Les dernières heures des rebelles à Alep, les civils sous les balles et les bombes. prochaine cible des Russes, l'élection allemande. Elkabbach, pas loin de se taire
La revue de presse, bonjour Hélène Jouan
On commence une fois encore par Alep ce matin, Alep en passe de tomber aux mains du régime de Damas.
Sur Twitter, Facebook, Instagram, les ultimes appels au secours. La photo d’un père qui s ‘enfuit son enfant dans les bras, le message de Bana Alabed, cette fillette de 7 ans qui nous parle de sa ville en guerre depuis quelques semaines « mon père est blessé, je pleure » écrivait-elle il y a quelques heures…Hashtag Save Aleppo : il n’y a plus d’espoir lance un autre. Derniers appels à l’aide : « nous en appelons à la communauté internationale pour qu’elle vienne en aide aux 100 000 civils pris au piège ici. Un couloir sécurisé de 4km, avec une dizaine de bus, nous pouvons être évacués en 24 heures. » signé : les casques blancs, des médecins indépendants… Et une Tribune à lire sur le Monde.fr, de NED-CHAD AV-DICH, un survivant de Srebenica. « J’étais adolescent quand j’ai connu ce que l’humanité a de pire écrit-il. Ma maison en cendre, la fuite de ma famille, la torture, l’odeur du sang. Je me souviens aussi des promesses, plus jamais ça. Ces promesses s’effondrent heure après heure, à mesure que l’horreur s’amplifie dans la partie Est d’Alep. Seuls nos gouvernants insiste-t-il, peuvent mettre un terme au massacre des civils. Ils doivent au strict minimum garantir que l’aide humanitaire arrive, quitte à larguer des vivres dans les zones assiégées si nécessaire. En ne prenant pas ces mesures, ils trahissent non seulement la population d’Alep mais aussi les survivants et les victimes de tous les génocides »
Hier soir, le secrétaire général des Nations unies Ban KI Moon s’est « alarmé des informations faisant état d’atrocités récentes à Alep » rapporte le Monde ; en soirée toujours, la télévision d’Etat syrienne montrait des scènes de liesses dans la ville. L’offensive de Bachar El Assad est entrée dans sa phase finale. Nous vivons les derniers instants de cette bataille, comme jamais, au plus près cette fois des Aleppins notamment via les réseaux sociaux. Et ça ne change rien.
Les grands media américains l’affirment ce matin, c’est bien Rex Tillerson qui devrait être nommé chef de la diplomatie par Donald Trump dans les heures qui viennent
Pro-russe affiché, la nomination de Tillerson, patron d’Exxon, intervient dans un contexte particulier, les accusations portée par la Cia d’ingérence russe dans l’élection présidentielle américaine. Accusations balayées par le nouveau président, même si une enquête diligentée par le Congrès est chargée de faire toute la lumière . Et maintenant, si c’était au tour de l’Allemagne d’être visée? Article assez effrayant d’Anne Appelbaum à lire dans le Washington Post. On se croirait en plein John le Carré : on est en 2017, et les russes, après s’être immiscés dans la campagne américaine, se concentrent donc sur les prochaines élections allemandes. « La semaine dernière raconte Appelbaum, le chef de l’agence nationale allemande du renseignement a déclaré que le matériel piraté du Parlement allemand, provenait du même groupe russe que celui qui avait volé du matériel chez les démocrates américains. Celui du service de renseignement extérieur a également identifié une augmentation des cybers attaques, visant, a-t-il expliqué, à susciter l’incertitude politique… Objectif : la défaite d’Angela Merkel évidemment, pour la punir notamment des sanctions contre la Russie après l’annexion de la Crimée, mais au-delà d’elle, il s’agit aussi de discréditer la démocratie » explique Anne Appelbaum. Histoire bien sûr, de ne pas donner d’idées aux russes à l’intérieur même de leurs pays. Moyens financiers colossaux investis dans la propagande, dans la corruption d’hommes politiques occidentaux, les russes pourraient recevoir dans les mois qui viennent l’alliance objective d’un Breitbart News qui va débarquer en langue allemande. « Mais l’anticipation d’une campagne de désinformation, celle qui est en train de se mettre en place, est-elle suffisante pour la démonter ? s’interroge la journaliste du Washington Post : Nous sommes sur le point de la savoir »
