Des hommes et des femmes qui se démarquent par leur envie d'aider ou de changer les choses et peu importe la façon...
Un peu comme dans les repas de famille... Y-at-il une bonne volonté qui pourrait m'aider à écraser les patates pour faire la purée ? Y-a-t-il une bonne âme pour prendre l'initiative de dresser la table ?
Eh bien ce matin, en lisant les journaux, et en se demandant où sont les bonnes volontés pour rendre le monde un peu meilleur, quelques mains se lèvent timidement...
Ca passe par de toutes petites choses... Comme un numéro de téléphone pour aider à améliorer le quotidien des femmes... Sujet ô combien d'actualité depuis l'affaire Weinstien, avec la libération, et surtout la prise en compte de la parole des femmes victimes de harcèlement, d'agression ou de viol... Il s'agit d'un numéro de téléphone à donner aux "relous", nous explique un article de Rue 89... Pour les femmes qui subissent les hommes pots-de-colle qui demandent avec insistance à obtenir leur numéro...
En cas de harcèlement de ce genre, elles peuvent leur donner le 06 44 64 90 21... et les "relous" qui feront ce numéro, recevront ce message : "Bonjour ! Si vous lisez ce message c'est que vous avez mis une femme mal à l'aise. Avec vous, elle ne s'est pas sentie en sécurité. Ce n'est pas très compliqué : si une femme vous dit "non", inutile d'insister. Apprenez à respecter la liberté des femmes et leurs décisions. Merci."
Simple et pédagogique... Et efficace, dans une certaine mesure... "Il ne solutionne pas tous les problèmes, ne peut pas aider en situation de violence", précise Clara Gonzales, à l'origine de l'initiative en France... Non, mais c'est une petite respiration pour des femmes qui se sentent souvent bien seules face à ces problèmes...
Et de l'air, il en faut pour poursuivre sur le sujet, avec la lecture étourdissante, sur Slate, des témoignages de femmes qui veulent porter plainte après avoir été victimes des abus d'un homme... Porter plainte, c'était justement l'argument principal ces dernières semaines des opposants au #BalanceTonPorc... Une solution simple et éthique selon eux, mais qui dans les faits se révèle une véritable épreuve...
Car face à ces victimes, il y a la suspicion parfois des policiers qui se trouvent en face d'eux... Une étudiante relate par exemple sa déposition. Elle a été violée par un chauffeur de taxi et explique à l'agent les détails de l'évènement... Ce dernier lui rétorque : "je crois que vous mentez et je vais me faire un malin plaisir de le prouver. Je prends pas les plaintes des folles." Dans un autre commissariat, elle sera finalement prise au sérieux. Son agresseur présumé est aujourd'hui mis en examen, deux autres femmes ont porté plainte contre lui... Et l'étudiante de conclure : "le dépôt de plainte devrait être la première étape de la prise en charge des victimes pour se remettre d'un viol. Mais parfois, c'est une première étape traumatisante."
Au gouvernement
Et elle sont malmenées par tout le monde... A commencer par elles-mêmes... Comment concilier ses idéaux forts, son envie de changement et son poste au gouvernement qui nécessite de faire des concessions et même parfois de se renier... Se renier, c'est justement la limite que se fixe Nicolas Hulot dans une interview au Monde... Celui dont la nomination au portefeuille de la Transition écologique et solidaire a fait grand bruit et qui doit subir en permanence les soupçons d'infidélité à ses valeurs.
"Avez-vous appris à faire des concessions ?", demandent d'abord les journalistes. Réponse qu'on devine cacher douleur, colère et indignation : "j'apprends à gérer la complexité."
"Vous êtes-vous fixé des lignes rouges ?". "C'est l'instant où je me renierai", lance très clairement Nicolas Hulot, qui précise avec le cas de l'herbicide Glyphosate dont la réautorisation par la Commission européenne a été reportée, notamment grâce à la position française qu'il a défendue. "Si les européens", dit-il, "avaient voté la reconduction pour 10 ans, il est clair que je me serais demandé à quoi je sers."
"Créer des convergences", "insuffler une forme de cohérence dans l'action du gouvernement", et faire que "l'exception devienne la norme", voilà les objectifs que s'est fixé Nicolas Hulot. Faire preuve de bonne volonté, c'est aussi PARFOIS accepter d'avancer à petits pas... On parvient PARFOIS à renverser la table...
Mais on peut aussi pencher pour la stratégie du mouvement gazeux... Différents agents transversaux qui opèrent chacun à leur niveau avec un même objectif final... Stratégie politique qui a fait ses preuves dernièrement avec l'arrivée de Jeremy Corbyn à la tête du parti travailliste au Royaume-Uni... Qui a propulsé Jean-Luc Mélenchon en opposant n°1 à Emmanuel Macron... Et qui a presque emmené le démocrate Bernie Sanders face à Donald Trump aux Présidentielles américaines...
Stratégie à nouveau à l'œuvre aux Etats-Unis. Au sein du parti Démocrate également... Le JDD ce matin nous raconte la reconstruction de la formation politique après le raz-de-marée Trump et les divisions en son sein, entre son establishment et sa base... Deux mondes qui s'opposent... Reportage avec Les Indivisibles, des activistes de ce mouvement gazeux qui entendent reprendre à l'establishment le contrôle du parti... Ils sont par exemple, à l'initiative de la Marche des femmes de janvier dernier durant laquelle plus d'1 million de personnes ont affiché leur opposition à Donald Trump...
Combat de fourmi, stratégie sur le long terme, mais d'avenir pour eux. Constat d'une jeune militante : "Si nous ne poussons pas l'ancienne génération à comprendre qu'il existe d'autres voies, ils retourneront à leurs vieilles méthodes. Regardez Hillary Clinton, elle n'a toujours pas compris pourquoi elle a perdu".
Ferveur et la mobilisation populaire
Ferveur pour un homme à lire dans les pages du quinzomadaire Society... Il s'appelle Bobi Wine, il a 35 ans et jusqu'à juillet il était le chanteur le plus populaire d'Ouganda. Aujourd'hui, il est en plus de ça "président du ghetto", une république qui regroupe tous les bidonvilles du pays... Et ce n'est pas rien, plus de la moitié des ougandais habitent un bidonville...
On plonge dans son quotidien, de chanteur-homme politique biberonné à Mandela, Martin Luther King et les penseurs panafricains... Quotidien de porte-parole de la jeunesse, d'opposant numéro 1 au président Yoweri Museveni... Museveni ancien révolutionnaire qui s'est battu contre la dictature d'Amin Dada, avant d'arriver au pouvoir en 1986 et de s'y accrocher à son tour...
Arrestations des opposants, modification de la Constitution pour être Président à vie. C'en était trop pour Bobi Wine, "j'ai compris que c'était à nous, les jeunes, de nous engager, que l'on ne pouvait plus se contenter de regarder et s'offusquer", explique-t-il. Wine, sans parti politique, bouscule les codes, mobilise, dérange le pouvoir, ce qui n'est pas sans risque.
Il est probablement la nouvelle figure providentielle en Afrique comme le furent Sankara, Lumumba et Mandela. Il en a en tout cas les mots : "Il peuvent me mettre en prison encore et encore s'ils le veulent. Si c'est ça le prix de la liberté de mon peuple, je n'ai pas de problème."
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