En Allemagne, on a des envies de bombe atomique, nous apprend l'Opinion (qui l'a -bien- vu avant nous)

France Inter
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Le Figaro extrapole un rapport sur l'islamisme de l'institut Montaigne, que le Monde narre posément. Edgar Morin et Jane Goodall contemplent l'humanité destructrice dans Libération. Le Dauphiné dit l'apocalypse climatique dans les Pyrénées. Varane a une soeur dans la Voix du Nord: Annabelle est Miss dunkerquois!

Et on parle de guerre ce matin...

La guerre que l'on prépare, la guerre à laquelle on réfléchit, et un grand journaliste nous en parle ce matin dans l'Opinion, Jean-Dominique Merchet, sous le titre « l'Allemagne veut-elle la bombe... La bombe atomique... Le grand journaliste -le bon journaliste-est celui qui repère ce que nous autres n'avons pas encore vu et Merchet a vu cet été à la une de Die Welt, journal de la droite allemande, l'article d'un professeur de science politique, ancien prof à l'université de la Bundeswehr, qui répondait par l'affirmative à question, avons besoin de la bombe, oui, Ja, disait le professeur Hacke, « une Allemagne nucléaire renforcerait la puissance de l’Occident »... 

"L'article est passé inaperçu en France, mais en Allemagne il a suscité le débat", car on débat de l'arme nucléaire en Allemagne, plus d'une centaine d'articles sur le sujet depuis deux ans, l'Allemagne qui ne se sent plus protégée par l'Amérique depuis l'arrivée de Trump, et pourrait donc se rapprocher de notre bombe française, en la finançant ou plus encore? La France pourrait prendre "une initiative spectaculaire" pour intégrer l'Allemagne dans une politique de dissuasion... "Certains s'activent en coulisse" pour encourager Emmanuel Macron... 

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Une autre guerre fait la Une des Echos, puisque Florence Parly veut porter notre force dans l'espace, et surveiller les satellites hostiles... Mais ce sont deux autres articles qui attirent l'oeil dans les Echos. Pour notre défense spatiale, nous dépendons des autres : 167 satellites militaires américains en orbite, 8 pour la France, 12 en comptant nos associations avec la Belgique et l'Italie... On apprend aussi que le gouvernement français voudrait rompre avec Palantir : une pépite de la Silicon valley, qui nous fournit un logiciel d'analyse de données à grande échelle pour la lutte antiterroriste...  Mais qui est financée par les agences américaines.

La  guerre toujours.

Quand l'Opinion et les Echos parlent le langage de la défense, le Figaro veut réarmer les esprits et sonne le tocsin contre "l'alarmante progression de l'idéologie islamiste". C'est l'extrapolation d' un rapport de l'institut Montaigne, et le Figaro suggère que la France basculerait. Internet est un "muezzin qui appelle à l'islamisation mondiale".  Et le Figaro présente cinq prêcheurs islamistes aux millions de followers sur twitter... et dans une très jolie infographie, aux légendes un peu copié-collées de Wikipedia, les associe avec des internautes français, sans trop de rigueur parfois. 

A chercher l'ennemi, on l'invente aussi. 

Le Monde raconte la même étude en termes moins spectaculaires, mais plus efficace. Car l’ennemi existe…

Un dialogue pour sauver la planète... 

Il fait la Une de Libération, journal jadis des jeunes générations, aujourd'hui c elui d'une octogénaire, la primatologue Jane Goodall, et d'un nonagénaire, le sociologue Edgar Morin, dont les visages ridés émeuvent plus qu'ils ne mobilisent car ils constatent tous deux l'échec de l'espèce à enrayer sa destruction, et l'on retient avant tout la nostalgie de la vieille dame, qui se souvient de son enfance anglaise, quand son jardin était rempli d'insectes, ses nuits envahies de moustiques et ses matins réveillés par le pépiement des oiseaux.... Aucun insecte ne rentre plus dans la maison la nuit et si un papillon y parvient, c'est un événement...

Est-ce un requiem, quand le Parisien, célèbre les manifestations pour le climat, Jane Goodal veut croire en la jeunesse, puisque les enfants la comprennent, et espère que les réseaux sociaux uniront l'humanité pour se sauver. Edgar Morin place de l'espoir dans l'improbable;  quelque chose adviendra au plus près de l'abime... Il cite le poète Hölderlin, « là où croit le péril croit aussi ce qui sauve »... Il compte aussi, Morin, sur Nicolas Hulot pour mener l'opinion. 

Dans la Croix dont la Une est sérieuse, "repenser l'économie", les catastrophes le méritent, Antoine Frérot, patron de Veolia, tient le discours de la sagesse industrielle pour nous dire que les petits pas vont enrayer la catastrophe, mais où est le temps?

Dans le Dauphiné, un article ajoute à nos angoisses. L'université de Genève décrit des scènes d'apocalypses qui pourraient dévaster les Pyrénées. Des cours d’eau  qui  passent de 15 à 160 mètres de  large.  Des crues qui  emportent  toute  la  végétation jusqu’à l’océan, ne laissant que  des  étendues  de graviers… "Ces scènes d’apocalypse ne viennent pas d’un ouvrage  de  science-­fiction. Mais  ont  réellement existé voilà 56 millions d’années dans les Pyrénées, lors du  réchauffement  de 5 à  8 degrés intervenu entre le Paléocène et  l’Éocène" L'histoire se répète? 

Et des jeunes filles pour finir...

Qui éclairent le monde glauque que nous abordons le matin... On va alors regarder Lisa, 20 ans, dans l'Yonne républicaine, qui se fait couper les cheveux  en pensant à d'autres jeunes femmes atteintes du cancer... Une association, Solidhair, sollicite les femmes pour fabriquer et vendre des perruques. C'est en pensant à une amie atteinte de leucémie que Lisa est allé offrir ses mèches... 

Olivia Moultrie, douze ans, ne veut pas changer le monde, mais juste réussir son rêve, devenir footballeuse professionnelle, et c'est dans le New York Times un portrait léger et déconcertant de cette gamine du siècle que ses parents emmènent, faire le tour des grands clubs européens, au PSG ou au Bayer Munich, Papa et maman lui ont offert, à la maison, un terrain artificiel de 60000 dollars. Le football vaut ça.

Et le football justement, quand l'équipe de France,  « y a d'la joie » fait la Une de l'Equipe. On découvre dans la Voix du Nord le visage de la nouvelle Miss dunkerquois.

Elle a 19 ans, étudiante en droit, de Hellemes près de Lille, elle s'appelle Annabelle Varane, et oui, la soeur de Raphael, quelle famille... 

« Autant que sa beauté naturelle, son discours de présentation a interpellé le public. J’ai été victime d’une agression verbale, presque physique, qui était à caractère raciste. Si je suis élue miss, je m’impliquerai dans la lutte contre le racisme »

La sœur d’un héros a été victime du racisme…