Retour en France Hélène
Fillon, « le recul c’est maintenant » titre Libération à sa Une ce matin, pour qualifier le « reniement » de François Fillon sur la sécurité sociale. Tribune du candidat les Républicains à lire dans le Figaro, Dominique Seux entre autre vous en a parlé, François Fillon abandonne l’idée de différencier petite et grosse pathologie pour évaluer le niveau de remboursement sécu. Au contraire dit le candidat « l’assurance maladie remboursera mieux encore les soins dentaires et optiques affirme t il François Fillon en « monsieur plus ». Ca s’appelle la « Gestion d’un délicat entre-deux » nous explique l’Opinion ce matin, entre une primaire partisane et une vraie campagne face à tous les Français
Le Fn, normalisé jusqu’à la caricature. « Surfacturations, emplois fictifs, escroqueries » Aujourd’hui en France/ le Parisien fait le point sur les enquêtes judiciaires en cours autour du front national de Marine le Pen, notamment autour du financement de ses campagnes électorales « Des affaires qui pour autant n’impriment pas dans l’opinion publique » reconnait le spécialiste de l’extrême droite Jean-yves Camus…
Enfin, peut-on être président d’université et prêtre ? oui répond la loi, rien de l’interdit. Oui répond dans la Croix, Michel Deneken qui devrait être élu aujourd’hui président de l’université de Strasbourg, il en était premier vice- président depuis 2009, après avoir été ordonné en 1985. « A Strasbourg, c’est la calotte sous la toque » s’inquiète l’Humanité qui met en exergue « le contexte actuel des tensions autour du concept de laïcité » pour expliquer les réticences d’un certain nombre de syndicats contre cette élection. Snes sup Fsu et Unef du côté des étudiants, qui dénonce « la double allégeance, à l’Etat et au Vatican » du possible prochain président.
On termine Hélène par Cristiano Ronaldo, distingué hier
4ème Ballon d’or hier décerné par France Football à Cristiano Ronaldo, mais il avoue à l’Equipe ce matin, qu’y a « une affaire qui lui a un peu gâché le plaisir ». Et oui, coincidence terrible pour Cristiano Ronaldo nous raconte Mediapart ce matin. Car hier, pendant la réception du ballon d’or, le service d’élite du fisc espagnol ouvrait une vaste enquête visant la superstar du Real Madrid ainsi que trente-six autres personnalités citées dans les articles des Football Leaks. Le quotidien espagnol El Mundo se voit notamment sommé de livrer l’ensemble des documents en sa possession. Cristiano Ronaldo est soupçonné d’avoir caché au fisc espagnol près de 150 millions d’euros…forcément, ça gâche un peu le plaisir de la fête
Et puis…« on aimerait bien poser à Jean Pierre Elkabbach la même question que celle qu’il posa à André Valini en 2014 sur Europe 1 », s’amuse Jérôme Lefiliâtre dans Libération ce matin. « quelle couleur vous préférez pour le mur ? Quel mur ? répliquait l’interviewé « Celui sur lequel votre réforme territoriale va se fracasser » Ca c’était Elkabbach, enfin surtout sur la fin, de plus en plus incontrôlable, « ne cachant plus sa morgue » l’éreinte le journaliste de Libé, « pas plus que ses sympathies politiques qu’il avait hétéroclites », proche de Sarkozy, décoré par Hollande après voir hué pour giscardisme et être devenu un intime de Mitterrand. Elkabbach, 56 ans de carrière à la radio et à la télé, et la couleur dorée du placard donc, dans lequel hier, Denis Olivennes patron d’Europe 1 a relégué le journaliste de 79 ans, en lui supprimant l’interview politique quotidienne. Elkabbach paie sans doute les audiences en berne d’europe 1, mais « l’histoire retiendra que la primaire de droite lui aura été fatale» ajoute Aude Dassonville dans Télérama.fr, la passe d’arme entre lui et Bruno Le Maire faisait étrangement écho au face à face avec Georges Marchais en 1980. Près de 40 ans après l’injonction, « Taisez Vous Elkabbach » jamais prononcée par Marchais mais popularisée par Thierry le Luron, Elkabbach va donc commencer à…non, pas se taire, mais un peu moins parler…
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