Le Monde raconte une bonne sœur chassée de son ordre sans qu’on lui en donne la raison, un procès stalinien chez les cathos tradis. Dans Zadig, le Président Macron fait découvrir un mot rwandais, « techniquer ": combiner, se débrouiller. Des scientifiques savent faire se reproduire les langoustes en labo, Corse-Matin.
On parle d'un doute...
Que raconte la Croix, et qui taraude en Charente-Maritime des paroissiens de Montlieu-la-Garde, de Pons de Saint-Jean d'Angély et les petites sœurs de saintes, dont l'aumônier le vicaire l'ami, Marcel Hitayezu, le père Marcel, est depuis ce printemps accusé par la justice de génocide et de complicité de crime contre l'humanité... En avril 1994 dans sa paroisse de Mubuga au Rwanda, le père Marcel aurait privé d'eau et de nourriture 4000 tutsis réfugiés dans son église et aurait fourni des vivres à leurs assassins, et ces horreurs hantent ceux qui l'avaient accueilli en 1999, auxquels il avait raconté une autre histoire, il disait qu'il s'était enfui du Rwanda et avait échappé lui-même à des massacres de Hutus au Zaïre, il avait avait survécu dans la forêt en mangeant des racines... En France il était devenu ce prêtre familier dévoué aux homélies interminables, il semblait parfois perdu dans a vie quotidienne, il appréciait les plats en sauce de son amie Nicole Boutinet, on le connaissait... Quand il avait obtenu son statut de réfugié, on avait dit qu'il avait simplement fuit le massacre de Mubuga sans y participer, abandonnant les victimes aux bourreaux, ce n'était pas glorieux, mais comment juger mais désormais on parle du pire... Et si c'était vrai...
Et ainsi un coin de France se retrouve confronté au passé qui ne passe pas, ce génocide des Tutsis en 1994 au Rwanda où se rend le Président Macron, le journalisme l'y précède sur les traces des fautes de la France, le Un y consacre son numéro, Libération a rencontré un désormais sexagénaire, prénommé Emmanuel, qui tuait des Tutsis à coups de massue et avait chanté « vive la France » à l'arrivée de nos troupes de l'opération Turquoise, qui étaient nos amis? Le chef de l'Etat devra trouver les mots.
Dans un long entretien qu'il accorde au magazine Zadig, où il expose sa vision de la France, le Président cite une idée attribuée à Camus, mais qui en réalité précise-t-il, était celle d'un philosophe du langage nommé Brice Parrain, selon laquelle le malheur survient quand on ne sait pas nommer les choses. Il dit aussi dans cet entretien que le Rwanda a quelque chose à nous apprendre et là ne parle pas d'histoire ni de pardon mais de vocabulaire : il a trouvé cela Emmanuel Macron en feuilletant le dictionnaire de la francophonie...Les Rwandais dit-il, qui par leur histoire font des aller-retour entre français et l'anglais, enrichissent notre lanque et ont forgé un verbe, "techniquer", une référence à l'anglais technicality; techniquer signifie "combiner, essayer de se débrouiller" dit le chef de l'Etat... Comment croire ensuite aux certitudes qui nous nimbent... Nous techniquons.
Dans le Monde vous lirez l'histoire d'une femme privée de parole. C'est une bonne sœur, mère Marie Ferréol, dominicaine du Saint-Esprit, latiniste médiéviste enseignante auparavant joyeuse que les autorités de l'Eglise chassent de son ordre qui est sa vie depuis trente ans et plus sans lui en donner de raison, elle ferait preuve de mauvais esprit, elle ne peut se défendre, on lit dans l'église des méthodes qui renvoient aux régimes totalitaires, l'invitation à l'autocritique, la réclusion, l'arbitraire... On devine en lisant le Monde et un site catholique traditionnaliste, l'Homme nouveau, que Marie Ferréol paye des jalousies, des disputes de doctrine, des lâchetés. Elle dépend d'une grâce papale, elle a perdu dix kilos, elle s'est résolue à prendre une avocate, à se battre et à parler à un journal profane, elle technique.
On parle aussi d'une déconstruction...
Celle du LOSC champion de France qui à peine couronné est démantelé et aussi saisi par les remords, quand dans la Voix du Nord on lit les regrets et les doutes de l'après euphorie, était-ce bien raisonnable quand le covid persiste de se presser ainsi les uns contre les autres dans les rues pour célébrer le titre, un spécialiste des foules, on dit foulologue, nous dit que l'on n'y pouvait rien... Et il fallait cela sans doute, une fête avant la disparition, puisque l'équipe championne de France va être dispersée, le gardien Maignan va partir et l'entraineur Christophe Galtier et tant d'autres , l'Equipe vous donne la liste probable, trois titulaires si j'ai bien lu sont certains de rester, dans une longue interview Christophe Galtier trouve de beaux mots pour dire l'évidence du départ quand un cycle s'achève, il jure que non, il ne s'en va pas parce que Lille est exsangue financièrement, il parle avec désir de Nice pris en main par une multinationale de la chimie, Ineos, déjà présente dans le sport et qui a l'habitude de tout gagner. Cela se refuse-t-il. L'Equipe parle aussi au long cours avec l'entraîneur sur le départ de Lyon Rudi Garcia, qui ne s'entendait pas avec son directeur sportif l'ancienne idole Juninho, on ne gagne pas contre les idoles...
Dans le Progrès, on me parle d'un supporter de Lyon, un vrai gone, et aussi un héros, le sergent-chef Guillaume qui sur cinq semaines va raconter son retour à la vie après avoir été blessé grièvement au Mali en 2016, avec d'autres résilients il fera l'ascension du Mont Blanc à la fin du mois de juin...
Sud-Ouest nous raconte nos soldats de Barkhane confrontés aux bombes artisanales - et nous raconte aussi un gamin de vingt ans, loin du métier des armes, qui a failli mourir d'excès de drogue de sexe d'abandon, pendant le confinement, il a écrit un livre, si jeune : collégien il était un prodige de la harpe et puis en brandissant, il aimait les garçons, il ne s'aimait pas, il failli s'y perdre, il nomme les malheurs.
On parle enfin d'une langouste...
Un bébé langouste, un juvénile minuscule et translucide qui tient sur le doigt d'une main humaine, c'est la photo de Une magnifique et émouvante de Corse-Matin, qui raconte l'exploit des chercheurs de la plateforme Stella Mare, coopération de l'université de Corse et du CNRS, qui veut maitriser la reproduction d'espèce vulnérables, des oursins violets, des homards, et désormais donc la langouste rouge, qui est non seulement rare mais chère, entre 50 et 100 euros le kilo... il fallait dépasser le stade larvaire, atteindre le juvénile, et après viendra la taille adulte et dans quelques années on pourra reconstituer les stocks, sauver alors la pêche qui est centrale pour la Corse, c'est une réparation...
Je lis dans le Parisien que des bustes antiques dérobées en Lybie et saisies par nos douanes vont être exposées au Louvre, avant de retourner chez elle mais ça prendra du temps, profitons-en, techniquons. L'Echo républicain revisite Saint-Gemme Moronval dans l’Eure-et-Loir, où Jean Gabin et Marlène Dietrich s'aimèrent... Dans le Républicain lorrain nous sourit Nicolas Basin 22 ans, qui avait signé un contrat de footballeur professionnel à Metz mais que son corps a lâché, il vient de valider sa première année de médecine, ce n’est pas beau la vie?
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