Day One pour le RU, nous ce sera le 23 avril...

France Inter
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D day pour Brexit, mais après? et après le premier tour, il se passe quoi chez nous???

La revue de presse, bonjour Hélène Jouan

Jour J pour le Royaume-Uni…

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« Brexit, day One » titre les Echos ce matin…Dans la presse britannique, on lit plus que jamais peut-être, la ligne éditoriale des quotidiens, aux Unes qu’ils proposent en ce jour historique :

Un puzzle de l’Europe aux pièces manquantes pour le Guardian… « aujourd’hui, la Grande Bretagne saute dans l’inconnu »

The Times publie la photo rendue publique par le Ten downing street, de Thérésa May apposant sa signature sur le document qui va bouleverser le destin du pays, « l’histoire nous regarde ». Attentisme et appréhension

Les tabloids, Daily express, Daily mirror affichent plus clairement leur contentement « Chère Union européenne, il est temps de partir », time to go

Le Daily Mail, deuxième tirage britannique après the Sun, plastronne carrément avec un grand Freedom, Liberté à sa Une. Ca y est, nous sommes dehors » se réjouit il… « Une », sobre somme toute, si on la compare à celle d’hier qui a provoqué la polémique dans le pays. On y voyait Theresa May et la première ministre écossaise Nicola Sturgeon, toutes deux en jupe, assises, avec ce titre « Peu importe le Brexit, qui a gagné le concours de jambes ? ». s’interrogeait il fort légèrement, et fort « sexistement » si vous me permettez le néologisme.

Alors après le Day one, que se passe-t-il ? Libération propose un traitement intéressant pour démontrer… qu’on n’en sait fichtre rien. Un peu à la façon de Resnais et son Smoking, No smoking, Sonia Delesalles-Stolper et Jean Quatremer se sont projetés le 30 juin 2024, imaginant 2 scenari possibles, l’un où tout roule pour le Royaume Uni, l’autre où tout s’écroule. Et tout dépend évidemment de la façon dont les négociations avec l’europe, qui commencent aujourd’hui se seront déroulées. Tout roule, Londres a obtenu tout ce qu’il réclamait, l’accès au marché unique mais sans la libre circulation des personnes, une facture de frais de sortie raisonnable, Boris Johnson a été viré du Foreign office pour être recasé au Daily Télégrapf pour apaiser tout le monde. Résultat en 2024, l’économie du royaume est florissante, les écossais ont renoncé à leur indépendance, les accords bi latéraux avec les pays du common wealth et même avec l’ancienne colonie Hong Kong se sont multipliés, Theresa May toujours première ministre, a fait du Brexit un succès. Tout s’écroule ? Cette fois, le 30 juin 2024, le premier ministre David Miliband arrive au conseil des ministres européens pour demander à ses ex partenaires narquois voire rigolards de réadmettre son pays en leur sein, afin de le sauver des griffes du FMI. Rien ne s’est passé comme promis : les européens sont restés unis face aux exigences jusqu’au-boutistes de Theresa May. Conséquence, banques et entreprises ont perdu l’accès au marché unique, la city s’est écroulée, la livre a chuté, l’inflation explosé..et l’impensable est arrivé: en demandant son retour dans l’union, le royaume uni sait qu’il va même devoir accepter l’euro

Uchronie à rebours en quelque sorte dans Libé ce matin…dont on relira les scenari en 2024. On saura alors, quel était le bon.

