En boucle et en direct

France Inter
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(Patrick Cohen) Dans la presse ce matin : en boucle et en direct...

(Bruno Duvic) Rien ne va plus à droite... Prenez Jean d'Ormesson par exemple. D'Ormesson, Le Figaro , la cravate de tricot, l'Italie... Journaliste et écrivain de droite. He bien vous savez où on peut lire Jean d'Ormesson ce matin ? Dans L'Humanité . Je vous dirai pourquoi tout à l'heure...

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Les nerfs de tout le monde sont mis à rude épreuve. Petite illustration de pétage de plomb. Voici un mix de deux vidéos que l'on trouve ce matin sur Mediapart et slate.fr

La première est un hommage du duo la Parisienne libérée à la Cocoe, la commission de contrôle du vote à l'UMP. La seconde, c'est un éminent journaliste politique au bord de rendre son tablier :

La colère d'Olivier Mazerolle en direct sur BFM TV hier. Dans l'édito du Figaro , Paul-Henri du Limbert partage le « nervous breakdowm » du journaliste : « Voilà maintenant plus de 100 heures que les télévisions diffusent non stop les images de l'invraisemblable guerre civile que se livre l'UMP. »

C'est « la haine en boucle et en direct écrit Béatrice Houchard dans le même Figaro . Pour la première fois de l'histoire politique, cette haine n'est pas seulement racontée dans les JT du soir. Elle est sur la place publique. Tel un couple qui s'enverrait la vaisselle à la figure devant tout le quartier. »

D'ailleurs « les Français en parlent beaucoup mais ils saturent », relève Denis Muzet de l'institut Médiascopie dans Les Echos . Ils trouvent l'emballement médiatique disproportionné.»

Emballement ou pas, tous les quotidiens nationaux généralistes font encore leur manchette sur la droite…

…à l'exception de La Croix , qui parle de la Corse...

Presse nationale, presse régionale. Comme L'Echo : « Les Tontons flingués », c'est le titre de Une.

« La droite est sans tête », écrit Libération , car à la photo du combat de catch à l'UMP, se superpose une autre image. A la Une de Libé , c'est une image en clair obscur de Nicolas Sarkozy 3/4 face. Il a été interrogé près de 12 heures en tant que témoin assisté dans l'affaire Bettencourt. Au final, il n'est pas mis en examen comme ses proches le redoutaient.

Les boulettes, la droite connait depuis quelques jours. Si l'on en croit Le Figaro dernière édition, le juge Gentil qui interrogeait l'ancien président hier en aurait commis une belle lui aussi : au cœur de l'instruction, il y a les agendas de Nicolas Sarkozy. Dans ces documents, le juge aurait confondu Liliane Bettencourt et Ingrid Betancourt. Malheureusement, il n'y a pas plus de détail sur cette information mise au conditionnel dans l'article de Laurence de Charette.

Cela dit, comme l'écrit Cécile Cornudet dans Les Echos , « avec cette audition, c'est l'Etat de grâce post élyséen de Nicolas Sarkozy qui vient de se dissiper en quelques heures à peine. »

Et elle fait le lien entre l'ancien président et la crise à l'UMP. « Le niveau de violence atteint livre un éclairage peu flatteur sur les 8 années d'UMP Sarkozy. La ligne droitière choisie dans la campagne lui a peut-être évité un score humiliant le 6 mai, mais elle a exacerbé les tensions dans le parti. Fractures politiques, fractures humaines, qui doivent beaucoup à un mode de management qui pousse à l'extrême la logique du ‘diviser pour régner’ (…) Six mois après le 6 mais, Nicolas Sarkozy vient d'essuyer cette semaine sa seconde défaite. »

On se souvient qu'une couverture de Marianne avait fait scandale à propos du président Sarkozy : « Le voyou de la République »L'hebdomadaire en kiosque demain recommence. Photo de Jean-François Copé à la Une : c'est « L'autre voyou de la République »."En chassant sur les terres idéologiques de l'extrême droite par calcul électoral, Jean-François Copé a fait sienne la stratégie voyou hier pratiquée par Nicolas Sarkozy. Le tout sur fond de tripatouillage dans les bureaux de vote. A l'arrivée, une aubaine pour la gauche, un désastre pour la France. »

Dans le dossier, on trouve également un portrait de Jérôme Lavrilleux, qui a eu son heure de gloire hier en flinguant comme un Raul Volfoni les proches de François Fillon en direct sur les chaines d'info continues. C’est « Le pirate de Copé »

Alors ?

