pour Laetitia d'être Miss Curvy, de courbes pour accepter son corps, il était important pour Charlotte d'être miss des trois provinces pour surmonter les séquelles du harcèlement qu'elle avait subi au lycée. important pour Charlène d'être Miss Prestige pour dire au monde qu'elle avait surmontée la maladie, important pour Soline d'être Miss small beauty, parce qu'à un mètre 65, on y a droit aussi...

Voilà des petits riens lourds de petits drames et de petits courages.
 

Vous lirez dans le New York times un courage hors norme et le plus émouvants des portraits, celui de Marieke Vervoort, une jeune belge sportive qui fut atteinte adolescente par des douleurs, tenaces, une maladie dégénérative qui prenait ses muscles: à 29 ans n'en pouvant plus, elle alla solliciter d'un médecin, c'est la loi en Belgique, la possibilité de se suicider, et ayant cette possibilité dans sa poche, elle put vivre aimer devenir championne paralympique, une grande athlète et une célébrité, et après onze ans, elle décidé qu'elle avait accompli. Le New York Times l'a accompagnée jusqu'au bout de sa force, les photos sont superbes aussi, ce n'est pas rien.

Belles aussi pour notre soulagement  les photos que je vois dans Sud-Ouest de caves d'armagnac, aux tons oranges et chauds qui consolent de tout, étrangeté de lire à côté qu'à Mont de Marsan on ne peut plus vendre d'alcool dans les commerces passé huit heures. Des âmes s'éteignent et nos vies se prolongent, où nous sommes tiraillés entre la beauté et les règlements.

De la sagesse pour finir...

177 ans de sagesse gourmande complice, cumulée, puisque l'Obs fait dialoguer deux vétérans amis, Edgar Morin, 98 ans, et Régis Debray, 79 ans, le petit frère, et les voici rassemblée sur le site internet et demain dans le magazine de l'Obs qui redevient Nouvel observateur, cette maison des gauches, où brillamment historiquement avec profusion nos hommes parlent de la révolution: ils en furent, qu'en reste-t-il, ce qui résonne en la mémoire. Avant même de penser le monde, Morin était avait été dit-il envahi de ferveur par une petite chorale trotskiste qui avait chanté « la Varsovienne »: "La ferveur m’est restée quand la foi a péri", c'est un alexandrin. Morin veut croire encore que les peuples se lèvent, que les soulèvements dans la planète ressemblent au printemps de 1848 et sa France en colère s'y inscrit. Debray est tendre devant la foi de l'aîné et ironise sur ses visions planétaires, il croit aux Nations Debray, et s'il aime qu'on se fâche en France, c'est que notre singularité est toujours en vie, et même dans une époque sans espérance ni livres, nous portons toujours en nous "l'increvable exigence d'égalité"...

Dans le Dauphiné libéré, je vois un français en colère. Il s'appelle Pierrick Michel. petit patron d'une entreprise  de transports. En 2016, les mandataires d'un fabriquant d'aluminium en train de sombrer lui ont dit qu'il ne toucherait jamais les 75000 euros que cette entreprise lui devait, sa boite à lui a failli y passer. Trois ans plus tard, quand le fabriquant vivait ses derniers jours, il a accepté d'aller chercher  une dernière cargaison d'aluminium, il en a prélevé et gardé 24 tonnes, qu'il conserve afin qu'on sache ce qu'il a vécu.   

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