Dire les choses ou pas .... Ou bien les dire à demi-mot...C'est aussi une option et ce serait même à la mode si on en croit Jacques Attali dans l'Express....Pire :ce serait même une maladie extrèmement grave qui menace de gagner toute la société française !Pas le demi-mot qui suggère et qui sous entend ,non ,le demi-mot au sens propre ,cette façon d'utiliser de plus en plus des abréviations :un prof ,un ciné ,une expo,un médoc...Bon ya plus grave dans la vie ,le chroniqueur de l'Express le reconnait lui -même tout en estimant ,attention ,qu'il ne faut jamais négliger de traquer les signaux faibles de changement...En résumé ,parler à demi mot c'est se donner une légitimité ,un entre-soi qui renvoit les autres à leur incompétence ou inexpérience...C'est parler entre pros!Mais conclut Attali une langue se vide de sa valeur si les termes sont amputés et ne disent plus tout ce qu'ils ont à dire....Combat en apparence dérisoire mais essentiel pour la démocratie...Dont acte!Alors n'ayons pas peur des mots ! Disons les choses comme le fait très bien l'hebdomadaire Valeurs actuelles à la une : Arrêtez d'emmerder les français ! Après "Touche pas à mon église " la semaine dernière, haro sur, je cite, les normes, les interdits, les contraintes et les obligations qui étouffent notre pays....Et pas de demi-mot : l'asphyxie c'est l'asphyxie, ubuesque, c'est ubuesque et le racket des automobilistes c'est le racket des automobilistes....Des détecteurs de fumée obligatoires aux passages pour les crapauds et les grenouilles sous l'autoroute : on crève des lois et règlements (c'est ce que disait, paraît-il, Pompidou lui-même en répondant à l'un de ses jeunes collaborateurs, un certain Chirac qui lui présentait des décrets à signer). Ce même Chirac qui fera entrer plus tard le principe de précaution dans la Constitution....Faut-il s'en plaindre? çà se discute ....Personne ne discute en revanche des normes et contraintes liées aux sites dit Seveso ,les sites indutriels les plus dangeruex ,qui sont devenus des cibles ! C'est à la une du Parisien aujourd'hui en France, cette nouvelle menace qu'illustre l'incendie de deux cuves d'hydrocarbure à Berre-l'Etang...Incendie dont l'origine criminelle ne fait plus de doute…La question de la surveillance de ces installations à risques est relancée et débouchera naturellement sur un renforcement des mesures de sécurité,ce qui peut apparaître commente Frédéric Vézard comme une victoire pour ceux qui font commerce de la terreur ...Mais c'est comme çà : on est entrés dans un autre monde, il nous faut apprendre à vivre avec…D'autant qu'au même moment a été révélé un projet d'attentat contre un site militaire, projet déjoué celui-là : on en lira les détails dans le Figaro notamment, ces quatre jeunes gens de 16 à 23 ans qui comptaient entrer sur une base militaire et filmer la décapitation d'un gradé…Toutes choses dont aimerait pouvoir parler à demi-mot... En attendant conjurons notre peur : c'est le conseil de Jean Claude Guillebaud dans l'hebdomadaire la Vie…Il faut se faire une raison, même si nos services de renseignement déjouent beaucoup plus d'attentats qu'il ne s'en commet, il faut nous attendre à en subir deux ,trois peut-être dix, par an,c'est beaucoup, c'est trop mais rapportons les choses à leur juste mesure....Le terrorisme en fait, remarque Guillebaud, ne pèse militairement pas lourd : plus de 600 attentats dans le monde l'année dernière ont fait un peu plus de 1900 morts ....La même année, les guerres et les massacres, rien qu'en Afrique, ont fait des centaines de milliers de morts....Non, conclut le chroniqueur de la Vie, c'est la grandiloquence des médias sur l'horreur qui fait le jeu des terroristes en accroissant la panique…Alors battons-nous mais gardons un minimum de sang-froid et conjurons notre peur....�ᄛ⚰h}}
Çà c'est dit ! Beaucoup plus difficile à exprimer ce qui se passe sur le Tour de France.... Où le demi-mot, au sens figuré, est devenue la règle....Climat très lourd racontent les reporters de Libération, on est même aux limites de la paranoia, s'agissant bien sûr des performances de Christopher Froome qui font peser sur le tour ce que Libé appelle un péril jaune ! Et oui la gêne existe confirme l'Equipe qui refait après son "Frappant " d'hier à la une, un titre ambigu : Tous contre, photo du maillot jaune de dos...Tous contre ! qui n'est pas qu'une simple appréciation sportive...la preuve, on lira dans l'Equipe comment le britannnique et son équipe Sky se défendent de tous les soupçons qui les accablent....De façon un peu légère il faut bien le dire : c'est le Parisien qui cite le manageur de Froome et de ses coéquipiers ...Comment expliquer cette domination insolente ? Ben parce qu'on s'est beaucoup entraînés et qu'on a faim de victoires....Soit, on comprend, comme dit l'Humanité en titre, que la brigade du rire se soit emparée du Tour....Même si rien ne permet d'accréditer la thèse du dopage....Dans l'Équipe, le Parisien, partout on verra ce qu'en disent les pros, je veux dire les professionnels.....que, pour l'instant, rien d'anormal, qu'il faut arrêter de douter de tout ...sachant que les adversaires de Froome Contador et compagnie seraient mal placés pour commenter de toute façon....Quant à l'intéréssé, il explique, voir aussi dans le Monde, ses grandes jambes, son poids léger, son rythme cardiaque moins élevé que la moyenne... Çà compte, sans doute, çà compte, sans expliquer cette histoire de watts (what?) ...Oui ces calculs de vitesse ,de rythme ,de pulsation que permettent aujourd'hui les boîtiers installés sous la selle....Le watt c'est devenu le mètre-étalon du cyclisme : on saura, en allant sur le site Slate.fr, pourquoi les données affichées par l'actuel maillot jaune sont extraordinaires....Pour autant, demande Slate, est-il dopé ou simplement inhumain ? On pourrait en dire autant de son coéquipier Richie Porte, deuxième au classement, lui qui avait abandonné au dernier Tour d'Italie et qu'on retrouve aujourd'hui sur coussin d'air comme dit Libé... Bon, tout ce qu'on sait, en fait, c'est qu'on ne sait rien....On dira donc avec Jean-Louis Le Touzet toujours dans Libé que la lutte anti-dopage fait partie de l'épopée, qu'écrire et parler du vélo, c'est accepter le fondement du récit et aussitôt s'en méfier...La vraie, la seule morale du journaliste dans cette affaire, finalement, c'est la perplexité....Y a des abréviations comme EPO auxquelles on n'échappera jamais....
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