En France Hélène, on s’interroge aussi sur l’après…

Sur l’après premier tour de la présidentielle. Dans l’Opinion, Ludovic Vigogne visite lui aussi le scénario du pire pour la droite française, scénario noir dans lequel François Fillon est éliminé au premier tour, et où la droite est menacée de disparition. Il appelle ça le « Black Swan », littéralement cygne noir en anglais, une hypothèse tellement sombre qu’on a du mal à y croire tant ses conséquences seraient exceptionnelles. Aujourd’hui toutes les pièces de ce puzzle apocalyptique commencent à se rassembler écrit-il. Et les questions concrètes à se poser : quelle consigne de vote à donner dans l’entre deux tours dans l’hypothèse MAcron/le Pen ? les responsables Lr craignent par avance l’effet de souffle de l’affrontement, qui placerait de facto la présidente du FN comme patronne de l’opposition, comment conserver l’unité de la famille en vue des législatives ? Sans plus de chef reconnu, et avec des électeurs de droite qui plus est, qui auront sans doute le sentiment de s’être faits voler l’élection…combien préfèreront alors soit rester chez eux, soit même voter Le pen ? tectonique des plaques, qui effraie dès aujourd’hui la droite française. Mais c’est peut-être sans compter l’effet de l’interview « reconquête » clame Valeurs actuelles ce matin du candidat Fillon…François Fillon qui affirme "oui, ma candidature est révolutionnaire, la révolution du bon sens"

Que faire dans l’hypothèse d’un second tour avec Marine le Pen? L’Eglise française a tourné hier autour de la même question nous raconte la Croix ce matin. Et a apporté à peu près les mêmes non réponses. Doit-elle prendre position entre les 2 tours, et si oui faut-il citer nommément le FN ? En 2002, lorsque jean marie le pen se qualifie, l’évêque de St denis tonne « le FN est infréquentable » ose t il. »Désormais, écrit Loup besmond de Senneville, plus aucun responsable catholique ne se risquerait à une condamnation aussi directe ». D’abord parce que la stratégie de l’époque n’a pas beaucoup fonctionné, mais aussi parce que la digue longtemps dressée entre catholiques et FN s’est progressivement effritée explique le journaliste. En aparté, un évêque glisse « je ne peux pas nommer le FN. C’est impossible, 40% des fidèles de mon diocèse votent pour lui »

Plus drôlatique si l’on peut dire, même si c’est sérieux, pardon, il s’agit d’argent, les conseils d’un gérant de patrimoine à ceux qui appréhendent une victoire du FN. Un journaliste du Parisien s’est fait passer pour un épargnant fortuné, et inquiet. Je vous rassure, tout est prêt, un porte-feuille anti krach lui est immédiatement proposé, il a rapporté 50% en 6 ans pendant la crise grecque… et si vraiment il tient à placer son bas de laine hors de la zone euro, là encore, un remède « achetez de l’or suisse » lui conseille son gérant avisé « sur le ton du bon docteur de famille prescrivant un anxiolytique à son patient » raconte Marc Lomazzi. c’est dire si quand on est riche, y a pas forcément de quoi s’inquiéter

On termine en bref Hélène

Avec « l’affaire Charb » : « La Voix du Nord » y revient ce matin. Le quotidien avait révélé ce week end que la lecture-spectacle du texte de Charb « lettre aux escrocs de l’islamophobie qui font le jeu des racistes » avait été déprogrammée de plusieurs salles de la région, « par crainte des débordements » avançaient les organisateurs. Sur ordre du Mrap et de la Ligue des droits de l’homme accuse ce matin gérard Biard dans Charlie Hebdo qui dénonce leur « complaisance avec le totalitarisme islamiste ». La LDH nationale s’en défend, se désolidarise de sa section lilloise et condamne à son tour toute censure. Le président de la région des Hauts de France Xavier Bertrand se dit prêt lui, à appuyer toute demande pour que les conditions de sécurité soient assurées, et même prêt à mettre à disposition une salle de la région. Culture ne rime pas avec censure a-t-il assuré hier.

Et puis je termine avec un regret, celui de ne pas pouvoir vous raconter l’enquête de Denis Fainsilber dans les Echos : « quand la pub vous regarde », webcam dans les panneaux publicitaires pour surveiller vos réactions, capteurs planqués dans des photomatons ou d’innocentes poubelles de la voie publique pour tout savoir de vous et vous envoyer illico, la pub pour le produit, la marque dont vous rêvez…Comment la technologie, discrète, vous scrute pour mieux vous plumer…c’est moderne, c’est high tech mais ça fout la trouille… Il parait que la France, hip hip hip, grâce notamment aux gardes fous mis en place par la CNIL résiste un peu, mais il parait aussi que ça ne va pas durer…c’est donc à lire in extenso, dans les Echos

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