La revue de presse
On commence par une loi Travail qui provoque la colère des syndicats…
Non, il s’agit d’une autre loi travail, Charline Vanhonecker vous en parlait d’ailleurs juste avant 8 heures, pour s’amuser de cette manif belge où la police a compté plus de manifestants que les syndicats, 60 000 personnes donc qui ont défilé hier à Bruxelles, pour scander « non à la semaine des 45 heures, non à la flexibilité »
C’est à la Une de la Libre Belgique ce matin, et c’est vrai qu’on a un peu le sentiment d’être tombé dans une faille spatio-temporelle. Puisque comme chez nous, les syndicats, trois en Belgique, réclament aujourd’hui au gouvernement un retour à une « véritable concertation sociale » sur le projet de loi Peteers, l’alter ego de Myriam El Khomri en Belgique, ils l’accusent d’être « acquis à l’agenda patronal ». Comme chez nous, le premier ministre Charles Michel à l’issue de la manifestation affirme qu’il entend « maintenir le cap, pour garantir les solidarités dit il en créant des emplois supplémentaires », et enfin comme chez nous, de façon moindre, il y a eu quelques débordements hier en fin de manif : le Soir met en ligne la vidéo d’un commissaire de police mis KO hier par un manifestant qui l’a frappé à la tête.
Alors revenons en France, à la contestation sociale qui continue de s’étendre.
Avec deux questions principales ce matin dans la presse: le blocage, à qui la faute ? et maintenant on fait quoi ?
A qui la faute ? si vos journaux reprennent l’argumentaire du couple exécutif , François Hollande a parlé hier sur France Culture d’une « stratégie portée par une minorité », si une partie des éditorialistes de la presse régionale continuent de fustiger « le forcing de la CGT » comme l’écrit Bruno Dive dans Sud Ouest, « la CGT qui pénalise d’abord ceux qui ont un travail » renchérit Mickael tassart dans le Courrier picard, un sondage Odoxa publié dans le Parisien montre que les Français sont plus partagés sur la question : 61% d’entre eux affirment que si les mouvements sociaux devaient perdurer, notamment jusqu’à gêner l’organisation de l’euro, et bien ce serait dû à l’inconséquence du gouvernement qui a pris de gros risque en voulant passer en force avec le 49.3. Seuls 37% en font porter la responsabilité aux syndicats radicaux. ce sont bien les sympathisants de gauche qui sont les plus sévères avec le gouvernement.
« Les bloqueurs, ce sont eux » affiche d’ailleurs en Une le Havre Libre avec une photo de Hollande et de Valls, Oui, « isolé, le pouvoir se déchaine contre les syndicalistes » dénonce l’Humanité. L’Humanité qui consacre un article à fustiger la novlangue des média de masse écrit Audrey Loussouarn, gardiens de l’ordre social qui se focalisent sur la CGT et sa « supposée radicalisation ». « Oubliés dit elle le déni démocratique du 49.3, les sondages qui donnent une majorité de français contre la loi Travail, ou la pétition en ligne, et son million 3 de signataires » Les vraies raisons de la colère des travailleurs sont zappées accuse t elle
Mais au fait, la position de Manuel Valls sur la CGt et les blocages a-t-elle changé depuis 2010 comme le disait il y a quelques instants Philippe Martinez à Léa Salamé ?
Et bien écoutons le premier ministre d'aujourd'hui, opposant hier,, c’est le Huffington Post qui a exhumé la video
Non au blocage, et priorité au dialogue social disait Manuel Valls
Mais au fait que disait il des syndicats qui contestaient la réforme des retraites à l’époque, dont la CGT donc ?
Non au blocage, mais CGT responsable…
Un point partout ?
Alors deuxième question maintenant, on fait quoi ?
Un retrait de la loi est-il envisageable ?
Non, « retirer la loi serait inacceptable » prévient dans le Parisien Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, celui qui a joué la carte du dialogue avec le gouvernement pour faire évoluer la loi El Khomri. Il continue de regretter que le gouvernement ait péché par manque de concertation, puis par manque de pédagogie « en laissant ainsi la voie libre à toutes les intoxications et radicalismes, il met en garde le gouvernement: « si l’on préfère miser sur l’extrême gauche en lui accordant une place surdimensionnée à un moment où le FN prospère, ce sera la porte ouverte à l’hystérisation, la fragmentation et la dislocation de notre société »
Ca a le mérite d’être clair..un peu moins claire, la stratégie de François Hollande. Le parisien révèle que l’interview hier d’ Emmanuel Macron aux Echos, interview dans laquelle il jouait le provoc en suggérant d’aller encore plus loin que la loi travai, s’est faite avec l’aval du président en personne, quitte à radicaliser un peu plus les protestataires. Nathalie Schuck évoque un scénario machiavélique, où Hollande retirerait finalement sa loi, et du coup remplacerait Valls, par Macron, se débarassant sans coup férir des 2, ce qui dégagerait le terrain pour sa candidature »…
Personnellement, au-delà du coup à 3 bandes, je ne comprends plus rien au billard…
On poursuit et on termine avec un homme heureux, un ministre brocardé et un casting inattendu
Septembre 2014, photo de Une, « la gauche officielle doit finir son agonie ». Août 2015, photo de Une, « Hollande ne se représentera pas ». Décembre 2015, « nous sommes dos au mur ». Une aujourd’hui des Inrocks donc, le même jean Luc Mélenchon, « 2017 c’est la bonne » s’exclame t il . Très longue interview pleine d’espoir pour sa candidature puisqu’en 2012 il avait commencé sa campagne à 3% d’intention de vote pour finir à 12, cette fois, il part de 12, c’est donc la bonne affirme t il. Si le multiplicateur est le même, ça le met à 48% au premier tour
Le ministre brocardé, c’est Bernard Cazeneuve, entretien à l’Equipe où le ministre de l’Intérieur réaffirme que tout est fait pour la sécurité de l’euro, notamment dans les fan zones, même si 100% de précautions, ce n’est pas le risque zéro prévient il…Mais le « brocardage » vient du Canard Enchaine qui lui consacre un portrait sous le titre « Chapeau, Virgule, Melon, sans bottes de cuir » anne sophie mercier s’appliquant à lui dégonfler le melon à coup de citations de l’intéressé qui montrent qu’il l’a, le melon.
On termine par des rumeurs de casting, citées ce matin par le site de Marie Claire : et si James était Jane ? Oui, Jane Bond à la place de James Bond. La récente défection de Daniel Craig qui refuse de rempiler dans le costume de 007 a donné des idées aux internautes pour le remplacer : ils ont choisi Gillian Anderson, plus connue chez nous sous le pseudo d’Agent Scully dans la série X files. Qui s’y voit déjà en Jane Bond 007. Du coup Slate.fr s’amuse ce matin à faire le casting des Jane Bond Boys…à la plastique évidemment aussi parfaite que celle à laquelle nous avait habitués les James Bond Girls
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