Alors Juppé. Il faut au moins un ancien chef de la diplomatie pour mettre tout le monde à table et faire déposer les flingues dans le porte parapluie de l'entrée.

« Juppé à la rescousse » titre Le Parisien -Aujourd'hui en France . « Juppé réduit au rôle de Cassandre », écrit Françoise Fressoz dans Le Monde .

« Bordeaux, capitale des mauvais jours pour l'UMP » écrit Libération . Nicolas Sarkozy a été entendu hier chez un juge bordelais. Et le maire de Bordeaux comme dernier espoir.

« Alain Juppé, le recours en grâce », titre Antoine Guiral dans Libé . « Il se voyait chef de l'Etat, le voilà casque bleu. Sa mission, mettre un terme à la balkanisation de l'UMP. Qu'il est doux pour ce grand brulé de la politique d'entendra chaque camp louer son autorité morale incontestée. Le seul risque pour lui c'est d'en ressortir encore plus cabossé. Et alors ? Les coups pris pour les autres il a déjà donné. En 2004 l'affaire des emplois fictifs de ka mairie de Paris stoppa net sa carrière.

Et si cette fois était la bonne ? Sauveur de la droite républicaine ? Il y a là à l'évidence, un coup à jouer. En dépit de son âge, Alain Juppé n'a jamais renoncé. »

Quoi d'autre dans la presse, Bruno ?

Le coup de sang du magazine L'usine nouvelle contre Arcelor Mittal : 3L'acier trompé », c'est le titre de Une. « Fermeture des derniers hauts fourneaux lorrains, promesses non tenues, cours de bourse divisé par 5. Qui fait encore confiance au géant de l'acier ?»

« Les tarifs d'assurance encore plus hauts en 2013 », manchette des Echos . Multirisque habitation, assurance automobile, complémentaires santé, tout augmente

Histoire terrible à la Une de L'Est Eclair et qui illustre selon le quotidien les ravages que provoquent les déserts médicaux. Histoire d'une dame restée seule pendant sept heures auprès de son mari qui venait de rendre l'âme. Impossible d'avoir un médecin.

Et puis comme promis Jean d'Ormesson dans L'Humanité . Rassurez-vous, l'ancien directeur du Figaro n'a pas pris sa carte au PC mais c'est un amoureux d'Aragon mort il y a 30 ans. Alors avec l'ancien directeur de L'Huma Roland Leroy, il échange anecdotes et souvenirs à propos de l'auteur de La semaine sainte et d'Aurélien .

Roland Leroy raconte un voyage en Hongrie avec Aragon, l’homme des livres et discours fleuves « Il était reçu par l’Union des écrivains hongrois, où je devais l’y rejoindre. Quand je suis arrivé, j’ai appris qu’il parlait depuis trois heures et j’ai demandé : « Ca se passe bien ? – Oui me dit-on, on lui a posé une question et il est toujours en train de répondre.»

Et Jean d’Ormesson enchaine : Après la mort d’Elsa, j’avais déjeuné avec Aragon qui, à un moment, me dit : « Je vais te dire un secret : je suis snob.» Et moi, qui le vouvoyais : « Vous êtes snob ? Mais il faut que vous veniez à l’Académie française » Là il ne me dit ni oui ni non. Je m’y suis précipité (…) Vous savez ce qu’on m’a répondu ? « Qu’il fasse ses visites et envoie sa candidature ! » Vous voyez ça d’ici ?

Bon week-end

L'équipe